[Bienvenue sur Punkfiction | Live Report : The Unseen + Versus You @ La Garage (Sarrebruck - ALL)]

The Unseen + Versus You @ La Garage (Sarrebruck - ALL)

Date : 21 avril 2009 par Anarchibald

Lors de la tournée européenne d’International Salvation fin 2007, j’avais hésité à aller voir The Unseen à la capitale ainsi qu’une dizaine de jours plus tard à Sarrebruck (qui est un peu la capitale du rock par chez nous dans l’Est). Cela dit faute de m’être décidé assez tôt, faute d’argent ou faute de tout ce que vous voulez, je n’avais pas pu faire ce dernier saut, devant me « contenter » de leur prestation parisienne, ce qui au fond n’était déjà pas rien ! (cf. live report).

Décidé à réparer cette erreur, c’est avec joie que je m’apprêtai cette année à effectuer le doublé, trépignant d’impatience jusqu’à la veille de leur venue à paname, avant d’apprendre, sans plus d’informations, que la date avait été purement et simplement annulée…
Décidément cela semble trop demandé que de voir les bostoniens deux fois dans la même tournée ! Bien content d’avoir cette fois-ci réservé ma place pour la teutonie, j’entame donc mon périple en prenant le train direction Thionville où je me fais récupérer en voiture par un pote en stage au Luxembourg, pour finalement prendre la direction de l’Allemagne. Comme quoi l’Europe, mis à part les pseudos-constitutions, c’est quand même bien utile…

Arrivé à Sarrebruck rien n’est encore joué car il reste à trouver la salle, ce qui n’est pas une mince affaire dans une ville presque dépourvue de plan (pas même moyen d’en trouver aux arrêts de bus). Pour ne rien arranger le centre-ville est bourré de sens uniques (on a bien tenté d’en prendre un - même pas volontairement d’ailleurs - mais bizarrement les automobilistes n’avaient pas l’air d’apprécier), on se croirait presque à Nancy tiens !
Heureusement, nous avions le droit au "coup de fil à un ami" et après quelques tours de piste supplémentaires nous arrivions finalement à bon port aux alentours de 20h30.

Le Garage… avec un nom pareil je m’attendais à trouver un gros complexe installé dans une usine désaffectée ou autre (un peu comme le RockHall quoi), et bien pas du tout ! En fait la salle est de taille moyenne avec une scène arrivant à mi-mollet à laquelle est accolé, sur son bord droit, le bar, ce qui au final est bien plus convivial. Puisqu’on parle du bar, sachez qu’ici ils servent la bière AVEC la bouteille. Il faut croire qu’ils n’ont pas à craindre que quelques abrutis soient tentés de s’en servir pour autre chose que rafraichir leur gosier (et oui le public allemand quand il est chez lui c’est autre chose)… en plus ils rapportent consciencieusement leurs cadavres !

Les hostilités débutent 5 minutes après notre arrivée, finalement notre petite balade « touristique » n’aura pas été un mal. Un périple automobile durant lequel mon pote me disait combien il en avait marre de ne pas pouvoir faire un concert dans la région sans tomber sur Versus You en première partie. Heureusement pour lui ce ne sont pas eux qui sont prévus en ouverture de bal ce soir…
Ah bah si en fait… car il semblerait que les luxembourgeois se soient incrustés à la première partie... Je n’ai jamais accroché plus que ça à ce groupe (le peu de fois où j’ai eu l’occasion de le voir) dont les sets, entamés par les titres les plus remuants, finissaient toujours par s’affaiblirent à mi-parcours.

La première corde est grattée et le premier tympan saute : bordel la sono est plus que poussée par ici ! Je ne sais pas si c’est à cause de ça mais du coup le jeu du groupe me parait plus énergique qu’à son habitude, conservant en plus cette fois-ci le rythme sur toute la prestation. Il semblerait d’ailleurs que le groupe ait réservé ses titres les plus vitaminés pour ce soir parce qu’en réécoutant leur musique sur le net le lendemain j’ai l’impression d’avoir parfois eu à faire à deux formations différentes !... Fidèle à lui-même le chanteur/guitariste vient faire son petit tour dans les premiers rangs car comme d’habitude ce n’est pas l’émeute ce soir niveau ambiance, même si quelques spectateurs semblent se mettre légèrement en jambe. Au final les luxembourgeois ont livré une prestation qui, sans être vraiment exceptionnelle, fut très correcte.

Petit tour aux toilettes, qui s’avérent être ceux des femmes (enfin difficile à savoir quand l’écriteau a été bazardé). Retour dans la salle et là surprise : ce sont les Unseen qui ont l’air de prendre la relève. Point de The Hungry donc, comme annoncé sur le site de la salle, ce qui, ne connaissant pas ce groupe, n’est pas vraiment attristant.

Ainsi c’est l’intro d’International Salvation (encore une fois sans le texte) qui se met à résonner dans la salle. Cependant, contrairement à ce que voudrait la logique, ce n’est pas « Such Tragedy » qui enchaine mais « Break Away ». Comme précédemment le son est poussé à l’extrême et on peut sentir la batterie venir s’acharner sur notre cage thoracique. Je ne sais pas si cela est dû au fait d’avoir lu le live report de Lyon avant de venir, mais c’est vrai que Mark n’a pas l’air au meilleur de sa forme. Il faut dire que Mohawk aplati sous un bonnet, le chanteur fait pâle figure et en serait presque méconnaissable.

Pas le temps de dire ouf et voilà que débarque l’immense « Live In Fear » sur laquelle le son joue des tours et noie tout le premier pan du chant. Bigre s’ils lâchent toutes leurs grosses cartouches d’entrée il ne restera plus rien pour la suite ! Cela dit des munitions The Unseen en ont en stock et pas des moindres. Le groupe est pourtant plus enclin à tirer les balles de son avant-dernier album, puisque sur un set d’une vingtaine de titres, State Of Discontent est représenté avec pas moins de 9 morceaux ! On retrouve bien entendu les gros bras tels que « Weapons Of Mass Deception » ou « Dead Weight Falls », les classiques (« The End Is Near »…) mais également quelques autres passées à la trappe l’année dernière comme « Social Damage » ou « Force Fed ». Des apparitions qui se font aux dépends des plus vieilles tunes puisque Lower Class Crucifxion passe (honteusement) à la trappe, adieu donc la old-school « Social Security » et la rageuse « Police Brutality ».

Malgré ces quelques divergences, la tracklist est quasiment un copier-coller de celle de l’année dernière et l’on a pu quand même s’offrir quelques (rares) retours en arrière avec « What Are You Gonna Do » ou encore « So This Is Freedom » ainsi que (presque) tous les autres classiques de la discographie du groupe comme « Explode », un peu plus récente.

Si Mark semble fatigué, le public en revanche est plus que présent et toujours prompt à partir en pogo ou en circle pit, ne reprenant son souffle que sur les morceaux les plus calmes à l’image de « Torn And Shattered (Nothing Left) » pour mieux repartir sur les gueulantes que sont « Right Before Your Eyes », « False Hope » ou l’immanquable reprise de The Freeze : « Talking Bombs ». Une ambiance qui a un effet salvateur sur le chanteur puisque les premières tunes passées, il se lance totalement dans le set, plus prompt à bouger et à faire tourner les micros au dessus des nombreuses gorges chauffées à blanc reprenant les paroles en chœur, leur faisant même « chanter » l’intro de « Sick Of You » à coup de « whohohoho ».

Pour ce qui est de la parlotte par contre ce n’est pas le soir, les morceaux s’enchainent plutôt rapidement et bien entendu la fin du show ramène trop vite sa fraise. Après « On The Other Side » où Mark orchestre un dernier circle pit, il est temps de pousser une ultime gueulante sur la dévastatrice « Scream Out ».

Le public en redemande et le rappel ne fait aucun doute. On prolonge donc le plaisir avec 3 ou 4 titres tels que « Hit And Run » ou « Are We Dead Yet ? » sur laquelle Mark se sent obligé d’expliquer le déroulement de la chanson, preuve que le groupe ne s’attend plus trop à trouver des fans de ses premiers efforts en concerts, signe également que les vieilles chansons vont se faire de plus en plus rares à l’avenir…
C’est évidemment « Paint It Black » qui vient clore la soirée puisqu’on n’a pas le droit ce coup-ci à un second rappel, il faut dire qu’avec le formatage des shows et les pseudo-rappels automatiques, certains spectateurs ne cherchent même plus à retenir les groupes une fois la vraie fin du set exécutée, dommage…

Tandis que la salle se vide, on tape la discute avec quelques français retrouvés sur place puis direction la voiture pour un retour de l’autre côté de la frontière. Une bonne soirée au finale : une petite frayeur au début du set des bostoniens mais ceux-ci ont prouvé une fois de plus que la scène est leur domaine, en assurant, à l’image du public, une bonne prestation, certes moins marquante que lors de leur venue à Paris en novembre 2007 (durant laquelle, outre une plus grande présence, le groupe nous avait offert une meilleure couverture de sa discographie). Cela dit ne boudons pas notre plaisir : le bilan est bon et fait d’autant plus regretter de ne pas avoir vu les cinq punks venir animer la capitale la semaine dernière...



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Unseen (The)