avril
21
2010
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Vulgaires Machins >> Requiem Pour Les Sourds |
Contexte :
Les Vulgaires Machins nous avaient quittés en 2008 avec Compter Les Corps, un quatrième album acclamé, et qui avait d’un autre côté un peu déçu les fans de la première heure regrettant un peu le caractère plus ’rock’ de certaines chansons. Quoi qu’il en soit, Vulgaires Machins fait toujours partie de ce qu’il se fait mieux en matière de punk-rock chanté en français (et je me retiens de dire ’LE’ meilleur groupe). Retour aux affaires en ce début 2009 avec Requiem Pour Les Sourds, toujours chez Indica Records.
Chronique :
Déjà le cinquième album pour nos amis québecois. Le groupe est devenu un incontournable, c’est certain. Vulgaires Machins s’est définitivement imposé dans la scène punk-rock francophone, et cela n’est pas dû à un gros coup de marketing ou à un petit ’ride’ sur la vague ’punk-rock français’ remplissant les salles depuis quelques années (à noter que Vulgaires Machins existait bien avant). La question est : « le groupe est-il toujours capable de se démarquer alors que les groupes chantant en français sont désormais légion ? ».
Je ne tarderais pas à répondre à cette question par la positive, et ce même en gardant le maximum d’objectivité vis à vis du fan que je suis. Vulgaires Machins est encore une fois à des années lumières de tous ces groupes ’new french-school’ (je ne cherche pas à les insulter hein, mais il faut bien reconnaître que beaucoup profitent de l’opportunité), et ce n’est pas pour rien si chez moi Vulgaires Machins est l’un des seuls groupes chantant dans la langue de Molière qui parviennent à squatter mes platines.
Requiem Pour Les Sourds démarre donc par trois perles ; "Presque Complet", "Le Mythe De La Démocratie" et "Parasites", qui ramènent un peu en période Aimer Le Mal, ces morceaux punk-rock, toujours aussi bien travaillés et soutenus par des textes comme d’habitude excellents. Puis débarque "Longer Les Murs" avec Marie-Eve au chant, histoire de nous remémorer les excellents moments de calme de Compter Les Corps. Ces derniers sont légèrement moins présents que sur le précédent opus, si bien que si je devais classer Requiem Pour Les Sourds dans la discographie des quatre québécois, cet album serait à coup sûr le pont entre Aimer Le Mal et Compter Les Corps. Il vient ainsi combler le vide qui a sans doute fait décrocher certains fans à l’époque...
Les titres purement punk-rock sont donc bien présents ("Une Chanson Acoustique", "Pointer L’Orage"...) alors que seuls trois morceaux sont plus posés, la plupart du temps lorsque Marie-Eve s’installe au chant lead ("Longer Les Murs", "Glace Noire" et "Je M’excuse... Je T’aime"). Ce n’est pas un mal, encore que j’avais beaucoup apprécier le calme froid du précédent album. Les Vulgaires Machins officient donc à nouveau dans une musique plus brute, plus directe, que l’accent québécois et les textes réalisto-cyniques de Guillaume rendent si intéressante et remarquable.
Le groupe originaire de Montréal excelle également dans le domaine de l’écriture, il serait dommage de se priver de le faire remarquer. Citons par exemple "Parasites" : "T’as trouvé nos textes un peu tristes, et notre vision alarmiste. Il faut rester muet pour être écouté, l’accepter comme une finalité" ; ou encore "Un Peu Plus Fort" : "Au dessus des horreurs de ce monde imbécile, toute sa folie, ses raisons, sa violence, tous les mensonges, mon cœur qui se déchire, je vais continuer de croire". Impossible également de ne pas citer "Une Chanson Acoustique" où Guillaume rassure les fans : "J’aimerais mieux que le ciel tombe que ralentir au cinquième disque, au sixième disque, au septième disque...". Même si bien évidemment il n’est pas simple de comprendre réellement le sens des textes à travers de simples extraits...
Alors finalement que peut réellement attendre le fan lambda de ce cinquième album des Vulgaires Machins ? Et bien je dirais pas grand chose de déstabilisant, juste un nouvel excellent album, fidèle aux valeurs du groupe, et musicalement irréprochable si l’on n’est pas trop rebuté par le côté ’rock’ des québécois. Ceux qui n’aimaient pas le groupe auparavant ne seront donc pas plus enthousiastes, mais attention, je l’ai souligné précédemment, Requiem Pour Les Sourds comporte son lot de morceaux "retour aux sources" façon Aimer Le Mal. Conclusion : un nouvel album incontournable pour tout fan du groupe, et pour les autres qui ne connaissent pas encore Vulgaires Machins, allez-y, ne soyez pas effrayés par la langue de Molière et l’accent québécois, c’est ça qu’est bon !
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