Burning Heads

Burning Heads >> Spread The Fire

Contexte :

Deux ans après leur deuxième album reggae, les Burning Heads laissent tomber pour un temps la reverb’, les rythmes relativement lents et entraînants (enfin presque) pour un retour aux sources. Et les Orléanais sont vénères !

Chronique :

Commençons par les choses qui en fâcheront certains : la pochette. Un grand oiseau noir qui lâche une allumette enflammée sur ce qui semble être des pointes de lances... Bon rien de grave, si elle n’est pas extraordinaire, elle n’est pas non plus abominable ! Et franchement ce qui est le plus intéressant dans un disque, ce n’est pas l’artwork, bien que ce soit la première chose que l’on voit...
Trêve de blabla inutile, on rentre dans le vif du sujet avec "The Invisible Disease". Effectivement le reggae, c’est bel et bien fini ! La batterie cogne comme il faut, les guitares sont rapides tout en gardant un caractère mélodique, même si le titre en lui-même ne reste pas dans la tête bien longtemps.

Pendant les premières secondes du morceau qui suit ("Hurray"), on pourrait se croire sur un album d’Ultra Vomit ou sur un live de NOFX. Le groupe en effet se laisse aller à quelques vocalises du plus bel effet. Un morceau beaucoup plus intéressant que le premier par sa structure et son passage basse / voix du plus bel effet. Les chœurs sont également bien vus et apportent un côté musclé. Musclé, ce n’est pas le terme à utiliser pour décrire "Competition". Car même si le groupe envoie du lourd, le titre garde un côté mélo et ’pop’ avec ses ’’oh oh oh oh’’. Un effet de style délibéré ? Car les paroles restent vindicatives, comme souvent chez les BH.

"More Than A Billion" alterne les passages plus lents et très rapides avec une classe internationale, avec une mention spéciale au passage instrumental. L’enchainement sur "Just A Song" est donc un peu violent car en un peu plus d’une minute (larsen de fin inclus), ce titre ne fait pas dans la dentelle.

Un caractère hardcore que conserve "Disobey", quelque peu adouci par les choeurs "oh oh" et les petites interventions aigües de guitare. La basse de JYB se fait ronflante, mais ce n’est rien comparé à "Face The Facts" qui se voit dotée d’une ligne carrément démente. Comme d’autres chansons sur l’album, elle alterne avec brio des passages calmes aux relents dub et les passage plus punk ; le tout passant comme une lettre à La Poste. Idem pour "Fear Questions And Doubts", qui après une intro plutôt calme et courte part sur des chapeaux de roue pour ne jamais s’arrêter, boostée par un refrain entêtant.

Puisque ce disque donne avant tout dans le punk-hardcore, il est temps d’aborder "I Just Wanna Be Me" ou "Who’s An Angel", qui disposent de tous les bons ingrédients du style : de la puissance, de la hargne, des chœurs et un refrain matraqué à l’envie. Et puisque la formule marche depuis des années chez nos têtes brulées, ajoutons à la liste "Bomb The World" qui, après une intro où les instruments sont mis en retrait au profit de la voix, alterne refrain rageur et couplet accrocheur avec des paroles soignées ("sometimes you need blood if you want more flower" etc...). Et que dire de "Sell Out". Quatre coups sur une cymbale suivie d’un roulement de caisse claire clairement annonciateurs d’un titre survolté. Si la suite se fait un peu plus mélodieuse, l’efficacité est toujours présente.

Attardons-nous maintenant sur "Endless Night", qui reste l’un des meilleurs titres de cet album tant au niveau de la musique que des paroles. Un riff simple, des couplets sympas et surtout un refrain magnifique avec une émotion qui se dégage de la voix et du son des guitares. "Forget" est, lui aussi, l’une des réussites de cet album, à la fois mélodique et hardcore. On y retrouve la recette qui marche : un riff efficace, des breaks bien vus et surtout un refrain énorme qui prend aux tripes et que l’on a envie de chanter.
Le disque se termine sur une reprise d’un classique des 60’s, "Friday On My Mine" de The Easybeats. Évidement, c’est pas le même rythme que l’originale mais l’esprit d’insouciance et l’enthousiasme sont là.

Près de vingt ans de présence et toujours la même envie, la même hargne. Les Burning Heads méritent vraiment leur statut de ’parrains’ de la scène punk rock hexagonale. Respect messieurs !

PS : Louons encore une fois la démarche d’un groupe qui se bat pour rendre sa musique accessible à tous : les CD’s sont à 12 € maxi (sinon ton disquaire est un voleur) et la version digitale (puisqu’il faut bien vivre avec son temps ma pauvre dame) est à 5 € !

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