Mighty Mighty Bosstones (The) - Question The Answers

Publié le 27 janvier 2010 par Vince

Contexte :

Quatrième album des big boss de Boston, ce Question The Answers est "le dernier d’avant le succès". Encore que. Car déjà en 1994 (et même un peu avant), les Mighty voyaient leur aura croître à vitesse grand V… jusqu’au raz de marée Let’s Face It, trois ans plus tard.
En tous cas, on ne pourra pas les accuser d’avoir malhonnêtement profité de la vague ska qui allait commencer, puisque si un groupe peut se vanter de l’avoir provoquée, c’est bien eux.

Chronique :

Il est toujours intéressant de ressortir une vieillerie de sa collec’. De voir dans quel état se trouvait un groupe aujourd’hui central, à même pas mi-parcours.

A cette époque pré-gros buzz, le groupe sonnait plus hardcore que sur l’album suivant multiplatiné et mainstreamisé (mais néanmoins excellent). L’expression ska-core a d’ailleurs été inventée par (pour ?) The Mighty Mighty Bosstones, rappelons-le.
Le ska-core n’est pas tout à fait similaire au ska-punk. Au-delà des étiquettes, le groupe s’était fait connaître au début de sa carrière pour sa violence qui tranchait avec des passages ska furieux et cuivrés et pour la voix rocailleuse de Dicky Barrett (qui a dû en rebuter pas mal), du genre à faire passer Tom Waits pour Calogero. Il faut dire que quand on démarre sa carrière chez Taang ! (le label, pas la boisson), on est fatalement entouré de costauds qui aiment chanter très fort et frapper sur les fûts sans trop de retenue.

Bref, ce Question The Answers questionne la réponse. La réponse à la question. Oui mais quelle question ? La question de savoir si oui ou merde ce groupe mérite sa légende. La ré-écoute de cet album le confirme, en effet. Bien qu’il ne s’agisse pas du meilleur opus des bostoniens, le disque sympathiquement produit par Paul. Q. Kolderie (Radiohead, Morphine, Hole, Dinosaur Jr, Pixies…) enfile les moments de bravoure avec une certaine facilité : « Kinderwords », « Toxic Toast » ou « Jumpthrough The Hoops » dans le genre mid-tempo, mais aussi du speed, du hardcore, du méchant à foutre les jetons aux Voodoo Glows Skulls avec « Weshould Talk », « 365 Days » ou « Bronzing The Garbage ». Le reste du disque est essentiellement composé d’excellents titres qui alternent passages ska calmes et hystérie punk/hardcore (« A Sad Silence », « Pictures To Prove It », « A Dollar And A Dream », « Stand Off »…).

Les douze morceaux passent comme des lettres à la poste, certains marquent un peu plus que les autres (« Pictures To Prove It », « Dog And Chaptains », dans la droite lignée du 1er album) et ce disque s’impose comme un bon compromis entre la folie des débuts et le (léger) virage grand public survenu trois ans plus tard. Pas vraiment la fin d’une époque, pas non plus le début d’une nouvelle ère (le groupe était déjà gros à défaut d’être colossal), mais une transition sans douleur avec juste ce qu’il faut de génie pour plaire au vieux fan que je suis, et certainement aussi à pas mal d’autres.


Infos

Note : 16,5 / 20

Année : 1994

Durée : 41 minutes

Labels : Big Rig Records / Mercury

Tracklist :

01. Kinder Words
02. A Sad Silence
03. Hell of a Hat
04. Pictures to Prove It
05. We Should Talk
06. Dollar and a Dream
07. Stand Off
08. 365 Days
09. Toxic Toast
10. Bronzing the Garbage
11. Dogs and Chaplains
12. Jump Through the Hoops


Groupe associé
Mighty Mighty Bosstones (The)