Sainte Catherines (The)

Sainte Catherines (The) >> Those Stars Are For You

Contexte :

Avril/mai 2000, alors que les membres du groupe Concrete Fongus, fraichement rebaptisés The Sainte Catherines, ne jouent ensemble que depuis 9 mois, est enregistré Those Stars Are For You. Un album qui sortira ensuite au mois d’aout via le propre label du groupe : Empty Pool Records. Un millier de copies plus tard le groupe continue son aventure sur label Eyeball Records. Et tout aurait pu en rester là pour cette première galette si les allemands de Yo-Yo records n’étaient pas venus y mettre leur grain de sel en 2002 afin de distribuer ce premier effort dans nos contrées, le tout sous la forme d’un vinyle rose bonbon s’il vous plait. L’année suivante, les choses se mettent véritablement en place pour le groupe avec la sortie de The Art Of Arrogance sur le label montréalais Dare To Care qui a alors la bonne idée de rééditer Those Stars Are For You… Enfin il s’agit plus de marquer le coup que d’une véritable réédition puisque cet album n’accouchera que de deux versions de 33 disques chacune, inutile donc de dire que ces 66 copies disparaitront aussi vite que des promesses électorales.

Chronique :

Tout d’abord un petit message pour les plus accros d’entre vous : sachez que vous pouvez toujours retrouver cet album en téléchargement (payant bande de malhonnêtes !) sur le net mais également chez Yo-Yo records chez qui il doit rester quelques d’exemplaires du vinyle (allez allez on se dépêche !).

Une version européenne qui, puisque l’on en parle, a droit à son petit message d’Hugo « Gros Chat » Mudie, une sorte d’avertissement à ceux qui s’attendrait à retrouver… du St4 pur et dur. En effet, il faudrait pour cela oublier qu’à l’époque le groupe n’en était qu’à ces premiers balbutiements et ne poussait ses premiers cris que depuis 9 mois (pour ceux qui ne liraient pas le contexte). Ajoutons à cela les nombreux changements de line-up que la bande devra affronter par la suite, mélangeons, secouons et forcément on est loin d’obtenir le hardcore alcoolique que l’on connait depuis.

A vrai dire, dans l’ensemble cela s’apparenterait plus à du punk-mélo, bien entendu on ressent une légère pincée de hardcore voler au-dessus de tout ça, trouvant parfois quelques morceaux annonçant le futur du groupe (« Broken Cigarette »).
Cependant même en y mettant toute la volonté du monde (bonne ou mauvaise, tout dépend du point de vue) il serait difficile de retrouver ici l’Art De l’Arrogance et encore moins Dancing For Decadence. Punk mélo donc. A inspirations californiennes même, sur les morceaux les plus enjoués tels que « Please Drive By » ou « Smile ».

Une ambiance joyeuse qui se construit pourtant la plupart du temps sur des textes assez sombres : des histoires de cœur (« Look At The Moon », « Thanks For The Couch ») qui font lever les yeux au ciel quand on est casé, puis chialer quand on vient de se faire plaquer ou alors ne font ni chaud ni froid parce que derrière il y a toujours un petit plus qui remonte le moral ou tout simplement parce qu’on n’a pas les paroles sous les yeux et que les miaulements du Gros Chat sont moins distincts que sur les deux autres albums. Et puis il y a aussi de l’amitié (« Broken Cigarette »), du quotidien, rien de bien méchant, on tombe également sur des paroles encore une fois pas trop optimistes qui ouvrent la voie à l’engagement futur du groupe, ça parle d’environnement (« Mosquitos Everywhere »), de pauvreté (« Powerless Power »)… peut-être un peu naïvement par endroit, rien de plus normal quand on est jeune.

Parfois la musique aussi broie du noir pour donner quelque chose de plus mélodique comme avec « Bright Stars » qui ouvre le chemin vers autre chose avec un final de deux titres en acoustique (« La Un », « A Crookin’ Good Time At The Playdium »). Le résultat est bien sympathique, pas très étonnant d’ailleurs quand on sait qu’une partie des St4 (bien que le line-up originel n’ait rien à voir avec l’actuel) se retrouvera dans deux projets acoustiques que sont Yesterday’s Ring et Les Chats De Ruelles.

J’aurais pu m’arrêter là mais il fallait que je vous touche quand même deux mots sur la « Broken Cigarette » ou devrais-je dire « la putain de Broken Cigarette ! » tellement ce morceau file un bon gros coup de peps, à côté de ça le red bull vous pouvez le balancer dans les égouts (en plus ce n’est pas alcoolisé, alors que les Saintes Cat’…). Bien entendu, niveau technique on ne surclasse pas le reste de l’album et pour certains un son pareil paraîtra crade. Il n’empêche que cette chanson est franchement addictive tellement elle sonne vrai, car tout est là : les potes, la binouze, la rue… Le genre de trucs que l’on chante en pleine nuit d’été lorsque l’on déambule avec un pote dans les rues désertes après une soirée bien arrosée. Pas étonnant qu’à la plupart de ses concerts le groupe tombe sur un mec « ayant vu le groupe à Long Island en 1999 et ayant attendu 6 ans pour entendre ce morceau en live » (dixit le livret de The Soda Machine).

Du punk mélo pour un groupe plutôt hardcore, un album difficilement trouvable dans les bacs, des tunes que l’on ne sera surement pas près d’entendre en live… difficile désormais de considérer Those Stars Are For You comme un simple album et non comme un « collector ». Des caractéristiques qui feront que le skeud sélectionnera lui-même son public : les fans purs et durs des St4… ça fait quand même du monde non ?

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