JR Ewing -
Calling In Dead
Date de publication : 23 novembre 2008 par Fab
Contexte
Les cinq Norvégiens de JR Ewing auraient sans doute été bien placés si un concours du groupe le plus prolifique existait. En effet, ce Calling In Dead est sorti en 1999, seulement un an après la formation du combo. Mais à cette époque le quintet avait déjà dans ses valises un EP sept titres et deux split-cds ! Les Scandinaves continueront sur ce rythme stakhanoviste quasiment jusqu’à leur séparation, en 2006. Les cinq garçons vont vite, très vite, et aiment travailler dans l’urgence. La preuve : cet opus, enregistré en seulement six jours…
Chronique
Cette urgence se retrouve d’ailleurs dans la musique du combo d’Oslo. Elle est parfaitement retranscrite en une vingtaine de minutes grâce à un hardcore viscéral et plus acéré qu’une lame de Laguiole. Telle une éruption de hargne et de fureur déversée à la face du monde, JR Ewing vocifère sa rage comme un diable en cage, ne laissant aucun répit à l’auditeur.
Après une courte intro glaciale et au rythme ultra saccadé, le groupe nous assaille brutalement, emmené par les hurlements assassins du frontman, Andreas. Une voix criarde rappelant celle de Dennis Lyxzén, le génial chanteur de Refused (est-il utile de le préciser ?), à ceci près que le Suédois alternait assez régulièrement avec un chant moins arraché et plus posé, chose que son disciple norvégien ne fait que (trop) rarement. Ici, le brailleur en chef éructe quasi sans interruption, accompagné par un mur de guitares aussi froid qu’un phallus de pingouin, et appuyé par une rythmique effroyablement efficace et soutenue. Des passages moins rapides, aux sonorités plus screamo et avec une voix moins écorchée, sont insérer parcimonieusement. Mais JR Ewing semble préférer enchaîner des titres brutaux aussi courts que les jupes d’Eve Angeli, des morceaux balancés d’ailleurs aussi vite que la sus-dite Eve Angeli débite des conneries. Ce début d’album fait du coup l’effet d’une baffe cinglante dont on a du mal à se relever. On ne s’est plus où l’on en est. « Render » me dites-vous ? Déjà le huitième morceau ? Ah ouais, peut-être…
En tout cas, c’est le moment choisi par le quintet pour légèrement baisser la cadence ou, plutôt, pour nuancer son hardcore incisif par quelques incartades plus screamo. La musique des Norvégiens est alors plus tendue, avec des passages plus intenses. D’ailleurs les titres s’allongent un peu, passant allègrement les deux voire trois minutes. Après nous avoir asséner de bons gros parpaings durant un quart d’heure, le quintet nous prend à revers, lançant quelques uppercuts biens placés. Les instants plus « calmes » intensifiant ceux plus violents. Andreas varie également davantage ses lignes de chant avec des parties moins hurlées. Le groupe installe dans cette deuxième partie d’opus une ambiance tendue, nerveuse, que l’on sent capable de péter à tout instant… Et qui explose d’ailleurs souvent ! On préférera ces titres moins bourrus, plus nuancés, se distinguant plus les uns des autres grâce à un riff tonitruant (« Calling in dead »), un passage plus intense (« The 24 hour hoax ») ou encore un break ultra pesant (« Render »).
JR Ewing a souvent été présenté comme un successeur de Refused, et certes, les accointances musicales entre les deux formations sont nombreuses. Cependant, la bande d’Oslo se distingue par un côté plus urgent (et oui on y revient), peut-être plus brut et plus violent également. En tout cas, même si ce premier ‘long-jeu’ souffre d’une certaine linéarité, notamment en début de galette, il laissait tout de même présager un bel avenir pour le quintet qui aura donc ensuite la lourde tâche de confirmer son potentiel...
|