Guarapita |
Quand deux banlieusards décident de quitter la grisaille francilienne pour rejoindre Caracas, ça donne les prémices de Guarapita (du nom d’un cocktail local diablement alcoolisé qui mixe jus d’orange et rhum de mauvaise qualité). Thomas et Bob avaient décidé que là-bas, l’herbe était plus verte.
Au même moment, deux autres banlieusards, Tristan et Baptiste, se disent « tiens, et si nous aussi nous faisions partie de Guarapita ? ».
Sauf que pour répéter, avec 12 000 km de distance, de jungle, et surtout de flotte entre les deux paires de comiques, c’est pas de la tarte tous les jours.
Les expatriés rejoignent donc l’hexagone. Avec Thomas à la basse, Bob au chant, Baptiste à la gratte, et Tristan à la batterie, Guarapita enregistre une démo et reprend « Un Quai de Gare » des cultissimes Ludwig Von 88.
Dans la foulée, ils sortent une deuxième démo, au moment où Elie les rejoint avec sa guitare en bandoulière.
Les concerts s’enchaînent et le groupe se lance dans l’aventure du premier album avec « Si Hay ! » qui parait en 2004. Ce disque reprend l’intégralité du répertoire du Guarapita depuis sa création et se retrouve balancé en téléchargement libre. Le style est résolument marqué par l’Amérique latine, avec une base ska, punk et reggae.
La troupe croise la route de pas mal de groupes qui ont des choses à dire, de Brigada Flores Magon à Oi Polloi, de Los Fastidios aux pionniers de The Oppressed… des potes résolument engagés contre le fascisme donc.
Nous sommes alors en 2005 et Bob qui a le mal du pays décide de retourner au Vénézuela pour travailler auprès d’une ONG.
Fortement marqué par Bérurier Noir, Guarapita se rapproche du label FZM pour la sortie de « Like A Huele Pega » en coproduction avec les dijonnais de Maloka (le titre fait référence aux enfants des rues de Caracas sniffeurs de colle). Le désormais quatuor participe au concert d’adieu des cousins de Ya Basta !, aux côtés notamment de Skuds and Panic People.
Pendant ce temps à Vera Cruz, ou plutôt à Caracas, Bob diffuse la bonne parole de Guarapita, puis revient en France, puis repart au Mexique… il a du mal à tenir en place.
Le groupe, pas décidé à glander, enregistre un vinyle quatre titres, « Far Far West Line », qui sortira avec l’appui de Maloka.
Quant à Bob le globe trotteur, il revient à nouveau en France et reprend du service avec ses potes de toujours, avant une grosse fiesta prévue en Suisse en octobre 2009 pour les 20 ans de l’Usine de Genève, aux côtés de joyeux lurons nommés Guerilla Poubelle, Les Ramoneurs de Menhirs, René Binamé, La Fraction… Bref, la crème des groupes ultra méga capitalistes dans la cité des banques, du chocolat et de l’horlogerie de précision…
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