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Uncommonmenfrommars >> I Hate My Band

Contexte :

Un an à peine après l’imprononçable et difficilement écrivable Functional Dysfunctionality, voilà déjà les Uncommonmenfrommars de retour avec un nouvel album. Baptisé I Hate My Band, l’opus se pose clairement comme un album de réaction, ce nom ayant d’ailleurs été trouvé à la suite d’une engueulade entre les membres du groupe.

Chronique :

Si proches, et pourtant si lointaines. Les deux dernières productions du groupe de Serrières sont aux antipodes l’une de l’autre, au moins aussi éloignées que les candidats de Secret Story du niveau baccalauréat. Les arrangements sont en effet restés dans les tiroirs, pour un rendu plus spontané, presque instinctif. A un point tel que la première écoute est forcément déconcertante, et qu’après avoir cherché à comprendre les possibles messages cachés de la pochette - (respirez !) aussi jolie que celle d’un groupe de psychobilly d’Alsace de 12 ans de moyenne d’âge qui vient de sortir sa première démo et a fait des collages photocopiés par la maman du batteur qui travaille à La Poste (respirez !) -, on redoute un peu le côté « private joke ». Le titre éponyme, « I Hate My Band », a une intro-gag, avant de partir en choeurs et punk-hardcore qui vont bien. Le premier titre mis en boîte, « Warm Crew », est également dans cet esprit presque NOFXien. On fait ce qu’on veut, en l’occurrence un morceau sur nos potes du Warmaudio, et en faisant des conneries au chant tant qu’à faire...

Mais Unco reste Unco. Dès « Hit List », les riffs qui poutrent accompagnent des choeurs aussi bien en place que ceux de l’Armée Rouge, et les mélodies se retiennent toujours aussi facilement que le goût savoureux de la première gorgée de bière si chère à papa Delerm. Le refrain de l’exceptionnelle « My Girlfriend Ate The Dog » a toutes les chances de devenir un classique en concert, pour peu que les kids se donnent les moyens d’apprendre les paroles. Et avoir les moyens de se procurer l’album (et donc le livret avec les paroles) ne devrait pas trop être un problème : I Hate My Band est vendu à 5 euros. Et ça vaut plus que ce que ça coûte. Un retour aux sources, en quelque sorte, et qui colle parfaitement avec tout le contenu du disque. Si on pouvait s’attendre à un règlement de compte en musique, il n’en est absolument pas question, seul le morceau éponyme s’y livre un peu et sans rien de méchant. On retrouve dans les chansons les thèmes récurrents du groupe (l’envie de faire ce qu’on veut, c’est-à-dire pas grand chose, la vie en tournée, des gens qui dansent sur des machines à laver, classique quoi).

Musicalement également, même si le rendu est plus brut, la touche Unco est palpable, sur les morceaux plus rentre-dedans comme « Shit Day » ou ceux plus mélodiques comme « Imaginary Feelings » (très NoFX). L’impression de brouillon, de joyeux bordel, disparaît au fil des notes et la cohésion est évidente, de même que le potentiel de nombreuses chansons en live, comme la foudroyante « It’s A Small Price To Pay ». La production maison combinée au mix de Jason Livermore (quand même) sont totalement au service d’un disque qui fait se dire que finalement, en matière d’enregistrement d’album comme au lit, il faut des fois savoir aller au plus direct, plutôt que de chercher à aller toujours plus profond. Après tout, 90% des femmes sont clitoridiennes, alors pourquoi s’acharner à bander ?

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