juin
23
2006
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Furia Sound Festival @ La Base De Loisirs (Cergy-Pontoise - France) le 23-24-25/06/2006 |
Trois jours, plus de soixante concerts répartis sur quatre scènes, la dixième édition du Furia Sound Festival a lieu pour la deuxième fois sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Comme à son habitude, les organisateurs nous ont concocté une programmation intéressante, mêlant les genres, les têtes d’affiches nationales et internationales et les découvertes.
Programme du vendredi 23/06 :
Emilie Simon, Hundred Reasons, Danko Jones, Buju Banton, Burning Heads, Aqme, Blackalicious, Apsci, Spontane, Zita Swoon, Astonvilla, La Grande Sophie, ¡Forward Russia !, Percubaba, K2R Riddim, The Lords Of Altamont, Fatals Picards, Romain Humeau, Dead Pop Club, La Poudrière, Atomic Maggots.
Suite à une sortie d’autoroute ratée, l’arrivée sur le site a lieu plus tard que prévue. Tant pis pour les Burning Heads et on se console en se disant qu’on a écouté cinq de leurs albums sur la route. Il faut quand même un peu de temps de se repérer sur l’immense site, on passe devant la scène 1 qui accueille Aqme, les invités de la dernière minute (le concert de la Team Nowhere initialement prévu ayant été déplacé au lendemain), on se dirige vers le (tout) petit chapiteau qui accueille la scène 4 alors que les Fatals Picards achèvent leur prestation. Dommage, après une révision approfondie des paroles de "Chasse, Pêche et Biture", on était prêt à militer pour l’indépendance de la Picardie. Petit coup d’œil sur le planning, rien d’immanquable donc direction le camping. Lors de l’installation de la tente, on entend les échos d’Emilie Simon qui investi la grande scène avec son univers, mâtiné d’électro et de pop, proche de celui exploré par Björk ou Massive Attack.
Retour sur le site pour l’une des têtes d’affiches de la soirée, Danko Jones. Le canadien, qui entame sa tournée européenne estivale, entre sur scène comme à son habitude, tout de noir vêtu et langue sortie, avec en plus cette fois-ci un bandeau noir sur l’œil droit. Une coquetterie ? Non, le gars est bien loin de ces effets de style, il a tout simplement été opéré d’un décollement rétinien trois semaines auparavant. Comme il le dira lui-même, ce n’est pas ça qui va l’empêcher de monter sur scène. Et c’est parti pour cinquante minutes de rock’n’roll. Malgré les assauts du trio, le public met un peu de temps à se mettre dans le bain (peut-être en train de penser à la qualification de la France pour la suite de la Coupe du Monde). Danko réveillera tout le monde en jouant une série de riffs reggae, en demandant au public s’il préfère entendre ça ou du gros rock. Comme c’est le deuxième qui l’emporte, le show démarre donc véritablement au bout d’un quart d’heure et on assiste à une prestation de haute volée, composée d’extraits du dernier album, "Sleep Is The Ennemy" ("First Date", "Sticky Situation"…). Des "Let’s Go Danko" ponctuent cette prestation et le gars en profite pour rendre hommage à ceux qui lui ont donné envie de faire de la musique : Bon Scott, Joe Strummer, Barry White, Marvin Gay, Stevie Ray Vaughan, Johnny Cash, les Ramones…
Direction la scène 4 pour le set de Dead Pop Club. Arrivé aux abords du chapiteau, les quatre parisiens sont en place, prêts à en découdre mais le concert de La Grande Sophie sur la scène 2 a pris du retard (apparemment ses musiciens seraient restés coincés devant le match de foot). Avec vingt minutes de retard sur l’horaire prévu, l’intro de "Trailer Park" démarre enfin. Olivier Portnoi et sa bande peuvent enfin lancer leur machine pop-punk, passant de tonalités emo mid-tempo à des mélodies plus catchy. Un set de "costauds", bien en place et ponctué par le traditionnel slam d’El Portny sur le dernier titre. Derrière, les fans d’Astonvilla rassemblés devant la scène 2 font entendre bruyamment leur impatience. Chacun son tour les gars ! Ce décalage pose un problème car il faut courir à l’autre bout du site pour voir les anglais d’Hundred Reasons. Le moins que l’on puisse dire c’est que leur emo-punk est nettement plus pêchu en live que sur CD et on remarque aussi que la voix du frontman Colin Doran a des similitudes avec celles de Tim Mcllrath, le leader de Rise Against. Le combo nous offre une prestation solide, devant un public malheureusement un peu clairsemé.
Un petit tour vers le chapiteau pour ¡Forward Russia ! et leur musique complètement barrée puis vers la scène principale qui a fait le plein le reggae de Buju Banton et on revient vers la scène 3 pour un grand moment de rock’n’roll sentant bon la bière tiède et le bourbon de contrebande avec The Lords Of Altamont. Le groupe de Los Angeles n’est pas là pour lessiver les plinthes et envoie du bois d’entrée. Le batteur est debout la plupart du temps pour taper sur ses fûts et le chanteur occupe pleinement tout l’espace qui est lui est réservé en malmenant son clavier. Pour finir la soirée sur une note festive, direction la scène 2 chez les rennais de Percubaba qui mettent "le dawa". Même si on les a vu une bonne dizaine de fois, leur reggae enjoué fait toujours mouche. Histoire de se dégourdir une dernière fois les jambes avant de regagner le camping (« Flipoooooooo ! »).
Programme du samedi 24/06 :
Dead Kennedys, Babyshambles, Enhancer, Team Nowhere, Kill The Young, Venus Tetes Raides, Fishbone, Syd Matters Guérilla Poubelle, Yann Tiersen, Arthur H, Gojira, The Young Gods, GBH, Mystery Jets, White Rose Movement, Baxter Dury, Mouss et Hakim, Guarapita, Conflict, Messer Chups, The Elements.
En ce deuxième jour de festival, à l’entrée du site juste avant l’ouverture des portes, on peut facilement départager les goûts musicaux du public (ou au moins savoir vers qui iront les préférences aujourd’hui) rien qu’aux tenues vestimentaires : T-Shirt et pantalon XXXL pour la Team Nowhere et Enhancer, sweat à capuche zippé et badges à l’effigie du groupe pour Guérilla Poubelle et crêtes, kilts et DcMartens pour les "légendes" du punk (Dead Kennedys, GBH, Conflict).
C’est sous un soleil de plomb que The Elements donne le coup d’envoi sur la scène 3 avec leur reggae roots de bonne facture. Par curiosité, on prend la direction de la scène 1 pour le show de la Team Nowhere dont les membres du collectif de néo-métal se rassemblent pour la première fois en 10 ans. Enhancer, Pleymo, Wunjo et Vegastar sont donc au grand complet sur scène et l’on peut se demander si la motivation de faire quelque chose en commun est sincère car ça sent quand même un peu le coup marketing lorsqu’ils annoncent que le concert est filmé et sortira en DVD. Sous le chapiteau de la scène 4, le ska-punk de Guarapita donne des fourmis dans les jambes des quelques curieux présents. Même privé de son chanteur depuis quelques temps, le groupe alterne avec une grande facilité les passages oï, deux-temps, skacore ou dub comme le chant en français ou en espagnol. Une agréable surprise qui lance véritablement la journée. Alors que les méchus post-gothiques de Vegastar et leurs copains de la Team Nowhere balancent le tube "Au Centième Etage", Gojira prend place sur la scène 3, pour le bonheur des nombreux amateurs de gros son présents. Même s’il on est pas fan de death-metal, il faut reconnaître que le batteur de combo landais est l’un des meilleurs de France, comme il démontrera au cours d’un solo. Niveau technique, les autres ne sont pas en reste et le groupe s’affirme comme une des valeurs sures de la scène metal hexagonale.
Peut-être moins connus que leurs compatriotes des Artics Monkeys, Kill The Young est l’un des groupes de pop anglaise qui a percé début 2006. Le set commence par "Follow, Follow", titre qui fait également l’ouverture de leur album éponyme, suivi par "Addiction" et "No Problems". "Panic Guitar" sera la première des trois nouveautés jouées en cet après-midi mais on retiendra surtout une, rappelant Muse à l’époque de Showbizz. Parmi les chansons connues, on retrouvera "Change The Record", "Fragile", "Sail Away" et bien sûr les tubes que sont "Origin Of Illness", qui déclanchera une hystérie collective (majoritairement féminine) dès les trois première notes de la mélodie ; et "No Heroes" qui ponctuera un show rodé en tous points. Malgré une moyenne d’âge de 20 ans, les trois frères Gorman sont aussi à l’aise sur la scène 1 que sur celle d’une salle de province.
La scène 4 commence à se remplir doucement pour Conflict, référence de la scène anarcho-punk. On retrouve certains ingrédients de la scène punk anglaise, à savoir un engagement politique, écologique et pacifiste. Dommage qu’il n’y ait pas plus d’interaction entre le groupe et le public, mais en même temps les gars ne sont pas là pour tenir un salon de thé. Malheureusement, un son à la limite du supportable nous obligera à quitter le chapiteau plus tôt que prévu. Alors que Yann Tiersen prendra le relais sur la scène 2, on préfèrera rester dans le même style. Direction donc la scène 3 et GBH. Fers de lance de la scène punk-hardcore née dans les années 80 avec The Exploited et Discharge, le combo de Birmingham imprime son tempo rapide d’entrée, avec ses riffs old-school parfois un peu répétitifs.
Invités d’honneur du festival et présents lors de la première édition du Furia Sound Festival en 1997, Enhancer repasse la deuxième couche mais sans leurs collègues de la Team Nowhere. Devant la scène 1, les fans bougent leurs bras dans tous les sens. On quittera le groupe des Yvelines dès leur deuxième titre, déjà joué avec leurs petits copains plus tôt dans l’après-midi…
Place maintenant à l’une des têtes d’affiches du samedi, les Dead Kennedys. Dans le line-up original (East Bay Ray à la guitare, Klaus Flauride à la basse et D.H. Peligro à la batterie) mais sans Jello Biafra, le frontman originel. Rappelons que depuis leur split en 1986, les relations entre Jello et les autres membres sont quelque peu tendues, le trio ayant même récupéré l’exclusivité des droits des chansons des DK. C’est donc Jeff Penalty qui occupe le chant et lui trouvera même quelques similitudes avec son prédécesseur. En tous cas, le gars ne ménage pas ses efforts, occupant toute la scène et faisant participer les premiers rangs en descendant dans la fosse. "California Über Alles" clôturera la première partie du set au bout de 30 minutes. L’ambiance montera d’un cran au cours du rappel lorsque les DK joueront "Viva Las Vegas". Un dernier rappel viendra conclure cette prestation d’un groupe qui restera comme l’une des références majeures de la scène punk-rock américaine et mondiale.
Tout le monde semble s’être donné rendez-vous devant la scène 1 pour Les Têtes Raides. L’organisation en profitera pour annoncer l’annulation de l’un des concerts suivants, celui des Babyshambles. Pete Doherty, ex-Libertines (groupe culte de la scène pop anglaise s’il est nécessaire de le préciser) et leader du groupe, alimente depuis plusieurs mois les tabloïds en tous genre, pour ses conquêtes féminines et sa dépendance à la drogue. Cette fois-ci, les autres membres du groupe ont attendu Doherty pendant six heures à la gare de Londres-Waterloo et donc raté plusieurs Eurostars qui devaient les emmener à Paris. Mais revenons aux Têtes Raides. Christian Olivier et ses acolytes attaquent leur concert dans une formation rock (guitare, basse, batterie) par "Fragile", titre qui est aussi le nom du dernier album en date. Entre extraits récents et classiques du groupe ("Gino", "Ginette"), le groupe, dans sa formation classique la plupart du temps (cuivres, accordéon, claviers et même le violon de Yann Tiersen) déroule sa partition, en bons routards de la scène. En rappel, on aura droit à "L’identité", le morceau enregistré avec Noir Désir il y a quelques années.
Faute de Babyshambles, on se rabat sur Mouss et Hakim. Les deux frangins évoluent dans un style très proche de celui qu’ils pratiquaient avec Zebda, à savoir une musique métissée, festive ("La Coupe Gambardella") ou engagée ("Mina"). Un bon moment avant de regagner la scène principale pour Fishbone. Vingt-sept ans de carrière, précurseurs de la fusion, le groupe d’Angelo Moore est surtout connu pour mettre le feu sur scène. Pourtant le set démarre un peu mollement, le frontman-saxophoniste ayant quelques soucis avec ses retours et il faudra attendre deux morceaux avant que le tempo s’accélère.
Pas le temps d’apprécier, il est temps de descendre vers la scène 4 qui accueille Guérilla Poubelle. Les parisiens sont présents sur la base de loisirs de Cergy pour la deuxième année consécutive et de nombreux fans du groupe sont présents ce soir, le public grossira même au fur et à mesure. A peine arrivé sur scène, Till annonce qu’ils ont un peu trop picolé et vu l’heure tardive (1h10 du mat), on s’attend à un concert poussif. Mais dès les premiers accords de "La Révolution Pour Les Lâches", on s’aperçoit (à notre soulagement) que l’on s’est trompé car GxP nous saute à la gorge avec une énergie impressionnante. On continue avec "C’est Pas Du Punk", "La Fin Suffira" et "Demain Il Pleut", dont le premier couplet sera chanté a cappella (ou plutôt hurlé) par le public, et Guérilla attaquera le morceau encore plus fort que les précédents. La prestation sera tout de même un peu chaotique, ponctuée par les traditionnels vannes, souvent au second degré, et un public qui réagit à chaque fois au quart de tour mais aussi par des changements dans la set-list en plein milieu du concert. Ce n’est pas toujours carré mais vu que Till, Koj et Jokoko passent leur temps à sauter partout, on leur pardonnera bien volontiers. "Finir Sans Raison", "Mon Rat S’appelle Judas", "Comme Un Sourire", "Être Une Femme", "Sur Le Trottoir", "Pour Quelques Points De Fidélité" et "Je Suis Mal Dans Ta Peau", extrait du split à venir avec les japonais de Coquettish complèteront le tableau, avec en rappel "Culture Poubelle" et "J’ai Perdu La Main", gentiment perturbé par Cham l’ancien batteur.
Alors que The Young Gods plaquent leurs derniers accords sur la scène 3, on regagne le camping lorsque tombent les premières gouttes. Et si demain il pleuvait ?
Programme du dimanche 24/06 :
Mickey 3D, Gentleman, Les Wampas, Editors, Minimum Serious, Flying Pooh, The Ex, Les Hurlements d’Léo, Dub Incorporation, High Tone, Cherubs, Brakes, Art Brut, The Young Knives, Gogol Bordello, Bananas At The Audience, Hell’s Kitchen, Kabu Ki Buddah, Anis, Marcel Et Son Orchestre, Finale du Championnat de France d’Air Guitar
Dernier jour du festival et l’ennemie jurée du festivalier a fait son arrivée pendant la nuit : la pluie. Celle qui provoque un début d’inondation dans votre tente montée à la va-vite, qui s’infiltre dans votre sandwich andouillette-frites-mayo-harissa et dans votre gobelet de bière et qui transforme le site en une gigantesque patinoire. Pour éviter que tout le monde prenne une gamelle dans la boue et que la base de loisirs ne ressemble à un terrain de manœuvre de chars d’assaut à la fin de la journée, les bénévoles aménageront des passages pour faciliter la circulation et condamneront l’accès à la colline qui permet de passer directement de la scène 1 au chapiteau de la scène 4.
L’ouverture des portes a lieu plus d’une heure et demie après l’horaire prévu et il faut traverser tout le site pour aller sur la scène 2 et la prestation de Minimum Serious. Musicalement, le groupe de Grenoble ne révolutionne pas le pop-punk mélodique, mis à part un morceau hardcore mélo bien senti. Par contre le chant en français passe bien, sauf si l’on se focalise un temps soit peu sur les paroles, sucrées et aussi indigestes qu’une barbe à papa. A l’autre bout de la base de loisirs, la finale du championnat de France d’Air Guitar bat son plein, ce sport où l’on fait semblant de jouer sur une guitare invisible. Tout le monde l’a déjà fait au moins une fois devant sa glace, en se prenant pour un guitar-hero des années 80, époque faste des rois du branlage de manche. Les trois derniers finalistes qui rivalisent d’inventivité dans leur "chorégraphie" se déchaînent sur un extrait de Motorhead. Le grand favori du public, Roger Tungsten, ne sera pas choisi par le jury, présidé par Didier Wampas, pour représenter la France au championnat du monde en août prochain en Finlande.
Retour vers le chapiteau qui abrite Bananas At The Audience. Le groupe termine son set aux sonorités noise et screamo, pour le moins chaotique et barré et qui fait immédiatement penser à At The Drive-In. Et c’est Flying Pooh qui prend le relais sur la scène 2. Sur une base franchement rock’n’roll, le combo du Val d’Oise incorpore plusieurs styles, parfois trop car on peut avoir du mal à trouver le fil conducteur. Malgré les aménagements effectués, les accès aménagés se dégradent au fil des heures et passer d’un bout à l’autre devient laborieux, surtout si l’on va à contre-courant de la foule. De plus l’ouverture tardive des portes a provoqué indirectement de gros décalages sur le planning prévu. Pas étonnant donc de voir les anglais de Cherubs devant un public pour le moins réduit. Dommage car leur pop anglaise stylée méritait largement le détour.
On ne sait plus combien de fois on a pu voir Marcel Et Son Orchestre sur scène mais à chaque fois on y revient avec le même plaisir. Comme à son habitude, le groupe lillois nous sort les titres qu’on connaît presque par cœur ("Comme Un Balai", "Tout Le Temps T’Aimer Toujours", "62, Méfie T’Eu", "La Grosse Madame", "Les Neurones A Crêtes"), jouant avec un public de la scène principale toujours prompt à participer, comme sur la chorégraphie de "La Fée Des Polkas". On quitte le combo avec un large sourire, prêt à affronter le reste de la journée.
Un détour vers la country-rock des anglais de Brakes, puis vers le dub énergique de Dub Incorporation et on revient vers la scène 1 qui accueille Mickey 3D. Dans une formation plus rock (l’accordéon a semble-t-il disparu), les stéphanois entament leur set par les trois singles de leur dernier album : "Matador", "Les Mots", "La Mort Du Peuple". Michaël Furnon passe de l’acoustique à l’électrique au cours d’une set-list qui revisite la discographie d’un groupe devenu une valeur sure de la scène rock française.
Mais place maintenant à un des grands moments de ce festival, Gogol Bordello. A en juger par les quelques personnes présentes avant le début du concert, la renommée du groupe basé à New-York reste quelque peu confidentielle en France. A noter un petit événement car le bassiste sur cette tournée européenne n’est autre que Karl Alvarez (Descendents, ALL). Dès les premières notes, on voyage dans les Balkans, leur "gypsy punk" étant en fait une version plus péchue de celle pratiquée par Emir Kusturica et le No-Smoking Orchestra. L’ambiance se met gentiment en place jusqu’au troisième morceau, moment choisi par le frontman d’origine ukrainienne Eugene Hütz pour lancer son show. Accompagné de deux choristes/musiciennes/danseuses, le grand moustachu prend les devants et devient plus que jamais l’incarnation de son groupe, laissant ses musiciens en retrait. Point d’orgue de cette prestation, "Start Wearing Purple" extrait du dernier album "Gypsy Punks : Underdog World Strike", qui sera joué devant un public de plus en plus nombreux, avec de nombreux curieux se demandant d’où venait cette musique étrange.
Le temps de se remettre de nos émotions, on ne verra que la fin du concert d’Editors sur la scène. Évoluant dans un registre proche de celui des new-yorkais d’Interpol, les anglais s’étaient imposés comme l’une des révélations de l’année 2005. Leur album "The Black Room" s’avère être un petit bijou, avec des titres comme "All Sparks", "Blood" et "Munich". Adeptes de l’échangisme musical, Kabu Ki Buddah prend le relais sur la scène 4. Basse, batterie, violoncelle, trombone et claviers sont joués tour à tour par le trio, au service d’un pop-folk bien sympathique. Dernier passage aux abords de la scène 3, et une nouvelle fois la pop anglaise est à l’honneur avec Art Brut.
Pour finir ces trois jours, on a le choix entre le dub d’High Tone ou le "yéyé punk" des Wampas. Optant pour le deuxième choix, on prend position devant la grande scène pour la dernière fois. Les parisiens entre sur scène sous une version reggae des "Bottes Rouges" et entame le concert par "Ce Soir C’est Noël". La set-list laissera une large place aux titres plus ou moins anciens : "L’aquarium Tactile", "C’est L’amour", "Manu Chao", "L’eternel", "Yeah Yeah", "Vie, Mort Et Résurrection D’un Papillon", "Comme Un Ange Qui Pleure", "Chocorêve", "Comme Un Punk En Hiver", "Les Bottes Rouges", "Kiss", "Petite Fille", Oï. Comme à son habitude, Didier Wampas ne tient pas en place, allant dans le public juché sur un bidon ou une chaise, pour, selon son expression, "communier avec le public dans la boue" et y laisser au passage la blancheur de son costard blanc. Cinq titres de "Rock’N’Roll Part 9" seront joués, parmi lesquelles la controversée "Chirac En Prison" et le dernier extrait "Rimini".
On regagne une dernière fois le camping, sale et fatigué, mais avec du son et des images plein la tête. Saluons l’équipe du Furia Sound Festival pour ses initiatives écologiques lors de ces trois jours (distribution de cendriers jetables, mise à disposition de sacs poubelles dans le moindre recoin de la base de loisirs) mais aussi pour la place laissée à différentes associations comme Greenpeace et l’action menée avec d’autres collectifs contre le projet d’armement nucléaire français (Non Au Missile M51), Réseau Education Sans Frontières, Uni(e)s Contre Une Immigration Jetable, prouvant que l’on peut s’amuser mais aussi prendre conscience. Rendez-vous l’année prochaine !
“Merci à Jennifer et à toute l’équipe de l’espace presse.”
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