Bad Religion

Bad Religion >> The Gray Race

Contexte :

Le groupe semble avoir tiré un trait sur la période Epitaph (après la sortie de la compil’ All Ages en 1995) et sort son premier album sans Gurewitz, le deuxième chez Atlantic après Stranger Than Fiction en 1994. Fâché avec la plupart des membres du groupe et désireux de se consacrer pleinement à son label, Mr Brett est remplacé presque naturellement par Brian Baker, excellent guitariste de Dag Nasty. Ce remplacement presque poste pour poste, puisque Baker prend aussi une part importante au processus d’écriture, apporte au groupe une influence nouvelle et un son légèrement différent qui en a dérouté certains et ravi d’autres.

Même si les bouleversements musicaux les plus profonds sont à venir, The Gray Race annonce déjà le changement de cap des prochains albums tout en y mariant à merveille les acquis et le son habituel de Bad Religion : riff simples et efficaces, structures des tunes, choeurs et chant mélo...

Chronique :

En effet le compromis est ici si parfait entre l’ancien et le futur, dont on sent les prémices dans de nombreuses chansons, qu’on se surprend à ne pas regretter l’absence de Gurewitz. Les solos de gratte sont plus maîtrisés, les compos sont simples mais portées par un travail au chant encore plus poussé que d’habitude (certains reprochaient en effet à Graffin de chanter bien, mais souvent de la même façon).

Malgré le changement de line-up, la maîtrise impressionne surtout si on sait que cet album a été enregistré dans des conditions live ! Les chansons speed sont toujours présentes ("Them And Us", "Nobody Listens" ou "Ten In 2010", la meilleure de l’album pour moi toute en contre-temps et avec un solo de gratte énorme), comme les traditionnelles mid-tempo (l’entraînante "A Walk", la célèbre "Punk Rock Song", l’efficace "Pity The Dead").
Mais cet album est surtout celui qui annonce le changement de sonorité du groupe. En effet même si les chansons sont encore plutôt rapides, tous ceux qui possèdent l’album suivant, sorti en 1998, ont pu se rendre compte qu’on retrouve déjà ici tout ce qui a fait de No Substance un album si particulier : le punk rock aux senteurs folk ("Drunk Sincerity", "Come Join Us"), les influences plus rock américain ("The Streets Of America" une tuerie en live !), le plus grand apport des autres musiciens du groupe (la touche Baker se sent surtout sur "Spirit Shine" et "The Gray Race") et le gros travail de Graffin (sur "Parallel" une de mes préférées, "Empty Causes", "Victory", "Cease") pour apporter du neuf à ses lignes de chant qui savent si bien véhiculer les émotions et porter ses superbes textes philosophiques ("Nobody Listens", "Parallel", et tous les autres !).

Au final il ressort de l’ensemble une fraîcheur qui font de The Gray Race un parfait compromis et un lien réussi entre le Bad Religion des débuts, adulé des fans, et le futur son qui divisera, malheureusement, le public du groupe... moi de toute façon j’aime quasiment tout alors...

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