février
24
2008
|
Burning Heads >> Opposite 2 |
Contexte :
Six ans après leur premier écart reggae-dub, les Burning Heads réitèrent l’expérience. Le premier opus avait créé la polémique auprès du public habituel tant le genre ne fait pas l’unanimité auprès des punk rockers. Mais il avait aussi ouvert la porte de la reconnaissance aux Burning au sein de la scène alternative française, à une époque où le punk-rock n’était plus toujours en odeur de sainteté auprès des programmateurs. L’expérience a très fortement marqué le groupe, qui a depuis monté une structure sous le nom Opposite Prod. Et les voilà qui remettent ça !
Chronique :
"Opposite 2" est donc la suite directe du premier "Opposite". Première impression, l’artwork est magnifique. Digipack superbement décoré, il donne d’emblée une première bonne impression, celle de tenir un bien bel objet entre ses mains. Si le premier "Opposite" avait marqué par son côté reggae-dub, la surprise pour ce deuxième opus ne se fait pas attendre. Le disque commence par un "Synaptic Warfare" qui est un véritable morceau punk-rock "reggaeisant". Intro et couplets reggae/rock, le groupe passe à la disto sur des refrains mid-tempo appuyés par des mélodies dignes du punk-rock ’90. Pas de doute, c’est un disque de punk-rock que nous sommes en train d’écouter. Au passage, ce "Synaptic Warfare" est l’un des meilleurs morceaux jamais écrits pas le groupe.
La disto n’est jamais réellement laissée de côté tout au long de cet album, les influences historiques du groupe se font ressentir (The Clash, Inner Terrestrials pour ne citer que eux). "Boots On" lance le rythme de croisière du disque, suivi du très bon "Evilition", et son intro à grosse basse et guitares planantes, son refrain : "The Flowers Always Grow After The Cold, The Flowers Always Grow Under The Sun"... Ce début d’album est frappant par l’omniprésence du côté vieux punk anglais.
C’est ensuite un morceau drum’n’bass qui prend le relais : l’excellent "The Pressure". Un style de musique qui fait également parti des influences du groupe, permettant de faire varier un peu l’album et qui rappelle quelque peu les morceaux du BHASS, projet mené avec Alif Sound System il y a quelques années. La suite de la galette est ensuite plus classique, toujours plus de punk-reggae, avec des morceaux sublimes ("I Was Wrong" par exemple), quelques fins de morceaux franchement punk-rock ("Guitar", "The River"), ou quelques instrumentaux ("Ternaire", "Chinese Banjo"). Le tout enchaîné de manière naturelle.
En effet, cet opus a l’avantage de ne pas ennuyer l’auditeur. Très peu de longueurs, très peu de morceaux "anecdotiques" ou de second plan. Seul "Endless Summer" semble avoir moins d’intérêt. Il y a beaucoup moins de déchets que sur le premier volume.
La mystique "The Prisoner" vient clore le chapitre reggae-punk (pour le moment), avant un dernier brûlot punk-rock, "Opposite". Loin d’être le meilleur morceau punk rock du groupe, il est loin d’être le pire aussi. Il viendra surtout rassurer ceux qui malgré tout n’accrochent pas aux écarts des orléanais.
A mon sens, trois morceaux se détachent vraiment du lot ("Synaptic Warfare", "Evilition", "I Was Wrong"). Un album ni trop long ni trop court, à l’opposé d’un ’classique’ des BH (une grosse douzaine de morceaux punk et un dub à la fin), sans véritables déchets et servi par un très bel artwork. Un bon cru des Burning Heads qui comme à chacune de leurs productions peut se résumer à un mot : respect.
Tweet