Vulgaires Machins

Vulgaires Machins >> Aimer Le Mal

Contexte :

Depuis 1998 un quatuor aux trois-quarts masculins bouscule le Québec : Regarde Le Monde (le 2ème album) leur offrit une petite notoriété dans au pays du caribou mais c’est avec Aimer Le Mal (le 3ème) sorti en 2002 sur Indica records (disponible en France en octobre 2003 via Enragés prod), que le groupe va se faire une place dans la scène punk-indé francophone. En effet, les Vulgaires Machins font très vite parler d’eux grâce à l’originalité du chant en québéco-français mais aussi (surtout ?) à des textes intelligents et hors norme.

Chronique :

Attention : lorsque le cd se met en route ne vous attendez surtout pas à une longue plage d’intro à la « Overture » de Bad Religion parce que là çà part sévère et sans traîner ! Un roulement de caisse claire et c’est parti pour 2 minutes 30 à fond la caisse avec le morceau « Un vote de moins ». Idéal pour cracher à la gueule des politiciens et de tous leurs partisans. Les riffs de grattes sont simples, la mélodie et l’énergie sont à l’honneur ; du punk-rock quoi ! « Dieu se pique » et son refrain jubilatoire sont ravageurs et le rythme ne ralenti toujours pas, il faudra donc attendre « Saoul » et ses paroles qui font figure d’aveu, pour se reposer un peu (à l’image d’ « Aimer le mal »). Des morceaux comme « Triple meurtre et suicide raté » ou « La chasse est ouverte » vous feront courir en rond dans votre chambre, à ne pouvoir se calmer qu’avec un « le poulet frite est servi ! » ou un « le match de champion’s league commence ! » !

Sur les 14 chansons, seule « A » se fait plus posée sans pour autant faire décrocher. Se pencher sur les paroles s’avère vraiment nécessaire avec un groupe comme les Vulgaires Machins, tant une grande partie de l’intérêt du groupe réside dans ses textes. Poésie moderne et désabusée, rage métaphorique, langue fleurie et imagée, vous risquez bien de rester bloqués dessus pendant un bon moment : « J’ai le goût qu’on aille dans le trafic / Qu’on aille casser une couple de vitres / Concrétiser la haine qui nous habite / Mais y est déjà trop tard / La terre dans son histoire tragique / En est déjà à son dernier chapitre »

Pendant qu’on parle des textes, vous risquez d’être très surpris à la première écoute de « Scatophile » mais ne vous y méprenez pas, en consultant le livret vous comprendrez !! Sur « Comme une brique » ou encore « Capital », le chant alterne entre Marie-Eve et Guillaume, ce qui n’est pas pour déplaire, la dualité du chant féminin/masculin étant plutôt rare chez les groupes de punk-rock (The Soviettes, Bullets To Broadway…..). Les paroles, plus intimes sur ces deux chansons, confirment la partie féminine des Vulgaires Machins et on se demande bien pourquoi il y a aujourd’hui si peu de femmes dans le circuit punk-rock de premier plan… « Pigeon frit kill tucky » parle de la malbouffe, peut-être même du végétarisme et nous offre un solo digne d’un Brian Baker, avec un chant rappelant presque Rancid…

En gros : 14 titres et 14 bombes avec tout de même une préférence pour « Triple meurtre et suicide raté », « Mourir au bout d’une corde » et « Pigeon frit kill tucky ». Sur le site internet du groupe, pas moins de 5 vidéos résument cet album de la consécration décidément révélateur du potentiel du groupe. Un talent d’ailleurs confirmé par Compter Les Corps en 2006, superbe bien que plus posé.
Amateurs de punk-rock mélodique, si vous voulez enfin comprendre les paroles à la première écoute mais que vous avez toujours été réticent à tout chant autre qu’en anglais, foncez donc essayer ce disque vous ne serez pas déçus !

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