Issu des Betteraves (1999-2003), légendaire trio ska-core lycéen à la carrière aussi fulgurante que fournie (2 albums, une pléthore de démos et de compilations, une centaine de dates...), Guerilla Poubelle s’est hissé en un temps record à la pointe de la scène punk-rock française, drainant un following impressionnant, en partie composé de betteravophiles reconvertis, mais aussi gagnés par le net (on les retrouve un peu partout avec des clips bricolés, des live et une imagerie conséquente), les réseaux DIY (labels, groupes), et surtout les concerts. Stakhanovistes de la scène, toujours opérationnels pour jouer, ils ont fait en l’espace de deux ans plus de 200 dates en France, Belgique, Allemagne, Suisse et au Québec (salles, bars, squatts, MJC, pizzerias, péniches...). Activistes infatigables, ils organisent également des concerts avec leur asso. GUERILLA, et ont développé "Le Jardin des Fous" : un catalogue VPC bien assorti de leurs nombreuses rencontres (www.guerilla-asso.com/jdf).
Oscillant avec énergie entre les classiques français des 80’s (Cadavres, Zabriskie Point, Les Rats...) et le son contemporain d’outre-Atlantique (Rancid, Vulgaires Machins, Leftover Crack), le punk teinté de hardcore de Guerilla Poubelle parvient à intégrer ses influences porté par des textes irrévérencieux et sombres, qui contrastent fortement avec le coté enjoué et définitivement pêchu des prestations live. La formule bien rodée du power-trio (Till : guitare-chant, Koj : basse, Chamoule : batterie) y défouraille ad lib, soutenue par les choeurs et les performances d’un peintre-agitateur, Jokoko, et humanisée par l’aisance et le charisme sans frime de Till.
Après une dizaine de compilations, la démo auto-distribuée Dégoût Et Des Couleurs et le split-album avec Butter Beans, rassemblant les premiers enregistrements du groupe ; voici enfin l’album Il faut Repeindre Le Monde... En Noir, emballé à l’ancienne, à base de collages. Comprenant des bombes telles "Demain il pleut", "Pour quelques points de fidélité", "La mort douce", "La révolution pour les lâches", "La fin suffira" ; Guerilla Poubelle plaît aussi bien à l’étudiant(e) en architecture qu’au crêteux, aussi bien au skateur qu’à l’ado en manque de repères, et même à leurs mères. Un groupe de vrais djeun’s (23 ans), avec une vraie urgence, un vrai public et de vraies chansons. Qui dit mieux ? Devenu la coqueluche de la scène parisienne et au-delà (même des radios comme Le Mouv’ se mettent à les diffuser), GxP, qui n’est toujours pas inscrit à la Sacem (c’est tout à leur honneur), c’est électrique, punk, criard, mélodique, libertaire, sombre, dérangé, abordable, absurde, urbain, animal, coloré, urgent, alternatif, morbide, naturel, amusant, insomniaque, non et anti-conformiste, destroy, industriel et bio-dégradable, qu’on se le dise !
Pourtant le groupe suscite la polémique à mesure que son succès enfle. On lui reproche tour à tour d’être paternaliste, ingrat, méprisant ou peu regardant avec son public que l’on dit composé de jeunes écervelés qui n’ont que faire du reste de la scène et de ses réalités. Le groupe se défend, assume et prouve chaque jour le contraire par les actes mais les détracteurs sont le lot de toute formation rencontrant un succès, générationnel notamment. Le groupe ne s’arrête pas de tourner, tant bien que mal et au gré des péripéties, traversant l’Atlantique pour aider ses potes Eric Panic et autres formations du pays du caribou, ou allant chauffer les scènes nipponnes. Il en ressortira d’ailleurs un split avec les japonais de Coquettish intitulé Ninjas And Guerilleros. Puis vient le temps du "cap" : le second album, celui de la confirmation. Il s’intitulera tel un pied de nez Punk=Existentialisme et là pour le coup les groupies va falloir vous mettre à réfélchir aux paroles que vous vous échinez à gueuler à toutes gorges déployées. Un DVD de tournée accompagne l’album où des explications de textes sont laissés à l’attention de ceux qui s’empresseraient déjà de critiquer sans avoir pris la peine de comprendre la démarche de ce groupe, moteur de la scène française des années 2000.
Inlassablement, GxP continue de silloner les routes et organise devant près de 1000 personnes au Bataclan un concert avec deux autres groupe de Guerilla Asso, Dolores Riposte et Justin(e), le 1er novembre 2008. Cette date sera également la dernière de Koj à la basse. Il sera remplacé Ken des Fart Air Tone.
Fin 2009, GxP (qui vient de sortir un nouveau 7’’) partage l’affiche avec Strike Anywhere et Dead To Me à Paris et annonce que ce concert sera le dernier en France avant 2011...
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