The Unseen + Eights Sins + Joey Jeremiah @ Warm Audio (Lyon)

Aujourd’hui (mi-2009), on ne peut plus être fan de punk-rock dans la région lyonnaise et ne pas connaître l’existence d’Auxily Rock. Force est de constater que depuis quelques temps l’asso lyonnaise est bien la seule à se bouger le cul pour monter de superbes affiches, au risque de se mettre dans la merde à plus d’une reprise.
En ce mardi 7 avril c’est The Unseen qui est à L’honneur, et l’on peut considérer cette affiche comme l’une des plus grosses jamais organisées par Auxily Rock (si l’on excepte The Loved Ones qui n’avait pourtant rameutée que trop peu de monde).

Les hostilités commencent avec Joey Jeremiah, groupe qui honnêtement m’était totalement inconnu jusqu’à ce jour. Et une nouvelle fois un groupe de première partie va valoir son pesant de cacahuètes. Si Joey Jeremiah manque encore un poil d’identité, son style musical proche d’un Refused est vraiment de très bonne facture. Je cite Refused principalement pour les plans de grattes et le chant car on est là vraiment très proche de la bande à Dennis Lyzxen, mais le jeu rythmique basse-batterie tend plus vers un rock’n’roll façon Lords Of Altamont. En tout cas voilà un groupe que je range dans mon classeur « à revoir » parce qu’il en impose aussi bien scéniquement (pas de grand jeu de scène mais les gaillards ont de l’allure et de la passion) que musicalement.

Le changement de plateau s’effectue tranquillement, l’occasion de constater que le public est venu en masse ce soir, bah oui c’est les vacances scolaires ! Pas mal de kids donc, plus quelques punk-rockers sans doute venus de loin car leurs têtes me sont bien inconnues en territoire lyonnais. Jamais je n’avais vu autant de monde au Warm Audio : environ 150 personnes, ce n’est pas énorme mais pour un concert de punk-rock à Lyon c’est inespéré !
Le deuxième groupe à envahir les planches est Eights Sins, groupe de métalcore local. Je les ai déjà vus pas mal de fois mais il est important de souligner que c’est vraiment le groupe lyonnais le plus impressionnant en live, qu’on adhère ou pas à sa musique gavée d’influences métal et hardcore. Quelques potes du groupe sont venus les soutenir devant une audience de punk-rockers pas forcément enthousiaste et compréhensive devant tant de violence. Le hardcore du groupe envoie sévère, les mosh-parts, two steps ou autres plans plus speeds s’enchaînent sur de longs mais non-moins intéressants morceaux. Si le groupe est clairement orienté métal-core (les beuglements et parties tough-guy ne mentent pas), le hardcore y a sa place, notamment grâce au chant de Loxiput rappelant Raised Fist. Même si quelques phrasés se révèlent bien plus métal, ils sont cependant toujours placés de façon stratégique.
Les potes moshent bien évidemment et quelques membres du public viennent jouer les malins au milieu du pit (en provoquant clairement les coreux) avant de se prendre un coup de pied retourné dans la gueule qui les ramènera au vestiaire. Encore une énorme prestation de Eight Sins qui, même devant un public qui aurait bien pu lui lancer des canettes dans la gueule, aura répondu présent et offert selon moi le meilleur de ses shows (en tout cas de ce que j’ai eu l’occasion de voir). Qui veut une claque ?

Difficile après ça de se dire que c’est The Unseen qui va monter sur scène. Et les cinq punkers se font attendre. J’oserais même dire qu’ils n’ont pas l’air très pressés d’entrer sur scène si on en juge à la tête de Mark qui fait plusieurs fois le tour de la salle à la recherche des autres membres du groupe.
L’intro d’Internal Salvation retentit et cette fois c’est parti pour de bon. On sait d’avance que le dernier album du groupe sera le plus représenté ce soir et c’est peut-être mieux ainsi étant donné le jeune âge du public qui ne connaissait donc pas les anciens albums. « Scream out », « Weapons of mass destruction » pour State Of Discontent, « Such tragedy », « No direction », « Break away » et quelques autres pour le petit dernier (on a même droit à la reprise « Talking bombs » de The Freeze). Le groupe n’a pas l’air très en forme ce soir mais attention, tout est relatif, car on a vraiment à faire à un groupe de haut calibre.

Mark et sa crête sont un peu moins présent physiquement, bien que son chant soit au top et mis en avant par un son de façade très bon également. Il profite des pauses pour présenter les morceaux et les dédicacer aux punks et autres skinheads, mais pas de place pour la politique en live, il en était de même lors du passage du groupe à Lyon avec Millencolin, Randy et Flogging Molly il y a quelques années (peu après la sortie de State Of Discontent).
Les musiciens sont au top, pas grand-chose à redire que ce soit au niveau musical ou des sings-alongs, même au niveau du jeu de scène le bassiste et les gratteux piquent un peu la vedette à Mark ce soir. Les kids sont à bloc, ça pogote, ça slamme (Jenny la Punkette était là avec son pote Moîte-Moîte et ils criaient entre les morceaux), et « Scream out » met le chaos au Warm Audio avant le rappel, si on peut appeler ça un "rappel" évidemment.

Le groupe remonte donc sur scène comme prévu pour deux ou trois morceaux puis s’en va en saluant respectueusement le public, visiblement pressé d’aller se reposer. Dommage, le set fut un poil court et pas non plus très spontané pour un groupe du style. Mais The Unseen reste définitivement une valeur sûre en live. Impossible de dire que j’ai été déçu, loin de là, mais un petit quart d’heure de plus aurait été vraiment bénéfique pour achever le public.
Fin du show, pas le temps de traîner, demain c’est boulot, bah oui ce n’est pas les vacances pour tout le monde ! Au passage, si les kids présents ce soir pouvaient se bouger un peu plus souvent aux concerts comme ce fut le cas en ce mardi de vacances, Lyon pourrait offrir plus de shows de qualité et par la même occasion motiver de plus gros groupes à venir y jouer ! Merci Auxily Rock en tout cas !