Burning Heads

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Contexte :

Ce premier LP des parrains du punk melo français est sorti en 1992, sur Semetery Records. Cet album éponyme fait suite à l’EP Black et Noir paru en 1991, trois ans après la formation du groupe. Et oui, si vous calculez bien, cela fait déjà vingt ans que les Burning Heads distillent leur punk rock mélo dans l’hexagone. Je jouais en couche-culotte dans le bac à sable quand les Orléanais plaquaient déjà des accords influencés par Dag Nasty, Adolescents et autre Descendents !

Chronique :

Alors que la vague punk rock mélo made in California déferlait sur le Vieux Continent (Bad Religion et NoFX en tête), nos quatre Orléanais défendaient le style dans nos chères contrées, sans complexe et avec réussite. Car oui, nos Têtes Brûlées n’avaient, et n’ont, rien à envier aux pointures américaines du genre.

Le quatuor nous le prouve dès "In My Head", le premier morceau de la galette. Du punk rock mélo qui pousse au cul, dans la lignée des groupes précités. Mais déjà le groupe y va de sa petite touche personnelle ; des breaks plus énervés lorgnant vers le hardcore, des petits soli bien placés et un chant en anglais parfaitement maîtrisé, avec tout de même un léger accent français qui le rend bien compréhensible. D’ailleurs, si on reconnaît tout de suite le timbre de voix de Pierre, sa manière de chanter, par contre, n’est pas tout à fait identique que sur les autres productions du combo. Le guitariste-chanteur pousse un peu moins sa voix, rendant son chant légèrement moins percutant. On retrouve sinon le son de batterie de Thomas et son jeu facilement reconnaissable, bien qu’un peu moins varié que par la suite.

Mais les bases sont bien là, le « son » Burning Heads est bien en place. Rapide et mélodique la plupart du temps, parfois un brin ralenti et d’autres fois flirtant avec un hardcore oldschool. Le deuxième morceau, "Place For Me", part à fond dans la plus pure tradition punk rock, puis freine le temps d’un break sur lequel s’enchaîne un solo. Le groupe poursuit ensuite avec un titre plus lent, avec une voix écorchée et un chant saccadé très typé hardcore avant d’appuyer sur le champignon pendant le refrain. BH rappelle même un No Means No des débuts sur "Once Again", avec les cris arrachés de Pierre, alias Pete Sampras. Mais les frenchies n’oublient pas leur côté punk rock mélo, au contraire, ce penchant revient au galop sur "Falling", "Alone", sur l’énergisante "Time To Get Away" ou encore sur la tubesque "No Excuse".
Les Burning Heads s’autorisent aussi une reprise de XTC assez mélodique et légèrement popi"sante, s’intitulant "Making Plans For Nigel". Un titre suivi de l’instrumentale "Blind", sur laquelle on entend juste une voix étouffée, peut-être pas le meilleur morceau des Burning mais qui aura le mérite d’être original. Enfin, la rondelle se termine par une song une nouvelle fois bien typée punk rock Californien, avec ce qu’il faut de rapidité et de rage.

Un très bon premier album donc, où l’on retrouve déjà l’identité du combo. L’impression de linéarité que l’on retrouve souvent sur les premières productions d’un groupe est, ici, en partie dissipée. En partie seulement, car la prod semble un peu juste, manquant d’un peu de peps, de plus, le chant et les plans instrumentaux sont moins variés que sur les albums suivants, expérience oblige. Néanmoins, la musique des Orléanais est déjà assez différenciée selon les chansons. Les Burning Heads n’arrivent donc pas de nulle part et leur reconnaissance n’est pas usurpée. Ce n’est pas un hasard si Jack Endino (producteur de Nirvana, Mudhoney…) se déplacera personnellement en France pour enregistrer Dive, le successeur de cet album éponyme.

Fab
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