Mighty Mighty Bosstones (The)

The Mighty Mighty Bosstones est sans doute l’un des groupes de la vague ska punk les plus respectés des Etats-Unis. Le combo existe depuis 1985 et s’est formé sur les cendres de deux groupes hardcore du Massachussetts : Gang Green et The Cheap Skates. A l’époque les deux groupes changent de line up sans cesse, interchangeant même des membres. Joe Gittleman, bassiste, joue alors dans Gang Green et rencontre ainsi le chanteur Dicky Barrett. Un premier line up est posé, réunissant sous le nom The Bosstones, Barrett très versé dans le ska 2-tone britannique, et d’autres gars plus influencés par le punk et le rock des 70’s. On compte donc Barrett, Gittleman, plus Nate Albert (guitare), Josh Dalsimer (batterie), ainsi qu’une section cuivres : Tim Bridewell (trombone) et Tim Burton (saxophone). Le groupe apparaît sur quelques compilations avant une première séparation pour cause d’études à terminer, pour Gittleman notamment.

Le combo se retrouve quelques temps plus tard et change de nom pour The Mighty Mighty Bosstones, un groupe de crooners des 50’s ayant déjà fait carrière sous le simple nom The Bosstones (en hommage à leur ville). Peu de temps après, le groupe se voit offrir un contrat par le désormais célèbre label Taang ! Records, et le premier album, Devil’s Night Out, ne tarde pas à paraître en 89 (réédité en 90). Cet album est depuis considéré comme la première pierre du genre skacore. On y retrouve d’ores et déjà plusieurs guests qui formeront la nébuleuse de potes, invités, roadies et gars qui traînent avec le groupe (comme Ben Carr par exemple).

Dans les mois qui suivent Bridewell quitte le groupe et est remplacé par un trombone et un saxophone : Dennis Brockenborough et Kevin Linear, avant que ne sorte l’EP Where’d You Go ? où les Mighty reprennent des classiques de Van Halen, Metallica et Aerosmith. Première tournée US et nouveau changement, de batteur cette fois-ci. C’est ainsi Joe Sirois, pote de lycée de Barrett, que l’on retrouve sur le deuxième album, More Noise And Other Disturbances (1991), à nouveau produit par Paul Q. Kolderie. Les disques se vendent bien, le groupe ne ménage pas ses efforts en tournée mais les relations avec Taang ! Records se dégradent autour d’histoires de gros sous… Un split du groupe est évoqué mais c’est finalement sur la major Mercury que le groupe continue bel et bien l‘aventure. Sortiront alors en 93 un EP de reprises (Bob Marley, Minor Threat…) et de titres live (Ska-Core, The Devil, and More EP) et un troisième album produit par Tony Platt : Don’t Know How To Party. Le groupe est ensuite autorisé par la major à créer son propre sous-label, Big Rig Records, avant tout pour pouvoir éditer des versions vinyles de ses disques (le label re-sortira aussi les disques du premier groupe du chanteur Dicky Barrett, Impact Unit).

Paul Q. Kolderie est à nouveau aux manettes (avec Ross Humphrey) pour le nouvel album Question The Answers, paru en 94. Le groupe fait alors des télés, apparaît dans des B.O de films (Clueless notamment), les media commencent à se pencher sur le phénomène et Taang ! y voit une bonne occasion de rééditer les premiers disques du combo. Tout s’accélère, Mercury force un peu la main au groupe pour sortir un EP de b-sides (Here We Go Again). Puis en 97, Let’s Face It et son single « The Impression That I Get » font un carton planétaire (n°1 du Billboard charts). Un VHS de clips puis un album live (Live From the Middle East, 1998) sont sortis par Mercury qui capitalise à fond sur l’exposition mainstream du groupe. Peu après la parution d’un Tribute To The Clash (Burning London), sur lequel les Mighty Mighty Bosstones font une apparition (le titre « Rudie Can’t Fail »), Kevin Linear quitte le groupe (pour se concentrer sur ses propres projets musicaux) et est remplacé par Roman Fleysher. Puis c’est le tour d’un membre fondateur du groupe, Nate Albert, de quitter le navire, pour finir ses études de sciences politiques. On le retrouvera dans la reformation de The Lemonheads, il fondera aussi The Kickovers et s’impliquera dans le management de groupe comme Bayside, Lost City Angels… Son remplaçant à la guitare dans les Bosstones sera Lawrence Katz.

La pente descendante commence ensuite avec l’album Pay Attention paru en 2000 et qui n’obtiendra pas le même succès que ses prédécesseurs. Dans le même temps Mercury est phagocyté par l’ogre Universal Music Group. Le groupe ne se sent pas à sa place dans la multinationale et demande à résilier le contrat. Dans ces turbulences, le groupe perd aussi Dennis Brockenborough, le tromboniste, qui s’en ira former son propre groupe, Chubby. Son remplaçant sera Chris Rhodes, transfuge du groupe Spring Heeled Jack, splitté en 2000. Retour à l’indépendance est donc le mot d’ordre pour le 7ème album du groupe en 2002 : A Jackknife To A Swan. C’est sur Side One Dummy que paraîtra le disque, label où Joe Gittleman est très impliqué. Une grosse tournée s’en suit mais en décembre 2003 le groupe annonce qu’il fait une pause à durée indéterminée. Les causes sont diverses : les problèmes de l’époque major et les changements de line up ont quelque peu usé le groupe. Des side projects se sont créés au fil des années et chaque membre semble vouloir prendre un peu d’air.

Gittleman a ainsi formé le groupe Avoid One Thing avec notamment un autre ex-Spring Heeled Jack, Dave Karcich. Barrett lui, a fait l’annonceur sur ABC puis un peu de radio. Joe Sirois a un temps été batteur pour les Street Dogs, Franck Black et le groupe de son pote Nate Albert, The Kickovers. Rhodes s’en est allé faire quelque piges en tournée avec de grands noms : The Toasters, NoFX, Less Than Jake, Reel Big Fish… Roman Fleysher bosse comme instructeur et pilote d’avions, tandis que Burton, affublé de son surnom « Johnny Vegas », bosse lui, dans le cinéma en Californie. Enfin L. Katz a fondé le groupe Resistant.

Les rumeurs de reformation commencent à aller bon train après le break du groupe de Gittleman, Avoid One Thing, en 2005. Le reunion show a finalement lieu pour le 10ème anniversaire du concert annuel au Middle East Club de Cambridge, le fameux Hometown Throwdown qui a rendu le groupe ultra populaire à Boston. Quelques nouveaux morceaux et une collection d’inédits sont ensuite compilés pour le disque Medium Rare qui sort le 18 décembre 2007 à nouveau sur Big Rig Records. Disque sur lequel on retrouve évidemment l’éternel bouledogue, le célèbre logo dessiné par Jerry Mattis.

En mai 2009, le groupe se rend au Kingside Soundlabs Studio à Eagle Rock et au Sonora Recorders de L.A (deux grosses boutiques californiennes) pour enregistrer son nouvel album (le huitième si on ne compte pas Medium Rare) avec Ted Hutt à la production (ex-Flogging Molly, producteur pour Chuck Ragan, Street Dogs, Gaslight Anthem, Bouncing Souls...). Les bostoniens donnent de nombreux concerts durant l’été aux quatres coins du pays ainsi qu’au Canada.
Pin Points And Gin Joints sort en décembre sur Big Rig (le label du groupe qui est en fait une subdivision de Mercury qui a été mangé par Island/Def Jam qui appartient à Universal Music Group... mon dieu que c’est compliqué !) Ce disque est celui de retour de Kevin Lenear au saxophone.

Les Mighty enchaînent ensuite en participant au show de Jimmy Kimmel sur ABC avant de donner une série de concerts "Hometown Throwdown" (tous complets) à Boston et à Cambridge entre Noël et nouvel an, avec par mal d’invités du cru : Bim Skala Bim, The Pilfers, Darkbuster, The Pietasters... bref, que des petits joueurs...

2009 - Pin Points And Gin Joints

2007 - Medium Rare

2002 - A Jackknife To A Swan

2000 - Pay Attention

1998 - Live From the Middle East

1997 - Let's Face It

1994 - Question The Answers

1993 - Don't Know How To Party

1993 - Ska-Core, The Devil And More EP

1991 - More Noise And Other Disturbances

1989 - Devil's Night Out

3 mai 2010 : Groezrock 2010 - 1ère journée (Vendredi)
Lieu : Meerhout (Belgique)