Mighty Mighty Bosstones (The) - Pin Points And Gin Joints

Contexte :

Fin 2007 sortait Medium Rare, un disque de vieux inédits récupérés au fond des tiroirs, agrémentés de quelques nouvelles compos originales. L’opus était de belle facture, mais on se demandait si malgré les années de hiatus, un groupe culte vieux d’une paire de décennies pouvait revenir à son meilleur niveau. Réponse avec Pin Points And Gin Joints, huitième album du combo de Boston.

Chronique :

Quand j’ai appris que ceux-là allaient sortir un album 100 % nouveau, je me suis dit « cool ! » tout en ayant un peu d’appréhension. Parce que parfois, des groupes confirmés, dont le succès comme le talent sont incontestables, peuvent décevoir même le plus fan des fans (voir le cas NOFX par exemple). Le premier extrait de Pin Points And Gin Joints balancé sur myspace quelques semaines avant la sortie officielle, « Graffiti Worth Reading », a commencé par me rassurer. Et quand j’ai reçu la précieuse galette et que je l’ai déposée sur ma platine, mes doutes se sont évanouis aussi sec.

Pin Points And Gin Joints est un album superbement équilibré. Du ska, du punk-rock, du ska-punk. Un groupe parfaitement en place, un Dicky Barrett qui n’a rien perdu de ses qualités de chanteur et de songwriter, une section cuivres tranchante… Le combo a toujours été stable au niveau du line-up et le guitariste historique avait été parfaitement remplacé par Lawrence Katz en 2002. Et plus, ce nouvel album est celui du retour de Kevin Lenear au saxophone. Avec toujours Joe Sirois derrière les fûts après un passage remarqué du côté de Street Dogs.

Et voici donc un alignement de tueries : « Too Many Stars », « You Left Right ? » parfaitement ska-punk, très bosstonesiennes, « The Route That I Took » un peu plus calme, un peu plus dans la lignée de Let’s Face It, avec des montées en puissance bien senties, ou même des choses bien lentes pour cette équipe de joyeux fous fous comme la très belle « Your Life avec des chœurs gros comme ça. Dire qu’ils ont du métier serait un doux euphémisme.

Les gaillards savent aussi (et toujours) ne pas faire dans la dentelle et balancer des hymnes punk cuivrés avec les burnes et avec le ventre. Dans le genre, « I Wrote It » donne des frissons avec sur la fin un passage calme qui repart comme en quarante avec tout ce qu’il faut de puissance de feu. « Wasted Summers » frappe fort, la basse de Gittleman est énooooormissime, la production de Ted Hutt (ex-Flogging Molly qui a produit The Gaslight Anthem, The Bouncing Souls ou Street Dogs) est aux petits oignons.

Et alors mazette on trouve vers la fin du disque deux merveilles absolues : « It Will Be », un ska-punk grandiose, ample, avec un clavier en renfort (comme sur pas mal de titres) et un sens du hit que tu crois que ça a été écrit par Jean-Jacques Goldman ou presque. Ces mecs sont vraiment trop balèzes. Et ensuite une ode à la transpiration, « Death Valley Vipers », avec une ambiance un brin western au début, un petit piano saloon, une trompette de mariachi qui sent bon la poussière et le whisky et un groupe qui, décidément, sait toujours comment flatter l’oreille du vieux fan que je suis...

Mighty Mighty Bosstones (The)