juillet
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2011
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Dour Festival 2011 - J1 & J2 Belgique) le 14/07/2011 |
Après, plusieurs heures de voiture, et un semi-marathon parking-camping, on réussit à planter la tente dans l’un des immenses camping du Dour Festival, après tout de même une bonne heure (!) de recherche d’emplacement... C’est parti pour 4 jours de concerts dans l’un des plus gros et diversifiés festivals européens !
JEUDI 14 JUILLET
Réveil difficile, en effet certains voisins de tente préfèrent faire la fête en hurlant jusqu’à 7h du matin, quitte à ne voir aucun concert le lendemain...
C’est donc la tête un peut farcie, que l’on découvre un site immense avec des possibilités quasiment illimitées de divertissement. Une célèbre boisson gazeuse américaine a installée par exemple un stand avec des dizaines d’hôtesses, se trémoussant sur de l’électro avec des planches de surf et des palmiers en guise de décor, le tout sous la bruine et le vent, alliés au 15 degré ambiant : assez surréaliste.
Assez de blabla, il est temps de commencer à se prendre des décibels, c’est donc Romano Nervoso qui commence la journée, c’est du rock belge, assez frais, rien d’original mais c’est plutôt bien fait et énergique, le groupe reprend les Damned ("Neat Neat Neat"), on passe donc un assez bon moment.
Le temps de prendre une bonne bière belge (siouplé !) et on se retrouve devant la grande scène avec un autre groupe du plat pays : Buenas Ondas, c’est plutôt festif, mais il est un peu tôt pour sauter en ayant la main en l’air sur des chansons prônant la légalisation d’un produit consommé d’ailleurs assez couramment en festival...
On file donc voir Rolo Tomassi, groupe qui m’est presque inconnu, je me souviens d’avoir vu le nom de la formation sur le poster d’une tournée de Trash Talk, je m’attends donc à voir un groupe qui risque d’envoyer sévère.
Effectivement, c’est le cas, seulement comme le dit un célèbre slogan publicitaire : « sans maitrise la puissance n’est rien », il ne suffit pas de faire beaucoup de bruit et de jouer vite pour impressionner, il faut aussi être un minimum accrocheur.
Seulement Rolo Tomassi propose une espèce de bouillie mélangeant à une sorte de metal déstructuré des touches de synthé, alternant passages calmes et passages énervés, et ce ne sont pas les petits pas de danses de la plutôt jolie hurleuse du groupe qui réussiront à convaincre, tout comme les mosh-part à la Attack Attack.
On reste cependant pendant le set entier car, à défaut d’apprécier on peut esquisser un petit sourire devant la prestation du groupe, et en dehors de la scène le déluge commence.
Retour devant la grande scène avec Systema Solar qui se positionne sensiblement dans le même registre que Buenas Ondas le coté musique latine et l’électro en plus. Toujours rien de bien excitant a voir avant Gallows, on regarde donc The Budos Band, qui mélange avec talent le funk et le jazz, le public se met à danser et à se déhancher sur les longs morceaux instrumentaux du groupe.
Direction enfin la scène où s’apprête à se produire Gallows, pour l’un de ses derniers concerts en compagnie de Frank Carter (qui a dit "un des derniers concerts du groupe tout court !" ?). Le groupe s’installe, et bim c’est parti pour une heure de gros son et de qualité. (Le son durant ses 4 jours de festival a d’ailleurs été excellent, sauf rares exceptions, et ce sur toutes les scènes, chapeau !). Malheureusement la voix de Frank se révèle vite un peu faiblarde bien qu’audible. Il s’en expliquera, passablement agacé (en répondant à un spectateur lui ayant lancé un « where is your voice ? »), qu’il était malade, et que c’était déjà bien qu’il soit sur scène. Cependant le groupe assure sa réputation de bête de live et lorsque Frank Carter demande un circle pit faisant le tour de la régie il l’obtient. Le charisme du bonhomme est impressionnant et c’est l’hystérie lorsque celui-ci vient se coller torse nu aux barrière durant « London Is The Reason ».
Lorsque le concert s’achève après une pelletée de tueries issues des deux albums du groupe :« Black Heart Queen » (avec l’aide de la chanteuse de Rolo Tomassi), « The Riverbed », « Misery », « In A Belly Of A Shark », « I Dread The Night »...) ; on a la quasi certitude d’avoir vu le meilleur concert de la journée, et en tout cas l’un des meilleurs du festival.
Gallows est (probablement ) mort, vive Gallows.
Difficile de trouver quelque chose à son goût après une telle prestation, on passe donc voir la légende du metal belge Channel Zero. Premier constat : le son du groupe est abominable, très fort, brouillon avec des basses beaucoup trop fortes et le chant est insupportable, avec des effets mal placés sur la voix. On décide donc de plier bagage, et d’aller visiter le bar vip ou l’on croise pas mal de monde, on y reste pas, Kyuss Lives ! Commence à faire ses balances sur la Mainstage.
Le groupe arrive au complet (Nick Oliveri ayant payé il y a quelque jours une caution de 100 000 dollars après avoir été arrêté pour violence domestique...) et c’est la deuxième claque de la journée après Gallows.
Le son est monstrueux, John Garcia en impose avec sa veste de Turbojugend, lunettes de soleil sur le nez et clope au bec inamovible derrière son pied de micro, Brant Bjork assène ses rythmes lourds, Oliveri pilonne sa basse et le remplaçant de Josh Homme (Bruno Fevery) n’a pas à rougir, il assure sans aucun problème les parties guitare du grand rouquin.
La setlist est un best of, le public apprécie, chacun différemment, mais quand en rappel l’intro de « Green Machine » se fait entendre, une clameur retentit, et l’ambiance devient démentielle. La formation Kyuss Lives ! devrait enregistrer un nouvel album. Après avoir vu une telle prestation, je l’attends de pied ferme.
On passe ensuite rapidement voir Foals (avec des fans conquis par des versions anthologiques de « Two Steps Twice » et « Red Socks Puggie »), puis on mange un délicieux poulet rôti (oui, à Dour on peut manger différemment quasiment tout les jours étant donner que des stands de nourriture de plusieurs continent sont présents).
Direction Cypress Hill qui déboule sur scène devant une foule monstrueuse, malheureusement la scène est immense et paraît un peu vide pour le groupe qui n’a mis en place que ses platines et des percussions (malgré un backdrop magnifique). Évidemment tous les tubes y passent et sont repris en chœurs notamment le célèbre « How I Could Just Kill A Man » repris par Rage Against The Machine, ou le single « Rise Up » issu du dernier album.
La fatigue et la température semi-polaire nous contraignent à retourner au camping avant la fin du concert, la journée de demain étant déjà plus chargée.
VENDREDI 15 JUILLET
Réveil douloureux, on loupe honteusement The JB Conspiracy pour cause de réveil tardif, du coup c’est devant l’électro de Jamaica que l’on commence la journée, c’est pas trop violent, nickel pour le début de journée !
On file ensuite voir la grosse machine américaine qu’est Papa Roach. Si la musique proposée par le groupe n’est pas trop la tasse de thé de la maison, on est forcé de reconnaître que le groupe, et plus particulièrement son chanteur, se donne sans temps mort sur scène à en devenir rouge écrevisse et trempé de la tête au pied. Et quand le tube « Last Resort » retentit l’ambiance devient carrément explosive : ça marche toujours.
On passe ensuite voir Das Pop tout comme Jamaica ce n’est pas bien agressif, puis c’est le grand Ice Cube qui se produit et donne une leçon de hip-hop de LA.
Le temps nous fait battre en retraite pour aller voir Stupeflip sous une scène couverte. Le groupe applique sa recette, morceaux entrainant et un peu de provocation, faisant scander hapo-pipi à tout le public en expliquant que les concerts servent uniquement à promouvoir leurs dernier disque. Malgré l’absence de retours sur scène le groupe s’en sort bien, et les tubes sont repris en chœur à chaque refrain.
Il est temps de passer aux choses sérieuses et de découvrir la fameuse cannibal stage, et c’est une bonne surprise puisque si celle ci à bien une fosse avec des vigiles et une crash barrière, elle a également coller à la scène une espèce de plate forme. Pourquoi donc ? Et bien tout simplement pour permettre au public de pouvoir slammer ! En effet, les vigiles sont des bénévoles, arborant pour certains des t-shirts de Negative Approach ou Motörhead, et ils "laissent faire" les jeunes foufous, pendant certains concerts, dans le respect des groupes et du matériel.
C’est donc la folie dès le début du set de Madball, le groupe affiche un large sourire et à l’air heureux de voir l’accueil plus que chaleureux du public de Dour, il plaisante même entre deux speeches sur l’ouverture et la tolérance. Par contre quand le groupe balance ses tubes comme « Down By Law » ou « Empire » issu du dernier album, plus personne ne rigole. La foule est à fond, une espèce de mêlée humaine mélangeant danseurs et slammeurs. L’heure de concert du groupe passe vite et on a un petit sentiment de trop peu quand retentit « Hardcore Still Lives », qui siffle la fin de la recréation.
Un vrombissement retentit, un hélicoptère ? Non, c’est Neurosis qui est entrain de détruire lentement mais surement "la petite maison dans la prairie" à coup de guitares ultra saturées.(Non je ne prends pas de drogue en regardant la télévision, il s’agit bel et bien du nom d’une scène du festival !). Le changement de rythme après Madball est brutal, un peu trop, on va donc voir les Klaxons et manger un morceau, avant de rejoindre à nouveaux la cannibal stage pour voir une légende du thrash metal US : Anthrax.
Le ton est donné dès le début du set avec un « Caught In A Mosh » brutal à souhait, on remarque l’absence de Scott Ian, pour cause de pouponnage, remplacé sur cette tournée par ni plus ni moins qu’Andréas Kisser de Sepultura. Le concert se déroule tranquillement, Joey Belladonna étant parfois un peut aidé par quelques effets discrets sur sa voix. La setlist fait la part belle aux vieux morceaux « Madhouse », « Antisocial », « Indians », puis c’est déjà l’heure du rappel avec « I Am The Law », qui verra une dernière fois le public se rentrer dedans avec entrain.
La journée se clôt ainsi pour nous (même le festival propose des concerts d’electro jusqu’à 5h du matin, mais là il faut être un vrai warrior pour faire les 4 jours dans ces conditions !). Rideau, il est temps d’aller dormir, la journée de demain promet encore un véritable marathon.
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