mai
4
2010
|
Groezrock 2010 - 2ème journée (Samedi) (Meerhout - Belgique) le 24/04/2010 |
Revenir à la journée du Vendredi
… et non, pas de « Decline ». Ouf ! Pas de calvaire de 18 minutes. Encore qu’il y aurait pu y avoir pire. Imagine, ton voisin de tente, c’est Didier Super et il décide de faire un concert improvisé. Pour rester dans l’ambiance Groland, après une nuit courte et froide (c’est souvent court quand il fait froid), il fait très chaud sous les tentes dès que le soleil se pointe (ça va souvent être chaud quand ça pointe). Passées 8 heures, il est dur de rester à l’intérieur. Beaucoup sont déjà au petit déjeuner, qui consiste à reprendre la guerre des packs de bières, en accompagnant le liquide de… saucisses. Petit tour sur le camping pour attendre l’ouverture du site, et on remarque que les quelques lavabos disposés ne sont accaparés que par des emoboys en train de se refaire une beauté. Sur le chemin, un cadavre, humain cette fois. Enfin il n’est pas littéralement mort, mais le gaillard a passé la nuit là, comme un vulgaire étron déposé sur un trottoir par un caniche. Son pantalon a été baissé, on lui a dessiné des spermatozoïdes sur les fesses, et la journée a dû lui sembler bien longue, comme à beaucoup d’autres… Le soleil tape déjà très fort, et combiné à l’ingurgitation marathonienne d’alcool, il va faire se succéder les cas éthyliques tout le long de ce samedi.
Asking Alexandrea a ouvert le bal à 10H30 sur la Etnies Stage et semble avoir plu aux fans du genre (les autres se disent nauséeux), et à 10H45 Mute lance les hostilités sur la Main Stage. Les Canadiens jouent devant une belle affluence malgré l’heure matinale (même si cela ne semble pas énorme sous l’immense chapiteau de la scène principale) et il faut avouer que le quatuor débute bien cette journée. Quand on pense que 2 jours avant, ils jouaient devant 30 personnes à Paris, ils doivent bien avoir une semi-molle là. Les Québécois balancent leurs titres avec énergie, l’un des gratteux et le bassiste-chanteur ne cessent de bondir, tandis que le second guitariste réalise quelques branlages de manches grandioses. Le tout avec le sourire, heureux d’être là et de jouer devant un public de connaisseurs qui reprend les refrains en chœur, pendant que le batteur martyrise ses fûts avec force et talent. Le premier pogo de la journée est lancé par quelques motivés, et un mec trouve le courage de faire un slam avant même l’heure de l’apéro. On savait que les Canadiens étaient très forts, ils montrent aujourd’hui en une demi-heure qu’il faut bien compter sur eux en terme de hardcore mélo technique. Le nombre d’autocollants ou t-shirts Mute aperçus le reste de la journée vont attester de tout le bien qu’en ont pensé les gens. A la place d’un petit déjeuner, ça sera donc une baffe au sirop d’érable dans la gueule… et ça fait du bien.
On poursuit sans attendre avec un brunch version australienne servi par les furieux de 50 Lions. Et 50 fauves sur une scène, ça déménage ! Ah non, en fait ils ne sont que cinq. Le modern hardcore de ces Australiens tirant un brin vers le metal, compte de nombreux fans. La Eastpack Stage est bien remplie et les concours de prises de karaté ont débuté dans la fosse. On se lance dans le mosh pit et on entame une petite danse de moulins à vent qui va bien. Et hop un circle-pit à 11h30, histoire de s’échauffer les cervicales. Malgré l’extrême violence de la musique jouée par le quintet, l’ambiance est plutôt bonne dans le public. Un set de costauds qui semble avoir ravi les coreux du festival.
Petit passage par le « mini-Camdem Town » au fond du site. Cette année encore une tente accueille de nombreux stands où l’on peut compléter ses collections de disques, mais aussi son nécessaire de parfait petit punk, avec même la possibilité de s’y faire tatouer ou piercer. Des souvenirs impérissables (mais peut-être pourrissables vu le côté à la va-vite du truc). Par accident, on entend du coup les In Fear & Faith - emocore à voix euh... "faussement féminine" (?) -, s’adonner à une reprise plutôt cool du « Gangsta’ Paradise » de Coolio, ce qui sera vraisemblablement la seule chose à retenir de leur set.
Dès le matin, la cadence est infernale car Pour Habit s’excite sur la Main Stage. Logo Fat Wreck bien visible sous la batterie histoire d’intéresser les gens au premier coup d’œil, le combo est emmené par l’incroyable Chuck, le chanteur black complètement taré. Le quintet californien envoie le bois comme jamais. Il enchaîne des titres ultra rapides et assez bourrins (« Evolution », « Institution ») ou des titres plus barjots à l’image de « Zion ». Le facétieux chanteur, t-shirt NOFX rouge sur les épaules, grand short baggy à carreaux sur les fesses et chaussettes relevées aux genoux, dégage une telle bonne humeur sur scène qu’il la retransmet sans mal dans la fosse (par ailleurs bien remplie). Ce chanteur à la voix si charismatique est la grosse touche d’originalité de Pour Habit. Sûr que son chant assez aigu et saccadé en surprendra plus d’un ! Chuck occulte par contre un peu ses comparses par ses singeries. Il se la joue classique en montant sur les amplis, puis traverse la scène en mode crabe égyptien, déjà plus folklorique, tape des 25m avec montée de genoux à la Bad Brains et finalement chante en faisant le poirier… oui, oui, sur la tête, comme en cours d’EPS ! C’est rapide, ça déménage, ça balance mine de rien des petits soli de temps en temps, du tout bon en gros. Et les mecs sont ici en mode détendu du mobile, à les voir défiler au bar VIP toute la journée, écouteurs toujours vissés dans les oreilles pour l’inénarrable chanteur.
S’il y en a un qui a bien profité de l’éruption islandaise, c’est bien MC Lars. Voilà que le mec se retrouve sur la Main Stage pour balancer ses morceaux aux allures de bande-son de films pour ados (très) attardés. Le problème, c’est que la sauce prend moins que dans un kebab bon marché. Le mec a une bonne énergie, mais elle n’est malheureusement pas communicative, et les gens préfèrent rester sur la pelouse à côté, en l’écoutant, en buvant, et en se trémoussant un peu.
Dans un tout autre style, les hardcore’n’rollers de The Ghost Of A Thousand, appelés de dernière minute, sont en train de sévir sur la Etnies Stage. La tente est copieusement remplie et laisse s’échapper un nouveau nuage de poussière : décidément c’est la véritable tête d’affiche du festival. Il est d’ailleurs amusant de constater que si de l’herbe parvient à survivre du côté de la grande scène, tout n’est que terre et poussière sur les deux plus petites. Comme quoi les coreux sont vraiment des moissonneuses batteuses en puissance !
On repart avec les Néerlandais d’Antillectual qui jouent sur la toute petite scène McBeth. Un set trop court de 20 minutes envoyé tambours battants et sourires aux lèvres qui ravira la cinquantaine de fans, dont un petit spectateur dreadeux et souriant qui n’est autre que Thomas Barnett de Strike Anywhere. Le trio batave assure le show sous la petite tente, style stand de merchandising, et pourra dire qu’il a joué au Groezrock. Mais vue leur très bonne prestation, on se dit que le groupe mériterait bien mieux sur ce fest, d’autant qu’ils jouent presque à domicile, vu le nombre de rouqu… de Néerlandais présents ici.
Cinq pas à faire et on se retrouve sous le chapiteau de la Etnies Stage, ou Back 2 Basics, pour voir la révélation hardcore de l’année 2009, Defeater. Le principe de cette scène (la plus petite des trois) est, on l’a souligné, de n’avoir ni vigiles ni barrières de sécurité. Sevrés de stage-diving sur les autres scènes, les jeunes (et moins jeunes) s’en donnent ici à cœur joie, et ce dès les premières notes du set des Américains. Le buzz a été fait autour de Defeater, et il n’y a pas beaucoup de place sous le chapiteau pour la prestation du quintet. Le nuage de poussière qui s’en dégage est d’ailleurs impressionnant, et doit attirer le badaud. La bande à Dereck Archambault attaque son set pied au plancher, et on comprend vite que la rapide reconnaissance du combo n’est pas usurpée. Le chanteur est juste excellent et décharge une intensité folle. On sent le frontman passionné, mettant tout son cœur à l’écriture de ses textes et mettant ses tripes sur la table pour transmettre ses émotions en live. Les titres rapides et violents typés modern hardcore alternent avec ces magnifiques morceaux bourrés d’intensité dont Defeater a le secret. Le dernier EP du groupe, Lost Ground est bien sûr mis à l’honneur, et ce n’est pas le problème de lanière du bassiste qui empêchera le groupe d’enchaîner. Le set se termine rapidement sans qu’on ait vu le temps passer, et le public gueule pour exiger un rappel. Le groupe revient jouer une très bonne chanson, mais cela ne semble pas plaire à l’orga, qui coupe le jus en plein morceau. Le batteur finit seul tandis que le chanteur s’égosille sans résultat. Les huées du public n’y feront rien, et pour le coup on reçoit en pleine gueule l’aspect « usine » qu’a pris le fest ces dernières années. D’autant plus déplorable que les sets sur cette scène semblent tous avoir été réduits d’un quart d’heure. Defeater n’a donc joué que 30 minutes au lieu de 45…
Autre souci d’organisation pour le set de Drunktank, supposé jouer sur la minuscule McBeth stage. Mais le feu vert ne semble pas donné tout de suite aux Néerlandais, et comme les informations sont données en flamand…
Pendant ce temps sur la Main Stage, les Zebrahead ravissaient leur public avec un gros set. Les mecs gèrent bien la pop/punk, et jouent avec la foule, en faisant s’asseoir tout le monde, puis un demandant un braveheart. L’ambiance y est, et leurs chansons collent parfaitement avec le temps magnifique...
Moins magnifique, la rencontre avec Derrick Whibey de Sum 41. Le chanteur expédie toutes ses interviews en 5 minutes. Du coup l’interview pas prévue à la base est avancée de 45 minutes, et n’en dure que 8. Rien d’intéressant à en tirer, si ce n’est que leur nouvel album sortira cet été, et qu’il sera le plus sombre du groupe à ce jour. Ah ça ça ne respire pas la joie chez « The Sums » c’est clair. Entre le divorce du chanteur d’avec Avril Lavigne (il y a effectivement de quoi déprimer…) et la folle ambiance qu’il semble y avoir entre les membres du groupe, qui ne se calculent pas du tout… En fait on dirait qu’il n’y a que l’assistant de Derrick, qui le suit partout, qui a le droit de lui parler. Ambiance… Aller, salut l’autiste, il y a Strike Anywhere qui vient de commencer, et voilà un groupe qui au moins a des choses à dire.
Tant pis pour les maracas de Mariachi El Bronx, qui se produisent en même temps (est-ce que mettre MC Lars à ce moment-là n’aurait pas été plus adéquat franchement ?). Même s’ils se retrouvent sur la Main Stage pour la première fois en plusieurs passages au Groez’, les gars de Richmond ne changent rien et envoient du lourd, du très lourd. Le son met bien la voix en valeur, et voilà qui sert parfaitement les compos surpuissantes du groupe. Bim ! « Infrared ». Bam ! « Prisoner Echoes ». Boum ! « Aluminium Union ». Le groupe balance ses classiques et le public répond bien sûr présent. Le frontman réalise son quota de saut, soit 450 jumps en 45 minutes, et se fend toujours d’un petit speech pour présenter chaque chanson. On sent les mecs humbles, contents d’être là et en profitant pour délivrer un message, quelque chose en plus que seulement de la musique. Pas sûr que tout le monde adhère, mais en attendant, tout le monde adore. Le nouvel hymne « I’m Your Opposite Number » continue après sa fin, les gens reprenant le chœur pour un joli moment, avant que de nouvelles déflagrations comme « The Crossing » ou « Sedition » ne précèdent le bouquet final, « To The World ». Gros set d’un groupe que l’on attendait au tournant sur une aussi grosse scène, et qui s’est parfaitement acquitté de sa mission.
Pas le temps de prendre de pause. Les Steak Number Eight ouvrent la boucherie sur la Etnies Stage, alors qu’A Wilhelm Scream a déjà attaqué son set sous le chapiteau d’à côté. Nuño et ses compères détonnent encore une fois, le sourire scotché aux oreilles, balançant soli et tapping à tout va tout en chantant. C’est une nouvelle démonstration de force à la Guitar Hero qu’offre le groupe, qui doit quand même avoir un peu les boules de se retrouver à cheval (en terme d’horaires bien sûr) sur Strike Anywhere et 88 Fingers Louie. Et comme la reformation de ces derniers est un plus gros événement que le 24ème passage européen en 7 mois d’AWS, on repique un sprint vers la Main Stage.
Les gars de 88FL ont pris un bon coup de vieux, entendez par là des rides et des kilos, mais sont bien décidés à montrer qu’ils ont encore la pêche. Et les « papys » envoient plutôt pas mal ! Le chanteur balance un « We are 88 Fingers Louie… and you are not ! » en guise d’intro et le groupe attaque son set. Même si on peut douter de la sincérité de ce retour, force est de constater que le quatuor assure sur scène. La musique du combo est assez simple mais super efficace, du bon punk rock des familles qui ravit pas mal de vieux fans dont un papa portant un t-shirt « RKL Tour 1993 » qui reprend toutes les chansons en levant le poing ! On se demande un peu où sont passés tous les kids présents sur le festival, mais en fait non, on s’en fiche complet et on savoure le set de 88 Fingers Louie. Le pogo est lancé dans une joyeuse atmosphère et le chapiteau se remplit finalement petit à petit. L’ambiance monte même d’un cran sur la terrible « Go Away » présente sur une compilation de Fat Wreck. Le chanteur demande si quelqu’un a vu le groupe en 1999, notre ami « RKL 1993 » lève fièrement la main et on ne peut que croire le bonhomme. Les 45 minutes passent bien vite et il est déjà temps pour le frontman de souhaiter à tous un bon festival et de profiter de tous ces excellents groupes.
Nouveau dilemme à l’horaire suivant. Boucing Souls ? Static Radio NJ ? Une petite ballade pour chercher l’inspiration avec Despised Icon en fond sonore (ce qui est déjà bien assez), et ce sont les vétérans de Boucing Souls qui remportent les suffrages. D’ailleurs Static Radio NJ aura fini son set avec 20 minutes d’avance, pour laisser la place à PJ Bond. Pas de regrets donc.
Il est 16h50 et c’est l’heure de la revanche pour les Bouncing Souls, qui avaient un brin déçu, il faut bien l’avouer, il y a deux ans sur ce même festival. Le chapiteau de la Main Stage est quasi blindé, Greg s’avance sur scène, en chemise et cravate comme à son habitude, la grande classe. Et le groupe ne peut mieux commencer son set que par la tonitruante, la décapante, la grandiose « True Believers » ! Pogo général, slams à tout va, public qui reprend le morceau comme un seul homme, de quoi mettre les choses d’aplomb d’entrée de jeu. Le groupe enchaîne les titres et transmet toute sa positive attitude mieux que Lorie herself. Les gars ont la banane et n’arrêtent pas de répéter qu’ils sont The Bouncing Souls, comme s’ils devaient faire leurs preuves 20 ans après leurs débuts. Puis un roadie apporte une gratte sèche à Greg et on craint de revivre l’épisode de 2008, quand le frontman avait enchaîné plusieurs morceaux acoustiques et cassé un peu l’ambiance. Heureusement, il n’en sera rien cette fois. Et même si le chant n’est pas parfait, le morceau passe plutôt bien et c’est même sur ce titre calme et tout en émotion que le public lance le circle-pit le plus gentillet du Groezrock. Ça tourne tranquillement, ça danse joyeusement, ça sourit largement. Et Greg repose la gratte acoustique pour repartir de plus belle en version électrique.
Malgré toute cette décharge de « good vibe », deux mecs se prennent la tête, séparés seulement par d’autres personnes un peu plus intelligentes. Mais retour à nos moutons qui continuent d’envoyer leurs tubes sur scène (« Night On Earth », « Kate Is Great », « That Song », « Private Radio », « Say Anything »…). De nouveaux titres comme « Gasoline » passent très bien, et on se chope des frissons quand 10 000 personnes chantent ensemble sur « Gone ». Les U2 du punk-rock sont en action, et la chanson « Sing Along Forever » est la meilleure explication de texte qui soit d’un concert qui sera passé très (même trop) vite. Superbe.
Changement d’ambiance musicale mais même bonne humeur avec The Aggrolites sur la Eastpack Stage. Le ska-soul-punky-synthétisé-ultra-groovy des classieux Los Angelesiens, tous habillés de costards bleus, fait skanker le public. Et même si le style du groupe ne plait pas à tout le monde sur cd, cette musique passe ici mieux que du petit lait. Difficile de ne pas remuer le popotin en rythme, ou de ne pas reprendre le mythique « A-G-G-R-O » avec le reste du public. Et, comme si c’était obligatoire cette année pour les groupes, un petit circle-pit sera lancé en toute fin de set pendant que le synthé (enfin, le mec au synthé) fait des prouesses avec un instrument pourtant souvent redouté dans le milieu du punk rock. Encore une fois, le pogo et autres danses se déroulent dans une ambiance bisounours super sympathique ! Sûr que les Aggrolites ont conquis leurs fans et enthousiasmé plus d’un novice avec ce set tout en souplesse et bonne humeur.
On enchaîne sans transition avec les furieux (il y en a beaucoup cette année) de Rise And Fall qui jouent en face sur la petite scène. Les mecs jouent à la maison et les fans ont répondu présents, il y a pas mal de monde en dehors du chapiteau. Les Belges (signés sur Bridge Nine tout de même) balancent les parpaings alors que les slams n’en finissent plus et que le mode essorage est enclenché dans le pit. Le hardcore surpuissant de Rise And Fall, quand même très penché metal, démonte tout sur son passage. Les chansons semblent se ressembler un peu toutes pour l’auditeur non habitué malgré les belles qualités de brailleur du frontman. Pourtant, les amateurs du style paraissent eux conquis et survoltés. Peut-être est-ce aussi un peu dur de rentrer dans ce set de costauds après le groove ultime de The Aggrolites… Les Belges posent les instrus après 45 minutes de show et donc 15 minutes d’avance sur l’heure prévue. Du coup on doit attendre un peu pour voir High Five Drive, qui devait enchaîner sur la McBeth stage voisine.
Les quatre Canadiens attaquent finalement leur mini-set devant une bonne quarantaine de connaisseurs. High Five Drive remercie chaleureusement les aficionados présents devant la petite scène à l’heure de l’apéro (enfin pour ceux qui ne le prennent pas depuis 10H ce matin), et fait même quelques clins d’œil à plusieurs personnes du public qui semblent suivre le groupe depuis plusieurs dates. Le quatuor, emmené par le chanteur à la belle moustache, enchaîne les titres car le temps presse. Le bassiste fait le crétin avec sa casquette mise de travers et l’autre gratteux astique convenablement son manche de guitare. Bref, c’est la franche camaraderie sur scène, comme devant, où deux types s’échinent à pogoter, sans être relou mais en soulevant autant de poussière que deux rhinocéros qui s’accouplent sur de la terre battue ! Résultat, on est obligés de s’écarter et de se mettre le t-shirt devant la bouche si l’on ne veut pas mourir asphyxié. Au bout de 20 minutes, le groupe doit déjà plier bagages car Born From Pain va attaquer son set juste à côté (et déjà que les balances couvraient un peu la musique de HFD…). Dommage, on en aurait bien pris un peu plus. High Five Drive sur une des grandes scènes l’an prochain avec Antillectual ? Et pourquoi pas, ces groupes en ont largement le potentiel.
Ceux désireux de savourer de la pop/punk sucrée sous le soleil seront restés sur la Main Stage, pour se payer une bonne tranche de rigolade devant Lit. Les mecs, c’est les Bon Jovi de la pop/punk. Ils arrivent sur scène sur un de leurs nombreux hits (reconnaissons-leur ça), « Something To Someone », Ray Ban sur le nez, jean délavé sur les guiboles et poses de rock star toutes les secondes. On croirait un groupe parodique ! Le gratteux blondinet pose ses pieds sur les retours en montrant sa guitare comme s’il jouait dans Guns & Roses, tandis que son frère de chanteur se prend vraiment pour Axl Rose. Il fait tomber son gilet au bout d’une chanson, puis son t-shirt au bout de trois. Il est torse nu, mais il n’arrive pas à retirer le foulard qu’il a autour du cou, dommage qu’il ne se fasse pas le coup du foulard d’ailleurs… Il recrache en l’air chaque gorgée qu’il boit, et harangue une foule pas très conséquente, mais qui grossit au fur et à mesure du set. En fait le plus sympa avec Lit, c’est de se rappeler que leur autocollant apparaissait sur les casiers du lycée de Buffy. Pour le reste, on sent des mecs qui s’y croient un peu trop, et doivent être frustrés de ne pas être un vrai groupe de metal FM. Wayne’s World n’aurait pas fait meilleur sketch ! Allez, certains retombent en adolescence avec des titres comme « Over My Head » ou « My Own Worst Enemy », qui achève ce set kikoolol après une improbable reprise d’Iron Maiden (« Wrathchild »).
Mustard Plug donne alors apparemment un concert skarrément cool, mais toutes les attentions restent portées sur la Main Stage, où Sum 41 va débarquer. La tente déborde autant qu’une couche Huggies après un abus de petit pots pomme / pruneau. C’est là qu’on se rend compte que tout le monde a eu 17 ans un jour. D’autres les ont en ce moment, et sont en mode « cris suraigües en dolby surround » au premier rang. La sono balance le « T.N.T. » d’AC/DC pour motiver les gens, puis le « Carmina Burana » retentit. Les voilà qui arrivent, et le chanteur Derrick fait tout de suite le mariole. Mais quand est dégainé le riff de « The Hell Song », c’est juste de l’hystérie sous la tente. Tout le monde (hommes, femmes, blancs, indiens, jeunes, vieux, cons, bourrés) est à fond dedans et joue le jeu, et cet engouement exceptionnel laisse présager d’un concert de folie… mais non.
Dès la deuxième chanson, « We’re All To Blame », l’ex-mari d’Avril Lavigne casse tout, en faisant monter une dizaine de personnes (principalement des filles en short) sur scène. Juste pour qu’elles regardent le concert de là. Ça ne sert à rien, de même que le break interminable pour faire chanter des gens qui partent de toute façon déjà au quart de tour, pas besoin de les chauffer (la bière et le soleil l’ont assez fait). La preuve, l’intro de « In Too Deep » est à peine lâchée que tout le monde (TOUT le monde) est en train de jumper sur place. C’est assez hallucinant, et ça prouve que le public du Groezrock a la blinde de « Motivation », autre titre qui fait s’agiter le pit. Mais la tension retombe à force de toutes ces interventions futiles. L’excellente « Makes No Difference » dure trois plombes, parce que le chanteur de poche a dû regarder trop de DVD’s de Green Day. Qu’il veuille faire chanter tout le monde ok, mais sur chaque morceau franchement !? T’as qu’une heure de set coco, et vous n’allez jouer qu’une petite dizaine de chansons, avec un son pas génial. Sans soute conscient qu’il gâche la fête, il veut faire croire qu’en fait, il est bourré, ce qui est faux… Et dans la catégorie « ça ne sert à rien », voici Toby Morse de H2O qui vient faire un featuring à la guitare sur « Kings Of Contradiction », puis les Sums entonnent le refrain du « Master Of Puppets » de Metallica, et même une reprise de « Paint It Black », chantée par le nouveau gratteux. On a à peine le temps de se prendre en pleine poire des bombes comme « Over My Head, Better Of Dead », « My Direction », ou une version épique de « Still Waiting », que c’est déjà une nouvelle séance de jumping général sur « Fat Lip », même pas suivi de « Pain For Pleasure ». Dommage que le groupe n’ait pas été à la hauteur d’un public tout simplement exceptionnel. On aurait tenu à coup sûr un des plus grands moments du Groezrock.
Et justement, puisqu’on parle de grands moments, voilà que The Bronx débarque sur la Eastpack Stage. Ces sacrés je-m’en-foutistes jouent les rock stars et font attendre le public avant de débarquer sur les planches comme des morts de faim. A peine deux accords ont été plaqués que la fosse se déchaîne. Le son est crade, super saturé comme l’aime le groupe, et Matt est difficilement audible sur le premier morceau. La musique du combo est violente, surtout en live, proche du hardcore mais en même temps diablement rock’n’roll et foutrement dansante, du coup on voit un peu de tout sous le chapiteau. Mosh pits stylés, pogo furieux, danses frénétiques et concours de « air guitar », tout y passe ! Sans oublier le magnifique combo-compte double avec plantage de poireau, remuage de la fesse le poing levé, semblant de soli heavy et en final, le je-rentre-dans-le-tas-en-mode-bélier. Mais comme souvent, le plus fou est bien Matt, le petit frontman joufflu qui n’attendra pas trois plombes pour prendre son premier bain de foule. Tout le monde (ou presque) veut approcher l’excentrique chanteur, gros bordel général ! Mais le mec continue d’assurer au milieu du pogo, avec juste quelques interventions dégueulasses de mecs du public qui rendent la chose bien… live ! Matt remonte sur scène, critique un gars portant une pancarte « Fucking volcano » en lui rappelant que c’est juste la nature et le groupe poursuit sa démonstration. Les titres déboulent comme autant de coups de poing dans la tronche. D’ailleurs, les morceaux issus du sous-estimés troisième album du combo passent mieux qu’un boulet de canon dans un vulgaire rafiot. « Knifeman », « Enemy Mind », « Inveigh » ou la monstrueuse « Minutes In Night » ne relâchent en rien la pression ! Et que dire de l’énorme « Six Days A Week » qui défriserait le caniche de mémé !? Les deux premiers albums ne sont pas oubliés pour autant, avec la géniale « Around The Horn », « History’s Strangers », « Mouth Money », la mythique « Heart Attack American » ou encore les accrocheuses « White Tar » et « Gun Without Bullets ». Matt repart dans le public, bouscule tout le monde, slamme ! L’ingé lumière balancent des spots épileptiques et le show devient complètement dingue, le pogo gigantesque, et on s’arrache les cordes vocales, braillant tout ce qu’on peut. Puis Matt se jette dans la batterie comme on se jetterait dans une piscine. Point final d’un show juste inimaginable, totalement fou, dément, mémorable et putain de rock’n’roll ! The Bronx a retourné le fest, les têtes d’affiches vont devoir assurer.
Assurer, c’est bien le mot pour le concert d’AFI. Placé entre Sum 41 et Pennywise sur la Main Stage, le groupe metrosexuel ressemble un peu au cheveu au milieu de la soupe (pour ne pas dire le poil pubien entre les dents). Enfin sur le papier. Parce que sur scène, c’est juste parfait. Le nouveau single « Medicate » est à peine entamé que les trois compères (c’est un peu plus dur pour le batteur) sont en train de sauter partout ! Ils ont chacun une estrade dorée devant eux, qui doivent être des trampolines, tellement c’est pas humain de sauter comme ça en continuant à jouer ! Et bien, en attestent « Girls Not Grey » et « Leaving Song Part.II », balancés derrière, et qui achèvent de convaincre les sceptiques. Leurs albums ont beau avoir pris une tournure radicalement pop, les californiens restent des bêtes de scène. Ils ont d’ailleurs amené leur jeu de lumière avec eux, et nous voici devant le plus beau spectacle esthétique du week-end. Même les tant décriées nouvelles chansons passent aussi bien que papa dans maman, avec « End Transmission » ou surtout la claquante « I Am Trying Very Hard To Be Here », sur laquelle Davey Havok se laisse aller à une petite chorégraphie pendant le refrain.
En effet, il a beau, depuis quelques mois, être revenu à la « version homme », avec cheveux plus courts et barbe de 3 jours, il garde bien toutes ses petites manières. Il retire sa veste à paillettes dorées (qui va de paire avec ses Converse d’ailleurs), et là où tous les autres chanteurs l’auraient jetée avec fougue, lui la replie précieusement. Il fait même marrer pas mal de personnes dans la foule en poussant un de ses fameux « oh » (c’est vrai que ça fait un petit peu gémissement coïtal), et en refait un juste derrière après avoir constaté que des gens se moquaient. Par contre personne ne rit quand il hurle sur les « Kill Caustic », « Dancing Through Sunday » ou la surpuissante « Death Of Seasons » avec son passage technoïde. Les old school fans auront le droit à la vieillerie « Perfect Fit », tellement moins sophistiquée que les autres chansons que beaucoup ont dû croire qu’il s’agissait d’une reprise… La prestation est énorme, et la foule, pas vraiment compacte au début, est désormais massivement regroupée, et accompagne le groupe sur chaque pont ou intro en tapant dans les mains, ou en assurant les chœurs sur les refrains (« The Missing Frame », superbe).
Et tout cela sans demandes incessantes du groupe, qui se contente d’enchaîner ses chansons avec passion et énergie. Les anti-Sum 41 quoi, et ça fait du bien. Un petit « Days Of The Phoenix » de derrière les fagots, puis c’est au single un peu conventionnel « Miss Murder » que revient l’honneur de conclure le show. Dommage de ne pas avoir eu le droit à « God Called In Sick Today », avec un Davey qui marche sur la foule, mais la déception ne pointera pas le bout de son nez après un tel concert ! Finalement, AFI était parfaitement à sa place !
On court ensuite jusqu’à la Etnies Stage où se produit Good Clean Fun. Le chapiteau est rempli et les stage diving n’en finissent plus. Il y a toujours au moins deux mecs sur scène dont un certain Ripper qui se coincera les pieds dans le jack du micro du chanteur. Le gros frontman à l’allure de nounours soulignera la chose d’un « Aaah, festival », plus comique que blasé. Puis un mec monte sur scène pour demander comment Mr. Issa est devenu si gros !? Mais le gaillard prend tout ça à la rigolade, comment pourrait-il en être autrement avec ces délirants straight-edge ? Pas de prosélytisme ici, pas de radicalisme fermé, et c’est dans cet esprit que le groupe interprètera notamment « Ex-straightedge-ex ».
Un petit crochet par la Eastpack où les Parkway Drive font se déclencher des circle pits aux allures de troupeaux de bisons, et rendez-vous sur la Main Stage pour un autre événement : Pennywise ! Evidemment, tout le monde se pose des questions, tout le monde a maté des vidéos sur le web et s’est fait une idée de ce à quoi ressemblait Pennywise sans Jim Lindberg. Mais il est aujourd’hui l’heure de le juger en vrai. Le public appelle le groupe en scandant un léger « Bro Hymn », le chapiteau est totalement blindé et on attend impatiemment l’arrivée de la bande au gros Fletcher. Les Californiens débarquent enfin sur scène. Et c’est le musculeux chanteur qui fait les présentations, en clamant « We are Pennywise ». Zoli a l’air de se sentir bien intégré… (il ira même jusqu’à faire venir au micro un de ses potes de Sea Sheperd, avec qui il part en mer à la fin de la tournée).
Le gigantesque gratteux nous demande juste si on va bien, nous, les « motherfuckers ! » puis ça part au quart de tour et ça fait mal, avec la triplette « Every Single Day » / « My Own Country » / « Can’t Believe It ». Si le nouveau chant surprend un peu au départ, on ne peut dire qu’une chose : ce mec est un putain de chanteur. Zoli Teglas, mais il te chauffe aussi comme c’est pas permis ! Et finalement les titres s’avèrent excellents avec Zoli au poste de frontman, à condition de ne pas faire un blocage Pennywise = Jim Lindberg. Et ça c’est propre à chacun.
D’ailleurs le public ne semble pas trop dérangé par le résultat, le pogo est énorme, les slams s’enchaînent incessamment et les titres sont repris en chœur. Fletcher Dragge, casquette invariablement vissée sur le crâne, remercie la foule présente sous le chapiteau et rappelle entre deux morceaux que Pennywise est là grâce à ce public, et que Pennywise vivra tant que son public sera là. On applaudit chaleureusement puis on repart dans l’effervescent pogo car le quatuor sort alors la grosse artillerie : « Fuck Authority », « Straight Ahead », « It’s Up To You », « Look Who You Are », « Falling Down », « Living For Today », « Society », « Same Old Story », ou une version supersonique de « Something To Live For ». Le groupe nous gratifie de ses meilleurs titres, et aussi d’une reprise un peu inutile de « Stand By Me » version punk. Zoli descend dans la fosse, Fletcher balance ses petits soli et tout le monde a la banane dans le public. Pennywise est une incroyable machine de guerre, et c’est une véritable bataille qui se déroule dans le pit, les circle pits atteignant les 50m de diamètre. Mais au final tout le monde reprend le même chant sous la bannière Pennywise, avec ce mythique « Bro Hymn ». La scène est envahie par ceux qui regardaient le show depuis les coulisses, tout le monde chante le fameux « oh-oh », un dernier pogo en guise de baroud d’honneur, et le chant continue de longues minutes après la fin du concert. De longues heures même. Le problème quand tu as Pennywise de programmé sur un festival, c’est que tu as forcément tout un tas de mecs bourrés qui vont chanter « Bro Hymn » toute la nuit sur le camping…
Pendant ce temps, sur la Etnies , les H2O faisaient aussi le show. Après une intro avec du Jay-Z (« Empire State of Mind ») et du Sinatra (« New York New York »), le groupe déboule sur scène avec « Nothing To Prove ». C’est tout de suite la folie, circle pit, pogo, mosh (ou joli), slams : tout y passe. Les seules pauses sont imputables aux speeches de Toby Morse sur le straight edge (avant « Still Here » par exemple) ou alors à de petits ratés lors du lancement de certaines chansons. Un hommage à Black Sabbath, ainsi qu’à Fugazi, puis à toute la scène New-Yorkaise, et ça repart avec en vrac : « Fairweather Friend » ou « Heart On My Sleeve », issue de Nothing To Prove, leur dernier album sorti en 2008 et évidemment très à l’honneur. Le groupe pioche aussi dans ses vieux skeuds avec : « One Life, One Chance », « Guilty By Association », « Faster Than The World », « Thicker Than Water »... Mais c’est au rythme du célèbre « What Happened » que ce concert se termine en beauté, avec un envahissement total de la scène par le public.
Les organismes n’ont même pas le temps de se fatiguer, tant ils sont comblés par l’avalanche d’excellents concerts proposés cette année. Pour reprendre des forces, le stand Jagermaister est encore là, à diffuser sa musique technobeurk. Au stand des « bières spéciales », rien de bien bandant, si ce n’est la Leffe Brune en pression, qui rafraîchit parfaitement à l’heure qu’il est. Petit coup de gueule toutefois, puisque les organisateurs ont visiblement zappé les personnes qui ne buvaient pas d’alcool, et il faut payer (!) pour avoir le droit à un verre d’eau. Une fois le gosier rincé, il est temps de faire de même avec son corps, avec le point d’orgue de la soirée. Pendant que les Story Of The Year livrent un concert de haute volée dont ils ont le secret (avec eux le air guitar ce n’est pas faire semblant d’en jouer, mais l’envoyer dans les airs pendant la moitié du set), les Bad Religion se font acclamer sur la Main Stage, devant un chapiteau bondé, et paré à communier avec les californiens.
Les vétérans de la scène punk rock mondiale fêtent cette année leurs 30 ans de carrière. Pas mal. Les gens sont même entassés devant la scène, plaqués contre les balustrades et poussés pas des milliers de personnes. Même les enfants n’ont pas peur d’approcher de ces vieux messieurs là... Monsieur Greg Graffin et ses acolytes arrivent sur scène. Les cris explosent dans la fosse. Et les voilà qui balancent direct « Do What You Want », qui démarre le set à cent à l’heure. On enchaîne un peu bizarrement avec « Overture », l’intro de The Empire Strikes First, suivie de la dévastatrice « Sinister Rouge » puis de la mythique « American Jesus » ! Un départ en fanfare poursuivi de « New Dark Ages ». Le groupe a déjà pioché dans quatre albums en autant de morceaux, Greg Graffin et ses compères semblent avoir moins bu qu’il y a deux ans, ça promet ! D’ailleurs le frontman de plus en plus chauve et au ventre de plus en plus rond est assez loquace, le grisonnant Jay Bentley (basse) a l’air en pleine forme et Greg Hetson bondit toujours autant qu’un haricot sauteur ! Bad Religion enchaîne les titres sans répit et l’ambiance devient électrique. « Ten In 2010 », l’entraînante « Modern Man », « Leave Mine To Me » ou encore « Germs Of Perfection » ne baissent pas le rythme et le groupe ne semble pas décidé à jouer des mid-tempos ce soir comme il le fait régulièrement. Brooks Wackerman fait toujours autant de prouesses derrière ses fûts que Ribéry en boîte de nuit, et même les mecs qui slamment et atterrissent sur la tête des gens du premier rang n’ébranleront pas l’envie du public.
Jay Bentley s’arrête alors au milieu d’un morceau, le chanteur se demande ce qu’il se passe, et le bassiste repart de plus belle en se marrant bien du petit tour joué au frontman du groupe. D’ailleurs, le bassiste semble vraiment dans un bon jour et n’arrête pas de jouer avec le sourire jusqu’aux oreilles, façon Joker. L’avalanche de tubes continue avec « Them & Us », puis la géniale « Recipe For Hate » ou encore « Marked ». Le groupe attaque ensuite la magnifique « Before You Die » issu du dernier opus en date. Malheureusement, Brian Baker joue au boulanger et fait un méga pain sur le petit solo, puis Greg Graffin fait mine de lancer son batteur, et c’est Greg Hetson qui jumpe et balance un riff ! Tout le monde s’arrête dans une grande incompréhension. Voilà qui gâche un peu un set parti sur les chapeaux de roue.
Mais le groupe se rattrape vite avec un bon vieux titre, l’inusable « Suffer », enchaîné de « Materialist », « No Control », « You » et « A Walk », rien que ça ! Les Américains ont décidé d’envoyer du bois cette année. Les anciens titres se mêlent parfaitement aux nouveaux et la bonne humeur sur scène fait plaisir à voir. Un petit « Best For You » de derrière les fagots avant d’interpréter « Generator » dans une version plus rapide. Les quadras sont en forme et ne baissent pas de régime, les potards braqués dans le rouge. Greg Graffin annonce ensuite un morceau qui a 30 ans d’âge, écrit avant la naissance d’au moins trois quarts du public : « Fuck Armageddon, This Is Hell » pour la plus grande joie des fans. Le groupe termine avec « I Want To Conquer The World » et « 21st Century (digital boy) » et on peut dire que Bad Religion a conquis la Main Stage ce soir, à défaut d’avoir conquis le monde. Le quintet se retire et le public gueule pour obtenir un rappel pas prévu du tout…
Les mecs reviennent donc sur scène et remercient tout le monde, le public, l’orga, les groupes, etc... « Infected » et « Punk Rock Song » déchaînent les derniers irréductibles pogoteurs avant que « Sorrow » ne clôture le festival de la plus belle des manières ! Bad Religion a assuré son statut de parrain du punk rock malgré de petits cafouillages, grâce à un set de costauds d’environ 1h30. Alors, c’est qui le patron ?
Et ce final était bien mieux qu’une cerise sur le gâteau. C’était le sirop d’érable sur les pancakes fumants. Le trèfle délicatement dessiné dans la mousse de la Guinness. Scarlett Johansson en corset dans ton lit. Ces deux jours sous le soleil de Meerhout auront frôlé la perfection, grâce à une affiche alléchante et des pointures qui ont (presque) toutes tenu leurs promesses. On pourra toujours regretter que tous ces groupes réunis n’aient pas davantage collaborer, avec des featurings à gogo pour créer des moments d’exception, ou encore râler sur quelques soucis d’organisation inhérents à ce genre de festivals, mais incontestablement, 2010 était un très grand cru Groezrock. Dire que l’année prochaine, le festival fêtera ses 20 ans. La tente est à peine pliée que l’attente commence…
Revenir à la journée du Vendredi
Tweet