Bad Religion

Bad Religion >> Against The Grain

Contexte :

Bad Religion entre donc dans les 90’s avec cet album, Against The Grain, le troisième rejeton d’une série de succès commencée avec Suffer en 1988 puis No Control en 1989. Cet album, vénéré encore aujourd’hui par les inconditionnels de la période Finestone, sera le dernier qu’ils auront à se mettre sous la dent. Le batteur quittera en effet Bad Religion pour s’occuper de son autre groupe, après cet opus à la jaquette affreuse. Ce serait une brouille avec Gurewitz (si c’est pour le choix de la jaquette, c’est grave !) qui aurait précipité ce départ dont les motifs restent, toutefois, encore troubles.

Chronique :

Against The Grain est certainement l’album le plus noir, le plus speedé et le plus roots de BR depuis son tout 1er album. On y retrouve beaucoup de chansons pleines de rage et beaucoup de morceaux sombres ; moins d’entrain dans l’ensemble que dans certains morceaux des autres albums. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ça reste globalement du Bad Religion classique (trop ?) de cette période. Les aficionados de Suffer et No Control ne seront guère surpris et c’est la peut-être le point faible de cet album : créer un style est une chose, le faire évoluer sans "se reposer sur ses lauriers" en est une autre.

Loin d’être un album moins bon que les précédents, Against The Grain a tout de même bien fait d’être le dernier pour le line-up de la reformation de 1986-87. La vitesse, baroud d’honneur de Finestone, et quelques tunes plus bourrines qu’à l’habitude, composées pour la première fois par Hetson et/ou Bentley, apportent certes une fraîcheur, mais masquent peut-être un début d’essoufflement de la créativité mélodique du couple Graffin-Gurewitz, à la recherche d’un second souffle qu’apportera l’arrivée de Bobby Schayer.

Les principaux éléments sont là : gros riffs simples sur ligne de basse à la rythmique boostée par un Finestone des grands jours, solos de grattes souvent dans le ton et bienvenus, chant à haut débit et mélodique à souhait, même si les choeurs sont assez peu présents (à part sur les excellentes "Anesthesia" ou autres "Walk Away").
Quelques morceaux cultes du groupe parsèment aussi ce disque comme "Modern Man", "Flat Earth Society", "Against The Grain" et le célèbre hymne "21st Century Digital Boy".

Abordant les thèmes de prédilections du groupe (lutte contre la pensée unique, le mainstream, le puritanisme, l’indifférence, le mépris des pays riches, les mensonges des puissants, l’illusion de la religion, la manipulation de masse, et soutien à l’écologie, la réflexion sur le futur de l’homme et la condition humaine...) avec la même verve poétique ("les trésors de notre époque ont rendu nos vies plus faciles à compliquer, ces trésors ont été gaspillés") tout en métaphores (comme la jaquette où les épis de maïs sont remplacés par des missiles), l’album est entrecoupé parfois de textes plus rageurs.

Tous les morceaux sont expédies en à peu près 2 minutes ne laissant la place qu’à très peu de ralentissements mais aussi à peu d’innovations. Même si la grande majorité des chansons est accrocheuse et efficace, dont quelques bombes un poil novatrices comme "Flat Earth Society", "Misery And Famine", "Anesthesia", "Unacceptable", "Quality And Quantity" ; l’album (qui est quand même excellent hein ? j’ai presque oublié de le dire...) plaira avant tout aux fans des deux précédents opus et pourrait rebuter ceux qui ont découvert le groupe après l’arrivée de Schayer et la réelle (et heureuse) diversification du style de Bad Religion.

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