Burning Heads

Burning Heads >> Dive

Contexte :

Deux ans après leur premier album éponyme, les Burning Heads ont déjà une très forte renommée. Le succès du premier opus eu un fort impact sur la scène punk-rock française. Les voilà qui débarquaient donc en 1994 avec Dive sous le bras. Pas encore question d’exploration musicale (dub façon Opposite, ou électro comme le split avec Alif Sound System), les têtes brûlées évoluent tout au long de cette galette avec un hardcore mélo à forte tendance californienne.

Chronique :

Il est rare qu’un groupe puisse s’offrir dès son second album une production digne des plus grands. Pourtant, ce Dive va bénéficier d’un travail studio via Jack Endino (Nirvana, Soundgarden…), qui va lui-même se déplacer en France pour l’occasion. C’est clair et net, si un producteur de cette renommée se bouge le cul dans le pays du béret et du vin rouge, c’est que ça en vaut le coup. Et dès le cd en route, on comprend que l’expert n’a pas eu tort.

Car c’est avec l’un des tous meilleurs morceaux de l’album que Dive démarre : « Reaction ». Son hardcore mélo à forte sonorité californienne (cela ne servirait à rien de le nier !) déboule avec le chant parfaitement en place. On se le prend en pleine face. Les textes ne font pas non plus dans la simplicité, et le titre se révèle très évocateur ("waiting for reaction / looking for a reaction / ready for action / anytime"). Le style engendré par NoFX et consort n’était à l’époque pas encore très copié, mais les Burning Heads y ajoutent tout de même leur sauce française que l’on connaît si bien, à la manière de Seven Hate.
Si la galette reste principalement axée hardcore mélo, on en retient tout de même quelques petits gri-gri made in Burning. Le solo de gratte de « Queen America » est du plus bel effet par exemple même si on regrette qu’il ne soit pas plus mis en avant. La neuvième chanson, "Dance Of The Ghosts", offre un tempo légèrement ralenti, et les guitares se révèlent beaucoup moins présentes. Notons également que ses textes ne sont pas sortis directement des têtes des Burning mais sont tout simplement une adaptation musicale d’une partie du livre « Bury my heart at wounded knee » de Dee Brown. Ce livre raconte en partie l’histoire des indiens d’Amérique, et le texte qui en est inspiré parle d’un chef indien nommé Wovoka aux prises avec les blancs envahissant sa terre et massacrant son peuple…

Comme sur chaque album, les quatre français sont engagés politiquement et ne le cachent pas. Si musicalement le groupe a toujours eu de multiples influences extérieures au punk-rock, il ne se prive pas non plus pour nous pondre des tubes hardcore dans la lignée de Black Flag, comme en témoigne l’excellent « Xtra Stwrong ».

Certainement pas le meilleur album des Burning, mais tout de même une très bonne mise en bouche pour les quasi-débuts du groupe. Et avec des morceaux du niveau de « Reaction » ou encore « Mr White », on franchit un palier encore jamais atteint par un groupe français. Même les fans les plus jeunes ont adopté cet album, et il n’est pas étonnant de voir le groupe rejouer douze en après ces bons vieux morceaux en live, et puis voir des désormais trentenaires s’exciter dans un pogo c’est toujours marrant à voir !

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