Alkaline Trio

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Date de publication : 10 août 2008 par Seb-O-Matic

Des fois les noms tombent bien. Regardez les Fantastic Four, les 7 nains, les 7 mercenaires, les Jackson Five, Steevy Boulay ou les 2be3. Leurs patronymes collaient parfaitement avec le nombre de leurs membres. Du coup vous l’aurez compris, Alkaline Trio est un… trio chantant des chansons écologiques en faveur du recyclage des piles. Enfin à leurs débuts, et selon la rumeur que je lance maintenant.

Le membre fondateur et historique Matt Skiba, chanteur-guitariste, lance la machine en décembre 1996, avec à la basse Rob Doran et à la batterie Glen Porter. Tous les deux chantaient également. Tout cela se passe dans l’Illinois, terre sacrée… ou pas, en banlieue nord-ouest de Chicago, la ville où se déroule la série Urgences (précision très utile afin que la ménagère de moins de 50 ans puisse parfaitement situer l’action). Le trio enregistre sa première démo en K7 (non mais vous vous souvenez, avec les walkmans gros comme des porte-avions et tout ?), puis Rob quitte le groupe en 1997. Il est remplacé au pied levé par Dan Adriano, qui avec un nom comme ça aurait pu être footballeur brésilien et avait encore des cheveux à l’époque. Pour l’anecdote, il officiait alors au sein de Slapstick, en compagnie d’un certain Brendan Kelly, futur chanteur-bassiste des excellents Lawrence Arms, et dont nous aurons l’occasion de reparler. La scène punk de Chicago (Chigacoéene ?) étant décidément aussi riche qu’une saison de Lost.

Une nouvelle démo intitulée « For Your Lungs Only » sort en 1998, quelques mois avant le premier CD du groupe appelé à devenir culte, le merveilleux « Goddamnit ». Le groupe dévoile ainsi son amour des jeux de mots en titre d’album, et également son punk mélancolique qui lui permet de se faire connaître dans tout le pays. Le groupe est alors sur le label Asian Man Records, géré par Mike Park. Aucun contrat n’a jamais été signé entre les deux parties. Un accord verbal, voire une poignée de main, suffisaient à entériner les projets. En 2000 paraît « Maybe I’ll Catch Fire », album conclu par la désormais mythique « Radio », qui achève chacun de leurs shows encore aujourd’hui, ainsi qu’une compilation des anciens titres sobrement nommée « Alkaline Trio », et un split 7’’ avec Blue Meanies.

Leur réputation grandit aussi vite que l’organe reproducteur d’un adolescent face à la sex tape de Pamela Anderson, et le groupe décide de franchir un cap en signant chez Vagrant Records, structure bien plus importante qu’Asian Man. Au même moment Glen s’en va et Mike Felumlee le remplace à la batterie. Décidément, il semblerait que pour intégrer le casting, il ne faille avoir qu’un prénom de 4 lettres maximum ! (Matt, Dan, Glen, Rob, Mike…). Même Atom Willard (Rocket From The Crypt, The Offspring, Angels & Airwaves...), qui joua avec eux en tournée, ne déroge pas à la règle.
En 2001 déboule donc « From Here To Infirmary », qui à grands coups de petites tueries comme « Stupid Kid » ou « Private Eye » permet au groupe de devenir une figure importante du paysage punk rock ricain, mais aussi européen, avec une rentrée dans le Top 100 Britannique, la classe quand même non ? Même la chanson « Armaggedon » apparaît au générique du jeu vidéo « Tony Hawk’s Underground ». Heureusement elle n’a quand même pas servi de bande-son au navet du même nom où Bruce Willis s’en va forer un énorme météore pendant que Liv Tyler nous aguiche avec ses lèvres pulpeuses...

Un petit tour et puis s’en va pour Mike, qui est remplacé par Derek Grant, ex-The Suicide Machines notamment. Hé mais y a 5 lettres dans son prénom à lui ! La tradition flanche, mais pas la musicalité du groupe, grâce à ce petit génie qui joue parfaitement de tous les instruments, grâce à ce don de l’oreille absolue, qui doit bien aider à choper de la gonzesse…

En 2002 le groupe sort un épique split avec Hot Water Music, juste avant de dégainer « Good Mourning », leur plus grand succès US et UK qui les fait rentrer respectivement à la 24ème et 32ème place des charts. Du coup le groupe est en tournée mondiale, et la France a le droit à sa petite date à Paris, pour ce qui s’avère être une… catastrophe. Excellent sur album, Alkaline Trio a beaucoup de mal à passer l’épreuve du live, à mettre en avant l’énergie de ses compos. Matt Skiba, non content d’être sapé n’importe comment (sangle léopard, pantalon de costard rayé avec converses vertes gerbantes) semble chercher son charisme au fond de ses poches tandis que son mascara dégouline. Pire, un second guitariste les accompagne, mais reste caché en coulisses. Une grosse déception toutefois atténuée par la sincérité évidente du groupe, qui demande aux gens quels morceaux ils veulent entendre. Une prestation qui malheureusement n’était pas un accident, les membres du groupe ayant confirmé depuis longtemps qu’ils étaient très loin d’être de grands performers.

De retour dans leurs pénates, les ALK3 (faut dire comme ça pour bien montrer qu’on connaît) ne restent pas inactifs. Un nouveau split avec cette fois One Man Army voit le jour, puis ils sortent « Crimson », qui fera à peu près le même score que « Good Mourning ». Un album plus pop qui annonce le tournant musical qu’est en train d’emprunter le groupe. Une nouvelle tournée sur le Warped Tour, un passage à Rock en Seine devant un public très clairsemé (pendant Queens Of The Stone Age sur la grande scène), une annulation à Paris à cause des émeutes, un remix ska de Tim Armstrong pour le single « Burn », l’année est riche. Selon Derek Grant, la chanson « Sadie », très émotionnelle sans qu’il s’agisse là d’un gros mot, annonce l’orientation musicale du combo pour l’avenir. « Crimson » ressort d’ailleurs en fin d’année avec en CD bonus tous les titres en versions démos ou acoustique.

Avant de s’atteler à leur nouvel album, Skiba et Adriano se consacrent à deux side-projects plutôt classe. Skiba fonde Heavens avec son co-locataire et ex-F-Minus, Joshia Steinbrick. Le résultat ? De l’electro-pop-punk pas dégueu dont le premier album, « Patent Pendings », sort sur Epitaph, l’ancien label punk. De son côté, Dan retrouve son complice Brendan Kelly des Lawrence Arms pour monter The Falcon, en compagnie du batteur des Lawrence Arms, Neil Hennessy, et de l’ex-guitariste et compositeur de Rise Against (autre groupe de Chicago) Todd Monhey. Un EP, puis un album, « Unicornography », voient le jour. Auparavant, les deux chanteurs du groupe s’étaient déjà laissés aller à des petites aventures acoustiques, en compagnie de Kevin des 7 Seconds pour Skiba, et avec Mike Felumlee (tiens comme on se retrouve) pour Adriano. A la même époque Green Day sort « American Idiot » et piquent leurs fringues aux Alkaline Trio, qui en sont plutôt flattés.

Toujours très créative (la flopée d’EPs en mp3 ou de morceaux offerts à des compilations sont là pour le prouver), la bande à Skiba décide en 2007 de faire du neuf avec de l’ancien, en regroupant toutes ses raretés dans un gargantuesque CD/DVD répondant au doux nom de « Remains », à l’artwork une nouvelle fois particulièrement soigné.

Car c’est là toute la personnalité du groupe, donnant à sa musique une véritable identité visuelle au travers de ses illustrations, son maquillage, ou son esthétique très glam/gothique, et qui permet aux fans d’adhérer encore plus facilement à un univers très particulier, traitant avec sarcasme de la mort, des problèmes du quotidien ou de l’amour. Des fans dont le groupe a toujours pris soin, en témoigne le Blood Pact, qui à l’instar de la Despair Faction d’AFI regroupe les fans les plus hardcore, et leur permet surtout d’avoir accès à des tonnes d’exclusivité, notamment sonores, sur leur groupe préféré.

2008 voit leur double retour dans les bacs, avec la réedition très classe de « Goddamnit » par Asian Man Records, avec titres bonus, DVD, remixage et nouvel artwork qui pète, mais aussi et surtout avec « Agony & Irony », nouvel album qui annonce indubitablement un changement de direction dans la musique d’Alkaline Trio, sans les empêcher de continuer à porter avec fierté leurs couleurs : le rouge et le noir, si chers à Jeanne Mas, qu’on embrasse.


Les Live Reports


9 mai 2008 : Groezrock 2008 (vendredi)
Lieu : Meerhout (Belgique)

Troisième expédition en Flandres pour l’équipe PunkFiction, quasi au complet pour cette édition 2008. Le pays des briques rouges, des noms imprononçables et des expresso servis avec un chapeau, accueille donc la 17ème et bien copieuse édition du Groezrock. Les arrivées des membres de la team se faisant au fil de l’après-midi, seul un premier groupe sera sur le site à l’ouverture des portes. Pour les (...) (Lire l'article...)




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DISCOGRAPHIE


2008 - Agony & Irony

2007 - Scraps (A Remains Companion Piece)

2007 - Remains

2005 - Acoustic In London (Blood Pact Exclusive)

2005 - Crimson

2004 - Split w/ One Man Army

2003 - Good Mourning

2002 - Split w/ Hot Water Music

2001 - From Here To Infirmary

2000 - Maybe I’ll Catch Fire

1998 - Goddamnit

1998 - For Your Lungs Only (démo)

CHRONIQUES DES ALBUMS


Agony & Irony

Crimson