Hellfest 2008 (NOFX + Comeback Kid + Shai Hulud + The Dillinger Escape Plan) @

Date : 22 juin 2008 par Ste

Depuis l’édition 2005 du feu Fury Fest, le hardcore et encore plus le punk-rock sont les parents pauvres du Hellfest. En 2008, c’est franchement la dèche mais voilà, un seul nom aura suffi pour rajouter le festival nantais à son agenda : NOFX. Cinq ans que Fat Mike et sa bande n’avaient pas mis les pieds en France, l’occasion était trop belle pour la laisser passer.

Direction donc Clisson en ce dimanche d’été (enfin). Le soleil cogne en ce début d’après-midi, surtout quand il fait poireauter pour rien à l’entrée. Juste le temps de faire le tour des lieux et The Dillinger Escape Plan attaque sur la Second Stage. Pas le temps de faire les présentations, ici ça envoie d’entrée. Difficile parfois de rentrer dans les méandres de leur mathcore mais il faut reconnaître que les zicos, notamment le chanteur Greg Puciato, se démènent sur scène. Le son est excellent, soulignant aussi bien les moments de folie que les passages mélodiques d’une rare intensité ("Black Bubblegum"). Le set se termine sous les applaudissements nourris après quarante petites minutes.

Rien de bien transcendant par la suite jusqu’à l’arrivée sous le petit chapiteau qui abrite la ’Discover Stage’ de The Ocean, considéré par certains comme l’auteur du meilleur album metal de 2007 avec le concept "Precambrian". Ca paraît vachement pompeux sur le papier avec des tonnes d’arrangements mais en live, ça part droit au but. Une grosse présence, même si le groupe se trouve un peu à l’étroit sur cette toute petite scène, tout juste capable d’accueillir dans sa longueur les deux chanteurs, les deux guitaristes et la bassiste. Au final, un set plutôt efficace même s’il est difficile de juger les allemands sur la moitié de leur set, soit 20 minutes.
Rotten Sound prendra la rélève sur cette même scène. Le grindcore et moi faisant deux, je jette un regard distrait avant de prendre la direction du bar. Parce qu’il fait chaud et pour ne pas risquer la déshydratation en attendant le passage de NOFX.

Devant la Main Stage, les premiers rangs sont déjà bien garnis, kids ou bien quadra, les quelques porteurs de t-shirts à l’effigie de différentes pointures du punk-rock qu’on a croisés dans l’après-midi sont déjà là. Petit bémol, la Main Stage et la Second Stage se trouvant côte à côte, il faut donc se farcir les gothiques de My Dying Bride en fond sonore pendant de très longues minutes jusqu’à leur descente de scène. L’ingé-son de NOFX saute sur l’occasion pour balancer... du hip-hop à fond la caisse ! La tension monte puis El Hefe, Erik Sandin et Melvin font enfin leur entrée suivis par Fat Mike, un gobelet à la main et l’air d’être déjà bien bourré.

Un "bonjour, ça va ?" en français dans le texte, une première vanne ("toi avec ta perruque verte, tu as l’air con. Et pour ce est qui d’avoir l’air con, je m’y connais") et une rapide intro est lancée pour que le pit se mette en jambes. Car il va y avoir de l’action dès les premiers accords de "Dinosaurs Will Die". C’est de la folie dans le pit, ça remue tellement que la poussière vole et rend l’atmosphère irrespirable. On prend un peu de recul sur "Fuck The Kids", bien vu car la suite ne calmera pas la vigueur des premiers rangs : un "Seeing Double At The Triple Rock" burné à souhait, un "Champs-Elysées" repris à gorge déployée par tout le public et un bon vieux "Don’t Call Me White" des familles.

Amusé de se retrouver programmé dans un festival de metal "où même les serviettes sur scène sont noires", Fat Mike sort "ici la plupart des gens écoutent du black metal, donc on va jouer de la musique de black" en introduction de la reprise de Rancid, la reggae "Radio". Petit moment de répit donc, avant que les hostilités ne repartent de plus belle sur "Murder The Government", "The Brews", "Stickin’ In My Eyes", "Leaving Jesusland", "I Wanna Be An Alcoholic", "Linoleum" et "Franco Un-American". Chaque morceau est bien évidemment ponctué par les vannes de "Grosse Michel" sur leur énorme bannière de 30 sur 60 cm ou sur un El Hefe en grande forme. Rappels à l’ordre de Sandin qui tente de mettre un terme aux dérapages par quelques coups de baguettes.

Un nouveau petit moment de calme avec un titre instrumental aux accents reggae / ska / bossa avant un retour aux choses sérieuses avec "Bob", "Kill All The White Man", "Louise" et enfn "Bottles To The Ground". Car Fat Mike annonce la fin du set avec "une grande première : vous allez entendre de l’accordéon dans un festival de black metal !". Tel Yvette Horner (mais avec infiniment plus de classe), Melvin s’empare de son piano à bretelles et lance "Theme For A NOFX Album". Le pit jette ses derniers efforts dans le pogo et avant d’applaudir chaleureusement le groupe à sa sortie de scène, Melvin faisant même du rab tout seul avec son accordéon alors que les roadies commencent à démonter le matos.

Il aura fallu attendre cinq ans pour les revoir en France et NOFX n’a visiblement pas déçu ses fans, vu le nombre de sourires qui éclairent les visages à la fin du show. Un concert vraiment classe, avec une set-list efficace, un son parfait et un groupe en forme, malgré quelques pains bien vite oubliés.

C’est ensuite At The Gates qui prend le relais sur la seconde scène et balance d’entrée "Slaughter Of The Soul", que certains punks connaissent car ce titre a été repris par Break The Silence. Splitté depuis 1996, le groupe de thrash suédois s’est reformé pour une dernière tournée. On regarde le concert de loin avant de prendre la direction du chapiteau pour aller voir Shai Hulud.
En effet les new-yorkais sont de retour avec un nouvel album sous le bras, "Misanthropy Pure". Le son est vraiment brouillon seuls les plus avertis reconnaissent les titres joués. Dommage car sur scène, le groupe ne ménage pas sa peine avec une mention spéciale à un batteur vraiment impressionnant.

Vingt minutes de changement de plateau et Comeback Kid entre en scène devant un chapiteau archi-comble et ouvre avec "Broadcasting". Andrew Neufeld et sa bande ont l’air heureux d’être là, mis à part le batteur Kyle Profeta, qui est en train de rater le concert de son groupe préféré, Motorhead. En tout cas, les canadiens sont toujours aussi impressionnants sur scène avec cette énergie positive et communicative. CBK pioche dans tout son répertoire, revisitant chacun de ses trois albums. On aura donc droit à "Defeated", "Partners In Crime", "Changing Face", "Industry Standards", "Die Tonight", "False Idols False", "All In A Year" et "Hailing On Me".
Mis à part un bon vieux circle-pit effectué pour une fois en France dans les règles de l’art, l’ambiance, le pit est réservé aux costauds avec bon nombre de coups bas. Le son est plutôt bon, même s’il met plus en valeur les titres plus lourds de "Broadcasting", au détriment des passages plus mélodiques des deux premiers opus. L’inévitable "Wake The Dead" vient ponctuer une prestation réussie mais beaucoup trop courte.

On reste trainer encore un peu sur le site avant de prendre le chemin du retour. Tant pis pour les japonais d’Envy mais la fatigue est là et il y a de la route à faire.



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