Mighty Worms Strike Vol.3
Date de publication : 4 août 2008 par Punkachu
Contexte :
Troisième volet de la compilation éditée par le collectif bisontin
Mighty Worms. Ultra active depuis 5 ans dans la région franc-comtoise,
l’asso livre ici une formule un peu différente pour ce 3ème volet de sa
compilation désormais fameuse (le punk-o-rama français ?). Opposant sur un même disque 12 groupes moteurs de la scène franc-comtoise, à 12 formations références de la scène indépendante française ; Mighty Worms Strike Vol.3 offre au final, 24 groupes pour 24 morceaux inédits, que vous ne retrouverez que sur cette compilation !
Chronique :
C’était inévitable, et quelque part ça fait plaisir. Le niveau de la
compil volume 2 était tellement bon, avec uniquement des groupes
régionaux, que ce troisième volet se devait de frapper plus fort et de
viser plus haut. Soutien du magazine Punk Rawk, présence de 12 groupes (la moitié) unanimement reconnus comme fers de lance de la scène nationale, ce nouveau volume change de formule sans renier sa mission
première : faire découvrir des groupes. La participation de pointures
comme Guerilla Poubelle, Uncommonmenfrommars, The Twisted Minds ou Freygolo
sert ainsi les intérêts commerciaux comme il fait office de mise en
valeur de groupes moins connus.
On avait ainsi pu remarquer sur le volume 2 des formations comme
Nedgeva, Smallpox, Lead Orphans ou The Rebel Assholes, ces quatre-là
sont encore présents sur ce disque et refont mouche. Le "Right
Direction" des Nedgeva, foutrement rock n’roll et dansant, porte
vraiment bien son nom (vivement un vrai album !), le hardcore mélo de
Smallpox respire le potentiel mais la prod reste faiblarde, le superbe
"Smiling At Space" de Lead Orphans a toujours cette classe qu’on leur
connaissait, et nos ’trous du cul rebelles’ préférés poussent toujours autant au train avec un titre qui file le sourire.
Côté grosses pointures, même combat, que de l’inédit, et même si on est en terrain connu il y a de quoi s’en mettre entre les deux oreilles.
Freygolo percute d’entrée avec un titre sans cuivres très accrocheur en
ouverture de disque. Les Greedy Guts, récemment ressuscités avec leur
album Songs And Bullets, enfoncent le clou avec leur pop-surf-punk, comme The Pookies qu’on ne finit plus d’encenser (espérons qu’ils rebranchent un jour les amplis !). Les Twisted Minds font montre de tout leur talent avec un titre entre
furie et nuance, tandis qu’ISP fait moins dans la dentelle avec un "Tell
Me" de même pas une minute, bien plus direct (prod Alex Borel, master
Bill Stevenson, excusez du peu).
Dans le rang des petites déceptions les Flying Donuts peinent à
convaincre avec "Facing Reality" pas tout à fait à leur meilleur niveau, Bad Chickens livre un morceau un peu lourdaud, et Guerilla Poubelle nous pond un titre simpliste et un peu
redondant sur le mode "on emmerde les gens qui nous aiment pas",
couplet dans lequel le groupe se complait un peu...
Les Sons Of Buddha eux, se fendent d’une reprise de The Shocks qui leur
va très bien, fun même si un brin neu-neu à la longue. Autre reprise
pour les Unco avec "Animosity" de Superdrag et une version pleine
d’intensité vraiment prenante. Dans un tout autre registre The
Irradiates reprennent eux, un titre de Man Or Astroman, le fameux groupe
surfabilly de l’espace.
La prime aux meilleurs titres n’ira pas qu’à des groupes confirmés. On peut citer Dejected avec "One For The Road" un morceau complètement barré mi-surfpunk, mi hardcore gueulard, Nedgeva dont on a déjà parlé, ou encore Dodge City Outlaws avec le loudabilly de "Truth Will Be Known", où la voix de Pistol’ Pierr’O fait merveille tout comme la contrebasse qui claque, et Ampools dont l’EP Only 4 Stars doit vraiment valoir le coup entre southern rock, stoner et rockin’ hardcore. Autres titres marquants : l’instrumental des excellents et entrainants Generic (composé de deux ex-Second Rate), la furia de No Guts No Glory et l’emorock de Sorry For Yesterday, plutôt frais et intéressant, bien qu’un drôle de choix pour clore le disque.
Au final une compilation très homogène en qualité et à la fois hétéroclite pour ce quie st des styles abordés, bref tout ce qu’on demande à ce genre de disques. Avec plus d’une heure de musique de ce tonneau-là, du 100% inédit et 100% français qui plus est, on peut difficilement passer à côté. Et en plus Eve a de belles fesses à l’arrière du disque...
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