Anti-Flag + The Unseen + A Wilhelm Scream + Red Lights Flash @ Trabendo (Paris)

Date : 17 mai 2006 par Soss M@y0

Trois ans qu’Anti-Flag n’était pas passé en headline en France, mais les voilà enfin de retour, et pas avec n’importe qui. Ce sont les Autrichiens de Red Lights Flash qui ouvrent les festivités, devant un Trabendo seulement à moitié plein. Déjà remarqués l’année dernière en première partie de Rise Against, le combo de punk-hardcore gagne encore des fans ce soir grâce à sa prestation pêchue (ils ont vraiment la patate sur scène ces mecs) et sa sympathie affichée envers le public français (désopilants, leurs efforts pour parler français). Côté setlist, ce sont les chansons disponibles sur leur site web qui sont privilégiées pour que tout le monde puisse suivre ; et bien sûr, promo oblige, beaucoup du dernier album. Autant dire que "Stop When..." est un peu oublié dans tout ça. Tant pis, les chansons choisies sont bien accueillies ; et le groupe fait l’unanimité parmi les personnes présentes, sincèrement applaudi lorsqu’il quitte la scène après 30 minutes de jeu.

Entre-temps la salle s’est bien remplie, quasiment pleine lorsque A Wilhelm Scream montent sur scène. Beaucoup moins bavards que Red Lights Flash, ils enchainent les titres, essentiellement du premier album "Mute Print", ou "Famous Friends And Fashion Drunks". Cependant, les morceaux de "Ruiner" ont l’air d’être plus connus, "Killing it" et "The King Is Dead" sont même chantés par une partie du public. Et sur scène, ça bouge autant que dans la fosse, le chanteur utilise tout l’espace dont il dispose et le batteur a dû s’arrêter peut-être une minute dans tout le show de taper sur ses fûts. En tout cas, leur set chauffe bien la salle, qui doit atteindre les 40°C à la fin de la demie-heure de show.

Et l’arrivée de The Unseen ne va rien arranger. La fosse est investie par keupons aussi crêtés que leurs idoles qui se remuent vraiment dès que retentissent les premières notes de "Weapons Of Mass Deception". Ca fait plaisir de constater que le son est vraiment moins pourri que la dernière fois au Bataclan, et qu’on peut facilement reconnaître les chansons. En plus on est gâtés sur la setlist, on a droit aux meilleurs morceaux de "Explode" ("Explode", False Hope"), avec les plus speed de State Of Discontent et les gros classiques comme "Social Security" ou "So This Is Freedom ?". Pas étonnant avec ça que la fosse soit aussi active, avec des slammers dans tous les sens qui tentent de monter sur scène, mais qui sont brutalement repoussés par les vigiles. Tellement brutalement que le chanteur viendra même au secours d’un membre de son public en l’attrapant avant qu’il soit repoussé par la sécurité et en le faisant chanter avec lui. Le moins qu’on puisse dire de The Unseen, c’est qu’ils sont proches de leur public, et il le leur rend bien puisqu’il démarre au quart de tour dès qu’il s’agit de participer au chant ("Are we dead yet ?", -"NO !!"), le bouquet final étant le single "Scream Out", chanté par tout ceux qui pouvaient encore le faire après un set aussi intense.

Le changement s’éternise et c’est un vrai soulagement de voir enfin les lumières s’éteindre, et les quatre de Pittsburg arriver sur scène. Tout de suite, le ton est donné : Justin nous demande direct de lever nos majeurs pour "Fuck Police Brutality". C’est dit, c’est fait ; et c’est parti pour le show politico-punk habituel, encore qu’ils ont été moins virulents que d’habitude. Au niveau de la performance, par contre, c’est toujours aussi bon, voire meilleur ; grâce à un public très réactif, qui répond présent dès qu’il s’agit de chanter, sur les nouveaux titres ("I’d Tell You But...", "War Sucks, Let’s Party"), comme les plus anciens ("Underground Network", "Got The Numbers"). Et en plus, ça se bouge bien tout ce monde : jumping sur les marches et la balustrade, pogo sur l’arrière de la fosse, headbang sur le devant, lever de poings, embouteillages de slammers... Aux 40°C de tout à l’heure s’ajoute une transpiration collective, qui rend le moindre petit passage dans la fosse comparable à une expédition dans une forêt tropicale. Et la série des grands classiques de "The Terror State" comme "One People One Struggle" ou "Death Of A Nation", entre autres, a tendance à faire rester les gens dans la fosse (au point où on en est, on n’est plus à 50 personnes près). Dommage cependant que soient oubliés dans le tas "A New Kind Of Army" et "Underground Network", qui auraient sûrement fait autant bouger. Pour les anciens albums, Anti-Flag se rattrape avec "Die For The Government", que tout le monde connaît par coeur, mais qui signe la fin du show... ...ou plutôt le rappel, avec un choix bizarre pour le premier morceau : "One Trillion Dollars" (dédicacé au webmaster de www.dieforthegovernment.net fansite francophone), peut-être le morceau le plus calme sur le dernier album. Beaucoup moins déroutant c’est ensuite "Turncoat", pour compléter la série de "The Terror State". Le massacre arrive après : c’est à nous de choisir le titre suivant. En fait, ils nous laissent le choix entre "Red, White & Brainwashed" et "Spazs House Destruction", mais quelqu’un arrive à faire entendre un "Fuck The Flag and Fuck You", qui est finalement choisi. Mais comme la chanson est très courte (mais intense), on retourne à la case départ. Pour ne mécontenter personne, ce n’est ni "Red, White & Brainwashed", ni "Spazs House Destruction" qui est jouée, mais "Drink Drank Punk", au cours de laquelle Chris #2 met la honte à son roadie PJ qui aurait pissé au lit après une soirée bien arrosée... pourl’anecdote. Et c’est donc sur cette note d’humour que Anti-Flag nous quitte, en laissant un Trabendo rempli de personnes claquées, mais heureuses d’avoir pris leur claque.



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