Uncommonmenfrommars

Uncommonmenfrommars >> Functional Dysfunctionality

Contexte :

Un mois après la rentrée 2009, le groupe de Serrières revient avec un nouvel album, et deux épreuves pour tester le niveau des élèves. La première en français : on dit « le nouveau Unco », ou « le nouvel Unco » ? Et la seconde en anglais : prononcez le plus vite possible et sans hésitation le titre du nouveau... du nouvel... of the brand new Uncommonmenfrommars’ album ! Y a pas à dire, l’anglais, c’est beaucoup plus sympa !

Chronique :

On a l’impression que les Uncos sont là depuis la nuit des temps, et pourtant il ne s’agit que de leur quatrième opus. C’est qu’entre chaque album, Ed, Trint, Daff et Jim n’ont jamais chômé, avec des tournées à rallonge et des productions en tout genre, d’un album acoustique avec Steve Albini à un split avec les Burning Heads en passant par un EP aussi long qu’un LP et distribué gratuitement. Un emploi du temps qui donne plus le temps de lever le coude que de se tourner les pouces, et qui leur a surtout permis de faire évoluer leur son. Depuis l’excellent Noise Pollution, ils ont en effet su faire sortir leur skate-punk de sa crise d’adolescence pour s’ouvrir à de nombreuses influences, et se permettre de pousser le bouchon encore un peu plus loin avec Functional Disfunctionality.

A ce titre, le morceau d’ouverture « It’s All For The Greater Good » vient tout de suite annoncer la couleur, grâce à la présence d’un violoncelle, contribuant avec sa rythmique lourde à instaurer une ambiance inhabituelle. Si, derrière, le morceau part sur des bases punk/hardcore plus classiques et un break ravageur qui lui aurait permis de faire bonne figure sur Longer Than An EP, Shorter Than An Album, le message semble être clair : les innovations vont être de rigueur tout au long de ce disque.
Mais Unco n’oublie pas pour autant d’être Unco, avec par exemple le riff de « Vampire Girl », rendant le style identifiable dès les premières secondes. Un morceau pour surfer sur la vague de la mièvrerie Twilight, ou de la tuerie True Blood ? Une petite perle mélodique en tout cas.

Et de mélodie, il va encore être question pendant toute la galette, avec par exemple les lignes de chant du refrain de « Bad Ideas », agrémentées d’une digression intéressante dans la voix, couplées avec un orgue Hammond B3. Les chorus de « Pink Bullets » ne sont pas en reste, dans un morceau où toutes les caractéristiques du son Unco sont très clairement disséminées. L’intro mid tempo, puis la poussée hardcore mélodique avec la voix puissante de Jim, avant les envolées lyriques du refrain, puis le break ravageur avec guitares qui se répondent... Efficace.

Au niveau des thèmes abordés, on retrouve des sujets récurrents, comme la peur de grandir, de ne pas devenir l’être que l’on a toujours souhaité être, l’affirmation de soi ou les déceptions relationnelles, amicales, amoureuses ou seulement de passage. La portée autobiographique est également perceptible, avec par exemple « Back On Your Horse », faisant le parallèle entre la crainte que l’on peut avoir à se remettre en selle (symboliquement) après un accident (les jumeaux n’ont pas été épargnés par les pépins en moto ces derniers temps), et ce sur divers plans, les peines de coeur étant également évoquées.

L’artwork, de son côté, est des plus chouettes, malgré une disposition des textes un peu anarchique. On découvre en pochette un petit robot bleu qui dévaste une ville, avant de nous dévoiler ses photos de vacances dans le livret. Sobre, mais plaisant. Deux adjectifs pouvant également s’appliquer à la production, à nouveau confiée à Alex Borel, et son complice Christophe Arnaud. Depuis quelques années, les Uncos font l’économie d’un voyage au pays où l’on crie au stalinisme quand un président propose une couverture sociale, pour rester dans celui où les postes les plus importants sont attribués selon le nom de famille (vous suivez ?)... Et le résultat ne peut que justifier cette confiance, la puissance des compositions du groupe se conjuguant parfaitement avec toute les finesses distillées ici.
Les arrangements sont particulièrement soignés, rendant agréable l’écoute des nombreux titres mid tempo, où le palm muting est de rigueur sur les couplets, à l’instar de « My Life Season 3 Episode 1 » ou surtout « Face To The Ground », des morceaux que l’on imagine difficilement être transposés en live, et amorçant une fin d’album plus posée, avec « Key’s In The Mail ».

On en aura tout de même été pour compte d’un paquet de bonnes chansons punk-rock au préalable, avec « Let It Flow », soit un nouveau riff impeccable et un autre tube à ranger dans la collection du groupe. La fin de l’album est laissée à une déclaration d’amour à un « White Russian ». Vladimir Poutine ? Tolstoï ? Drago de Rocky IV ? Mais non, le cocktail ! Une progression d’accords entraînante au service d’une boisson dont le journaliste punk d’investigation a réussi à vous dégotter la recette idéale après 178 essais dans 14 bars différents en 8h37 un mardi soir : 1/3 de Kahlua (liqueur de café), 1/3 de vodka et 1/3 de lait. Ce qui nous fait 9cl à 21°, et un apport de 152 calories...

Des calories que Functional Dysfunctionality s’empressera de vous faire perdre, à force de pogos ridicules tout seul dans votre chambre. Les Uncommonmenfrommars ne sont plus des élèves depuis longtemps, mais bien des maîtres du genre. Et leurs nouveaux cours ne donnent vraiment pas envie de sécher !

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