JR Ewing

Pour ceux, comme moi, n’étant pas férus de séries TV américaines, sachez que JR Ewing est un personnage de la série Dallas, rôle campé par l’acteur Larry Hagman. Alors là, la question que tout le monde se pose : pourquoi ce nom, pourquoi appeler son groupe JR Ewing ? Personne ne saura vous le dire, pas même les membres du groupe qui s’amusent à rétorquer : « because we couldn’t think of a good one ». On en restera donc là pour l’explication de cet obscure patronyme.

Toujours est-il que le groupe se forme en 1998 à Oslo, l’année de la sortie de « The Shape Of Punk To Come ». Raccourci journalistique facile entre Refused et les Norvégiens, qui semblent largement influencés par la bande à Dennis Lyxzén. En effet, le quintet évolue à ses débuts dans un hardcore épileptique aux relents rock’n’roll, lorgnant donc du côté d’un Refused ou de leurs compatriotes, Rifu. Le tout avec cette touche scandinave : ce son acéré aussi froid qu’un hiver en Laponie. Les cinq comparses, Andreas (chant), Martin (guitare), Erlend (guitare), Aaron (basse) et Jonas (batterie), enregistrent rapidement un premier EP, Integritas.Consonantia.Claritas, qui paraît en 1998 sur leur propre label, Dance Of Days. Les Norvégiens enchaînent avec deux splits, sortis l’année suivante. Peu de titres à se mettre sous la dent cependant puisque le groupe partage seulement deux morceaux avec Syc puis une unique chanson avec Break.

Premier changement de line-up, avec l’arrivée de Nils Strand à la basse, et premier album, Calling In Dead, qui sortira finalement en l’an 2000 sur Coalition Records, label ayant notamment compté dans ses rangs les barjos de Malkovich, les Allemands de Das Oath ou encore His Hero Is Gone. Le buzz se fait autour de JR Ewing avec ce très bon premier opus. Une reconnaissance confirmée en 2002 par la sortie du EP sept titres The Perfect Drama, toujours sur Coalition et avec désormais Morten derrière les fûts. Entre temps, en 2001, le quintet enregistre deux nouveaux morceaux parus sur un split-cd partagé avec le groupe This Machine Kills.

Les Norvégiens obtiennent alors une place de choix sur la scène européenne mais doivent encore passer le cap toujours difficile du second album. Ce sera chose faite de manière magistrale avec l’excellent Ride Paranoïa . La galette sort cette fois sur GSL (The Mars Volta, An Albatross…) et obtient des critiques éloquentes. Notons également la présence d’un nouveau batteur pour cet album : Kenneth.

Dernier changement de line-up, l’arrivée de Hakon en lieu et place de Martin, et dernier album en 2005 avec le très attendu Maelstrom. La galette paraît sur la major Columbia/Sony BMG et est plus ou moins bien accueillie par les critiques, JR Ewing ayant radicalement évolué entre ses deux dernières productions. Certains diront qu’ils ont tout perdu avec cet ultime album, d’autres sauront apprécier l’évolution du combo. La discussion est sans fin, pas comme l’histoire du groupe qui s’arrête en 2006, après huit ans de carrière et une dernière tournée européenne.

« Jr fucking Ewing » peut-on lire sur le site posthume du groupe, peut-être un dernier pied de nez quant à leur nom stupide, mais qui n’est pas sans rappeler le « Refused are fucking dead » des voisins Suédois…