GroezRock Festival @ Meerhout (Belgique)

Date : 26 avril 2007 par Punkachu , ForTheCause , Will , Fuckin Asshole , Ste , Seb-O-Matic , Anarchibald , Fab

Deuxième expédition en terre flamande pour le plus gros de l’équipe PunkFiction. Et l’histoire semble vouloir se répéter. Bien qu’ayant anticipé le départ de la Bretagne de trois bonnes heures par rapport à l’an dernier, on se plante une nouvelle fois de route en Belgique pour cause de travaux mal indiqués, résultat : les trois-quart du Ring (le périph’ bruxellois) à parcourir à l’heure de pointe avec signalisation en flamand. Un coup d’oeil sur la carte et on décide de prendre une route secondaire pour rejoindre la coquette bourgade de Meerhout : plus direct sur le papier mais beaucoup plus long que le trajet sur autoroute.

Vendredi 27 avril

Une partie de l’équipe est déjà sur place quand démarrent Gallows.

Premier set avec Enter Shikari et première info : le son est ultra fort. Les bouchons d’oreilles ne seront pas du luxe ce week-end si on ne veut pas finir complètement sourd ! Le set du groupe est super énergique et bien violent. Le public semble apprécier leur electro-punk-hardcore. Une bonne mise en bouche avant de rejoindre l’autre scène où joue Senses Fail qui parvient à chauffer les premiers festivaliers avec son émo-core. On reste dans le même registre avec Saosin que l’on écoute de loin en allant chercher une bière à la buvette. A noter que ces trois groupes (entre autres) étaient présents sur le festival itinérant Give It A Name et notamment la veille et l’avant-veille à Paris. Pendant ce temps les autres membres de la team continuent « d’admirer » le paysage. La partie lyonnaise du zine est, elle, en plein ‘arrêt au stand’ quelque part entre la capitale des Gaules et la frontière belge, joint de culasse explosé oblige…

Le plus gros des troupes rejoint donc l’entrée du site alors que Stretch Arm Strong joue les derniers accords de "The Sound Of Name Dropping", extrait du dernier album en date, Free At Last. Pas vraiment le temps de s’attarder.
Tant pis, on file vers le grand chapiteau pour Big D And The Kids Table. Le groupe de Boston entame son set par "Steady Riot", titre qui fait également l’ouverture de son dernier opus, Strictly Rude. Si la dansante "Noise Complaint", et autres "Shining On" ou "Souped-Up Vinyl" marchent vraiment bien en live, un titre dub comme "Strictly Rude" tombe carrément à plat avec l’utilisation à outrance de reverbe sur la voix et la guitare. Guitare que l’on n’entend d’ailleurs pas bien, tout comme les choeurs du gratteux Sean P. Rogan aux abonnés absents. Dave Mc Wane et son flow si particulier est au meilleur de sa forme et se démène sur scène, les cuivres assurent leurs parties avec classe mais on reste scotché sur le jeu du batteur chevelu et ses grands mouvements de bras. Le set plus que correct se conclue sur la classique "LAX" repris par un bonne partie du public, le vrai grand moment du concert.

On tente de s’y retrouver dans la foule déjà conséquente en ce premier jour, on s’extasie devant la présence cette année d’un écran géant sous le chapiteau de la ‘We Rock Scene’ : un vrai plus, vu la taille moyenne du public à 1m85 (à peine moins en largeur)… Du coup l’autre chapiteau ‘Core Scene’ fait un peu ‘pauvre’ avec un son un peu moins bon, une superficie légèrement inférieure, et beaucoup plus de poussière, mosh à foison obligent. Qu’importe, les coreux hollandais de No Turning Back lancent un bon vieux pit des familles sur la petite scène et devant un public acquis à leur cause (leur merch à dû faire du chiffre !). Un set énorme, surpuissant. Un déluge de violence que l’on retrouve dans la fosse où mosh-parts et circle pits s’enchaînent. On prend la direction du camping pour installer les tentes et s’ouvrir une bonne bière, le son surpuissant du groupe nous suivra d’ailleurs jusqu’au parking…

On perçoit donc de loin la performance de la lessiveuse de Caliban (Mode essorage : ON), avant de regagner le site. Les Teutons se pointent sur scène devant un public acquis à leur cause. Malheureusement, après avoir organisé un Braveheart monstrueux, un problème technique interrompt le show. Un quart d’heure plus tard, le groupe revient sur scène. Nouveau Braveheart et nouvelle décharge d’énergie. Finalement, l’impression laissée par un tel défoulement n’aura pas trop eu à souffrir de ce malheureux contretemps.
Motion City Soundtrack sont déjà rentrés en scène, pareils à eux-mêmes tout en débauche capillaire, pétard pour le chanteur, poulpe mécheux pour le bassiste et frange flasque pour le clavier. « Better open the door » de Commit This To Memory ouvre le bal et on continue en faisant la navette entre leur dernier album, I Am The Movie et un aperçu du prochain opus qui laisse présager du bien bon. La foule est bien entendu en délire, saute partout et gesticule en reprenant les refrains jusqu’à « The future freaks me out » qui clôt le set en beauté.

On enchaîne sans trop de passion avec All American Rejects qui balance sa ‘pop-punk acidulée à tétons qui pointent’, avant d’aller faire un petit détour vers les costauds de Death By Stereo qui ont attaqué à l’heure malgré le retard pris par Caliban. Impression bizarre de voir les vieux guerriers d’Epitaph sonner presque speed metal en live, mais on doit quand même avouer que le chant d’Efrem Schulz est impresionnant. Bon ok, après trois morceaux : peu d’intérêt…
En tout cas bien moins que la plongée forcée dans la jungle culinaire belge : ‘frituur’, ‘boulet’, ‘friet-mayo’ (c’est d’ailleurs presque plus barquette de mayo avec frites), saucisse en aggloméré d’on ne sait quoi parfum curry… Espérons pour eux que ce ne soit pas leur alimentation de base ! Heureusement les stands de pizzas, bouffe thaï et autres vegi-burgers sont aussi de la partie. Signalons d’ailleurs des prix carrément raisonnables, pareil pour la bière, même si on peinera à croire sur ces deux jours que leur Primus (bière tchèque paraît-il) soit bien à 5%...

Bref, tête d’affiche de cette première journée, New Found Glory a le bon goût de ressortir ses bons vieux tubes, laissant de côté le fadasse petit dernier Coming Home. NFG est une grosse machine bien rodée, ça ronronne tranquillement, ça ne force pas son talent et ça ne fait pas une faute technique. Vraiment très agréable à écouter avec même le petit grain de folie qui va bien : la reprise de "Minor Threat" (de Minor Threat évidemment) en compagnie des chanteurs de Stretch Arm Strong et Gallows.
Aller, une dernière bière et au lit !...

Samedi 28 avril

Toute l’équipe étant enfin rassemblée, on prend la direction du site en milieu de matinée (moyennant réveil de type mal aux ch’veux, brossage de chicots rapide, douche au déo et 1ère bière pour décrasser la machine).
Arrêtons-nous deux secondes sur le cas de Death Before Disco qui malgré l’heure matinale de son set (10h30, autant dire le petit matin pour un festival de ce type), joue devant un large public. Sympathique, leur show bien catchy permet de bien débuter la journée.
On enchaîne avec Mewithoutyou, dernier arrivé sur la programmation en remplacement de Thursday, et ça en a fait des déçus quand ça a été annoncé ! C’est donc devant un public pour le moment restreint que le groupe commence son rock-indie-ish/experimental, plutôt sympa. D’ailleurs le chanteur bouge dans tous les sens, sautille et nous enchaîne des chorégraphies dignes d’un exercice de gym à la Jane Fonda avec pas chassé/petit saut/à gauche/flexion et on recommence. Après réflexion et au vu des courbatures le lendemain, on aurait peut-être du suivre son exemple matinal. Un petit bémol à ce set pourtant, un accordéon improbable qu’on n’entend pas vraiment.

Certains iront ensuite faire un tour vers les deux chapiteaux pour Hit The Lights (sympa) ou Cancer Bats (classe, après coup dommage de pas en avoir vu plus, mais dans ce genre de fest il faut savoir faire des impasses pour rester en vie jusqu’au soir).
Les autres en profiteront pour faire un détour par les deux tentes de merchandising (un vrai supermarché, ça en serait presque carrément dérangeant d’ailleurs…) et profiter du soleil avant la prestation des Street Dogs.
On attendait le groupe de Mike McColgan, le premier chanteur des Dropkick Murphys, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’a pas été déçu. Leur ‘anthemic street punk’ à reprendre à pleins poumons, une bière à la main, est parfait pour commencer la journée. Le combo de Boston est vraiment bien en place, les choeurs toujours bien délivrés. Mais ce que l’on retiendra surtout, c’est la voix de McColgan : claire, puissante, juste, bien loin des timbres éraillés par l’alcool et la cigarette qui sont légion dans le genre. « Not Without A Purpose, Not Without A Fight » et « Toby’s Got A Drinking Problem », les deux titres phares du dernier album (Fading American Dream) remportent tous les suffrages d’un public conquis. McColgan chantera sa dernière chanson, perché à dix mètres du sol sur la colonne d’enceintes de gauche, et il y est monté sans échelle l’ancien pompier !

Full Blown Chaos délivre ensuite son metalcore sans grande originalité sur la deuxième scène, avec notamment une cinquantaine de mosheurs de haute volée en taekwondo style dans la fosse : assez impressionnant à voir. Puis c’est au tour de The Ataris de prendre place sur la ‘We Rock Stage’. Après pas mal de péripéties, le groupe de Kris Roe est de retour en 2007 avec Welcome The Night. Sans doute, le moins caricatural des groupes pop-punk présents ce week-end, The Ataris fait preuve d’une réelle sensibilité dans ses compos. Un bon moment, même sans magie.

On zappe la fin pour voir Deadline entamer son set. Et force est de constater que le groupe emmené par la longiligne Liz Rose n’a rien à envier côté énergie. Le son peine un peu sur les premiers morceaux à mettre en valeur la voix de la chanteuse aux cheveux rouges qui enchaîne ensuite tube sur tube, entre mid tempo efficaces et brûlots toujours très mélodiques. Le dernier album Take A Good Look est à l’honneur avec du « Give It Back », du « Do You Think ? » et du « Keep On Running » de fort belle facture. Un groupe qu’il doit vraiment être agréable de revoir en plus petit comité.
Avant la fin du set des londoniens c’est par la classique "Tommorow’s Another Day" que MxPx commence son show sous le grand chapiteau. Le trio mené par Mike Herrera délivre un set pop et énergique, ponctué par l’hymne « Punk Rawk Show ». Un peu léger tout ça pourtant, surtout quand on sait les poids lourds qui s’apprêtent à enchaîner sur l’autre scène.

On attendait en effet les furieux et non-moins talentueux de The Bronx avec impatience. Après seulement deux albums, le groupe est déjà une des références en matière de rockin’ hardcore. Pour ne pas faire dans la finesse le gang de Matt Caughtran démarre avec l’intro mystique de « Senor Hombre de Tamale » pour enchaîner comme on s’y attendait sur le violent « Small Stone ». Impossible de résister à l’appel de la fosse et les tough-guys commencent à mosher. Quelques titres du premier opus, The Bronx, quelques titres du second, The Bronx (Vol.2) (espérons que le troisième album ne sera pas lui aussi éponyme), et le chanteur descend dans la fosse. Le son est absolument horrible, mais il est certain que c’est le choix du groupe de jouer ainsi, à la manière de leurs idoles des eighties, Black Flag et consorts. Les compos du dernier album sont parfois légèrement modifiées, mais l’ensemble reste assez carré. Matt slamme, fait le tour de la fosse, puis finira par se foutre à poil sur la dernier brûlot, avant de se jeter sur la batterie (il a dû se faire bien bien mal !). Complètement tarés mais furieusement rock’n’roll, les quatre morveux de Los Angeles ont vraiment ‘foutu le bronx’.

Pourtant pas loin de là, le grand chapiteau commence à faire le plein 20 minutes avant la fin du set de The Bronx pour accueillir comme il se doit les bêtes de festoche (dans un autre style) que sont les Mad Caddies. Ce coup-ci ce n’est pas « Road Rash » qui fait office d’intro mais « The Dirge », petite bombe qui sert d’intro au nouvel album, Keep It Going. Au niveau des nouveautés, on aura le droit à « Backyard », « Without You » et la très réussie « State Of Mind » avec Chuck Robertson à la guitare. Mais c’est sur les vieux tubes que le public réagit le mieux évidemment. Et on en prendra une bonne rasade avec entre autres « Road Rash », « Monkeys », « Shaving Your Life », « Macho Nachos », « Riot »... C’est toujours un plaisir de voir le combo de Santa Barbara sur scène, avec un Keith Douglas qui ne tient pas en place, assurant les choeurs aussi bien que ses parties de trompette. L’énormissime "All Amercian Badass" conclue trois-quarts d’heure de grande classe entre pop-punk, ska jazzy et élans plus virulents, un set toujours parfaitement équilibré et une voix notamment, qui impressionne par sa précision. Frustrant, on en aurait bien pris plus, vivement la mi-mai et leur passage à Paris (plusieurs dates en France sont prévues, pour une fois qu’on est pas oublié !).

Avec cet air de polka dans la tête, difficile de passer à l’emo-chrétien larmoyant d’Aiden. On fait donc un détour par le bar pour la énième fois, et on attend le passage de Tiger Army (qui tourne actuellement avec Deadline). Le groupe de Los Angeles s’en sortira avec brio et en profitera pour jouer "Afterworld" et quelques autres extraits de Music From Regions Beyond, leur prochain effort.
Changement d’ambiance radical avec Sparta, le groupe des ex-At The Drive-In Jim Ward et Tony Hajjar. Leur troisième opus Threes sort dans quelques jours en Europe et l’on aura droit aux meilleurs extraits de cet opus que sont "Untreatable Disease", "Taking Back Control" et "Unsticth Your Mouth". Jim Ward attire tous les regards avec une voix parfaitement maîtrisée, captant un public qui suit cette prestation presque religieusement. Vraiment du gros niveau.

Plaisir que l’on doit malheureusement écourter car Rise Against rentre dans un chapiteau ‘We Rock Scene’ plein à craquer et lâche "Survive" d’entrée de jeu. Tim McIllrath (et sa coiffure type belette morte sur le crâne) est à la guitare (comme pour les deux tiers du set) et tous les regards se tournent vers l’autre guitariste Zach Blair, fraîchement arrivé dans le groupe. Malgré quelques petits accrocs, l’ex-Hagfish et Only Crime apporte un plus indéniable au groupe par son énorme présence aux chœurs (et c’est pas du luxe aujourd’hui car on a connu Tim plus précis). Le set sera très majoritairement axé sur le petit dernier The Sufferer And The Whitness ("Survive", "Chamber The Cartridge", "Drones", "Ready To Fall", "Injection", ...), seuls "Give It All", "Black Masks And Gasoline", "Heaven Knows", "Like The Angel" et "Alive And Well" représenteront les anciens albums. Le son est plutôt bon, malgré une basse un peu en retrait qui enlève un peu de corps à certains morceaux. "Prayer Of The Refugee" conclue ainsi un set honnête sans être transcendant, le groupe ayant privilégié une set-list plutôt soft et mid-tempo (par rapport à leur passage en septembre dernier au Trabendo (Paris)). Attention à ne pas trop se ‘majoriser’ les gars !

Pendant ce temps Converge sévit depuis un bon quart d’heure, et ça s’entend ! Peu de monde pourtant devant la scène surtout quand on vient de voir la masse de personnes qui se presse pour voir Rise Against. Le groupe n’attire pas les foules et c’est assez étrange d’ailleurs. Le set démarre furieusement mais avec un son tenant de la bouillie sonore pendant les 10 premières minutes (comme la plupart des concerts se déroulant sous ce chapiteau : souhaitons que l’an prochain ça soit réglé avec deux chapiteaux à l’équipement sonore et visuel similaire). Très vite l’ambiance devient légèrement tendue car des fans ( ?) balancent divers objets sur la scène. Une explication avec Bannon s’impose. Après une poignée de secondes, les horloges sont remises à l’heure et le set reprends son cours (Converge est vraiment un groupe intéressant et un peu à part dans le hardcore extrême, et c’est dommage qu’ils drainent parfois autant de boulets pendant ses concerts). L’accent est évidemment mis sur No Heroes, dernier album en date, mais on a quand même droit à des tubes comme "Eagles Become Vultures" de "You Fail Me". Certains s’élancent très vite dans un circle pit de taille moyenne mais tout de même impressionnant. Jacob Bannon saute partout et imprime les cassures dans le rythme par des mouvements de bras et de tête. Le set est rodé et la machine ne semble pas vouloir s’arrêter. Pourtant au bout d’une demi-heure, c’est la fin : le groupe quitte la scène non sans avoir remercier le public. Un set énergique et honnête mais qui sent quand même le manque de temps, et qui fut légèrement plombé en plus par une ambiance un peu tendue... dommage. (Le groupe repasse par le France en Juin, à ne pas rater dans une ambiance un peu plus ‘intimiste’.)

Serait-ce l’effet Converge ou l’heure du casse-croûte mais le grand chapiteau est ensuite à moitié vide pour Strung Out. Venus spécialement pour le festival avant la sortie de Blackhawks Over Los Angeles, on attendait Jason Cruz et sa bande au tournant après leur passage décevant à Cergy-Pontoise au Deconstruction Tour 2005. Et ça commence plutôt bien avec "Never Speak Again" et "Blueprint Of The Fall", on se doute que le set comportera une majorité de titres issus d’Exile In Oblivion ("Her Name In Blood", "Analog") : ça sera effectivement le cas. On aura quand même le droit à quelques bons vieux tubes comme "Exhumation Of Virginia Madison", "Mind Of My Own", "Bring Out Your Dead" ou "Cemetery". Mais voilà, le son n’est pas vraiment optimal. C’est plutôt dur de capter toutes les subtilités techniques mais on entend quand même quelques plantages. Jason Cruz et son charisme naturel relève largement le groupe (au style peu adapté à ce genre de festivals il faut bien le dire), bien aidé par un Rob Ramos incroyable aux chœurs et aux fûts un Jordan Burns en bonne forme (il fait toujours partie des meilleurs le gros !). Prestation mi-figue, mi-raisin donc, l’ambiance un peu statique n’ayant pas aidé, on attend en tout cas avec impatience le prochain album.

20h00, l’estomac crie famine, et le brouhaha vrombissant de Terror qui débute à l’instant sous le chapiteau d’à côté semble un peu dur à digérer en guise d’apéro. Ils décrocheront d’ailleurs sans doute la palme du son le plus crade du fest ! On a même du mal à distinguer la voix de ce maelström de décibels. Dommage car le gang de Los Angeles semble plutôt en forme. On s’échappe donc (et ouais on peut pas tout voir non plus) pour aller casser la croûte avant de revenir mater Lagwagon.
Joey Cape porte barbe et cheveux mi-longs, Dave Raun est toujours aussi supersonique et le groupe visiblement de bonne humeur. Les blagues potaches font certes un peu de circonstances, les private jokes fusent, le groupe prend du plaisir même si son public n’adhère pas forcément, en tout cas pas besoin de les prier pour se faire servir du vieux tube (« Black Eye », « Razor Burns », « Wind In Your Sail ») ! Seuls « Automatic » et « Heartbreaking Music » font honneur au dernier album en date Resolve, dommage car ce disque (dans les circonstances tragiques que l’on sait) avait vraiment su redonner du souffle et de la spontanéité au quintet. Une étrange impression subsiste pourtant malgré la performance efficace : l’effet vieille gloire qui n’a pas su évoluer avec son temps, tout fan soit-on, le groupe fait un peu vieux jeu et en perte de vitesse surtout en comparaison de la bombe qui va suivre…

On ne verra donc pas la fin du set de la bande à Joey et c’est dans un chapiteau bondé et surchauffé que les quatre musiciens d’Ignite font leur entrée et balancent l’intro "Our Darkest Days", avant d’être rejoints par Zoli Teglas. Dès les premières phrases de "Bleeding", les poings se lèvent et ça chante de tous les côtés. Grosse ambiance donc, le groupe prendra même le temps de s’arrêter un moment après "Fear Is Our Tradition" pour remercier un public déjà conquis. La quasi-totalité de Our Darkest Days sera joué ce soir, avec les bombes que sont "Poverty For All" et "Are You Listening". On aura également droit à "Who Sold Out Now", "Run", et "Cease Fire", la reprise de Sick Of It All qui figurera sur le Tribute au groupe new-yorkais dont on entend beaucoup parler en ce moment. On notera aussi l’attitude ultra-positive adoptée par Zoli lorsqu’il veut faire passer ses messages entre les morceaux, pas de slogans ultra-convenus mais un appel à la réflexion.
La fin du show sera tout simplement à l’image du frontman, énorme ! "A Place Called Home", "Sunday Bloody Sunday", la reprise de U2 avec Tim McIllrath qui prend le micro (titre que le groupe interrompra un bref instant car l’un des guitaristes a vu un problème dans les premiers rangs, si c’est pas de la ’positive attitude’ je m’y connais pas), et enfin "Veteran" pour conclure un set irréprochable en tous points. Sans doute LE concert du festival cette année.

Un petit détour à côté où a commencé Jimmy Eat World, qui s’est sans doute largement qualifié en second pour le concours du son le plus horrible du Groezrock, en commençant par les balances à faire fuir les oreilles les plus sensibles où que l’on soit sous le chapiteau. Mais (et c’est à ça qu’on reconnaît un très bon groupe) une fois dans le bain on oublie rapidement ce léger détail, surtout avec un set qui commence en beauté sur « Bleed American ». On enchaîne de tube en tube, sans aucun moment de répit accompagné par la foule qui reprend tout les refrains en cœur. Une heure de concert qui revisite le dernier album Future, mais aussi Bleed American avec la très attendue « The Middle » au milieu du set. Certain titres plus anciens mais tout autant appréciés comme « Blister » de Clarity, pour laquelle Adkins laisse sa place au lead vocal à Linton, et tous ce beau monde finira sur « Pain » avec une salle entière reprenant un dernier « take my pain away ».

Aller zou ! Une dernière bière fraîche-mais-qui-saoûle-pas et on rentre au camping. On ne sera pas les seuls, quelques costauds restent pour Hatebreed. Et visiblement, à la différence de l’orga, tout le monde ne place pas Lostprophets en tête d’affiche...
Une affiche qui certes n’atteignait pas en 2007 celle des 15 ans du fest l’an dernier mais qui s’est tout de même révélée des plus plaisantes et des plus variées, la météo au beau fixe y a été pour beaucoup comparée aux 2°C de l’an dernier.
Bref du bon son, une ambiance excellente malgré l’accent flamand toujours aussi peu agréable à l’oreille, une organisation au poil vu la taille du fest, et des souvenirs : un bel incendie dans le camping (le chauffe-eau électrique des douches qui a dû grillé), de la liqueur servie en tubes à essai, de la coupe de cheveux improbable en veux-tu en voilà, une bonne diarrhée-post-festival qui va bien, une épaisseur de crasse record pour l’ami Will et un retour de 12h en caisse : yeah ça c’est du festoche !



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