Dour Festival 2011 - J3 & J4 Belgique) le 16/07/2011

SAMEDI 16 JUILLET

Juste après le repas, c’est l’heure du premier dilemme. A ma gauche, The Selecter, légende de la scène ska anglaise récemment reformée. A ma droite Uncommonmenfrommars, un des groupes de punk-rock mélodique actuel les plus sympathiques même si vu des dizaines de fois. Dur dur de faire un choix, mais c’est sur les petits français que se portera notre préférence, leur statut de valeur sûre en concert faisant pencher la balance.
Devant un public assez peu nombreux au départ mais qui augmentera au fur et à mesure du set, Unco enchaine comme à son habitude sans temps mort ou presque. Tout juste le temps de placer quelques petites blagues sur la gastronomie belge comme celle-ci qui servira d’intro à "Imaginary Feelings" : "Tout à l’heure en arrivant, j’ai mangé pour la première fois des fricadelles, ensuite j’ai ressenti tout un tas de sentiments divers parmi lesquels du plaisir"=> LOL

Le dernier album est forcément le plus représenté avec "I Hate My Band", "Shit Day", ou encore "My Girlfriend Ate The Dogs". Mais le groupe pioche aussi dans ses plus vieux titres comme "Vampire Girl", "Authority Freak" ou encore "Noise Pollution". Le public semble de plus en plus enthousiaste, des petits pogos se déclenchent spontanément. Et lorsque Ed descend dans la fosse pour le dernier titre ("My White Russians"), tout le monde se rapproche pour chanter.

On passe ensuite voir rapidement Johnny Clarke, la légende du reggae jamaïcain qui assure son rang. Ajoutez à ça quelques petites percées de soleil et le concert devient très agréable.

On file après voir Yussuf Jerusalem, le trio parisien n’est pas très bavard, qu’importe, il envoie son rock’n’roll blindé d’influences différentes sur chaque morceau, et ce devant un public qui applaudit poliment. C’est assez planant, on passe un bon moment en compagnie de Benjamin Daures et de ses musiciens. La formation n’a qu’un seul (et excellent) album à son actif sorti sur Born Bad Records, on espère qu’elle sortira un deuxième effort rapidement !

Changement radical d’ambiance avec The Locos, le groupe qui contient l’amuseur publique de Ska-P, Pipi. Alors, The Locos en live ça donne quoi ? Et bien si tu aimes Ska-P tu ne seras pas déçu, en effet c’est du Ska-P, peut-être un peu moins bourrin musicalement, mais sur scène c’est pareil, costumes, ballons... Tout y passe. Le public adore et se plie volontiers à l’exercice du braveheart. A signaler, une reprise étonnante de "Surfin’ Bird" des Trashmen avec le guitariste au chant.

Alors que l’enchainement mortel de la journée se profile, on s’accorde une petite pause en allant voir Groundation rendre un hommage sympathique à Bob Marley, trentième anniversaire de sa mort oblige. Seulement le reggae sous la pluie, ça perd un peu de son charme, on va donc se placer pour voir Terror.
Quelques minutes après, le groupe débarque sur scène et c’est la claque, Terror est probablement l’un des groupes de hardcore actuel les plus populaires (le nombre de t-shirts ou sweats "Keepers Of The Faith" croisés sur le site étant vraiment supérieur à ceux des autres groupes). Avec un public qui lui mange dans la main, Scott Vogel est déchainé par le fait de jouer avec Pennywise, Death By Stereo et Agnostic Front, tout ça le jour de son anniversaire !
On a donc le droit 50 fois au traditionnel Vogelism (vogelisms.com), aux "Stage dive, stage dive", aux incitations au circle pit, ou comme avec Gallows jeudi à un concours de slams du haut des pylônes qui tiennent la structure de la tente. Le tout dans le respect et la bonne humeur, comme il le rappellera à chaque fois.
Chaque morceau de la set-list entraine son lot de sing-alongs et de mosh-parts destructrices (le groupe commencera le set par ni plus ni moins que "Stick Tight" et le finira par le culte "Keepers Of The Faith"). Dans la fosse, certains pètent littéralement les plombs et il n’est pas rare de voir certains participants sortir du pit complètement sonnés. En une heure, Terror a remis les pendules à l’heure, et condensé l’essence même du hardcore : de l’énergie, de la haine et surtout une énorme motivation et une grosse envie de partage. Respect.

Après cette énorme concert, on file en courant voir Pennywise (comme les membres de Terror) sous la pluie battante qui n’en finit plus de tomber et d’alimenter cette boue marron qui nous a collé à la peau tout le week-end. Le groupe est là et visiblement plutôt heureux, particulièrement Flechter dont le taux d’alcoolémie semble déjà bien élevé. Qu’importe, le groupe assure, les tubes s’enchaînent comme les glissades dans le champs de bataille qu’est devenue la fosse boueuse de la Last Arena. Malgré cela le public est au rendez-vous, quitte à finir couvert de boue, autant s’amuser !
"Fuck Authority", "My Own Country", "Every Single Day", des tonnes d’hymnes repris à gorge déployée par un public rincé. Visiblement Zoli s’en émeut et vient au contact de celui ci, n’hésitant pas à slammer à deux reprises, tandis que Flechter lui, préfère voler la bouteille de vodka des musiciens de Death By Stereo et Terror qui profitent du spectacle sur le coté de la scène, ou dire des conneries quand Zoli parle politique. "Bro Hymn" terminera logiquement le set, avec des chœurs musclés assurés par Terror et Death By Stereo qui ne tiennent plus en place. N’ayant jamais vu Pennywise avec Jim Lindberg, je n’ai pas de possibilités de comparaison entre les deux chanteurs, en revanche je suis sûr d’une chose, j’ai assisté à un excellent concert de punk-rock.

Cependant, pas le temps de récupérer, on évite les sables mouvants, et on retourne sous la Cannibal Stage pour voir l’un des groupes fondateurs du NYHC : Agnostic Front. Après une intro martiale et le mini show comique de Vinnie Stigma (quiconque ayant vu une fois le groupe comprendra), le concert commence, et l’on sait tout de suite que cela ne sera pas inoubliable. En effet la set-list fait la part belle aux nouveaux morceaux au début du set ("My Life, My Way", "A Mi Manera") qui, s’ils sont efficaces, sont cependant moins connus que les classiques. D’autant plus que Roger Miret n’est pas très en forme : il garde son k-way sur scène pendant plusieurs morceaux, n’est guère bavard et surtout, il tire la tronche. Pas très motivant.

Enfin quand retentissent "Riot Riot Upstart", "Crucified", "Gotta Go" (avec un envahissement de scène), " The Eliminator", "Victim In Pain" ou encore "For My Family", on se rend compte que même sans la motivation de son chanteur, ses chansons réussissent à faire bouger un public transi. Un concert ni totalement mauvais, mais pas bon pour autant, à oublier et à revoir dans un meilleur soir. C’est donc sur un sentiment mitigé qu’on reprend le chemin du camping.

DIMANCHE 17 JUILLET

Dimanche matin, on entame la dernière ligne droite de ce Dour Festival avec Alborosie, qui nous balance un bon reggae venu tout droit d’Italie. Le soleil est encore au rendez-vous (pas pour longtemps) et l’on passe un véritable bon moment. Surtout lorsque retentit la cover de "Police And Helicopter" de John Holt, également reprise par les Burning Heads dans le passé.

Le retour de la pluie nous pousse à nous réfugier sous la Cannibal Stage, pour voir The Ocean, qui balance son metal expérimental avec énergie, le chanteur n’ayant pas peur de slammer dans un public assez statique.

On passe ensuite un moment à papillonner entre les scènes et les styles musicaux en commençant par Russian Circles et son gros rock instrumental qui remporte l’adhésion du public et la nôtre également : c’est bien simple, on n’a pas vu le temps passer !
Nouveau détour par la case reggae avec Anthony B. C’est sympathique mais on se lasse rapidement, comme toutes les bonnes choses, il ne faut pas trop en abuser.
Et trêve d’a priori, on décide donc d’aller voir Rohff. Mais il est quand même difficile de retenir un fou rire nerveux devant le concert du groupe et l’attitude d’une partie du public. On a donc l’impression d’écouter Skyrock en plus fort, le live étant aussi linéaire que la version studio.

On passe bien vite notre chemin et c’est devant le reggae d’Israël Vibration qu’on doit faire face au dilemme du week-end : Public Enemy OU Karma To Burn OU Tokyo Ska Paradise Orchestra ? On a vu plus simple comme questionnement. Et c’est finalement Public Enemy qui restera sur le carreau.
On assiste donc aux trois premiers morceaux du trio de stoner bien gras, qui comme d’habitude déchire les tympans et fait vibrer les cages thoracique avec ses riffs hypnotisants. Sans dire un mot, Karma To Burn réussit à se mettre le public dans sa poche, du gros fan complètement en transe au barrière, au spectateur venu là par hasard et qui conquis, décide de se lancer dans le pogo avec un grand sourire. On quitte à regret le concert à la fin du morceau "Thirty Six" qui voit l’intensité monter d’un cran.

Cependant on ne regrettera pas ce choix, en se plaçant convenablement quelques minutes avant le début du set du Tokyo Ska Paradise Orchestra. Les nippons débarquent sur scène en costard impeccable (un exploit au vu du climat) et c’est parti pour une énorme leçon d’énergie scénique et de bonne humeur. Les tubes tels que "Ska Me Crazy", "Pride Of Lions" ou encore "Lupin The Third ’78"s’enchaînent pendant une heure.
C’est énervé, joyeux, poétique, voire même touchant lorsque le groupe dédie un titre à toutes les victimes du récent séisme, et l’on a presque la larme à l’œil lorsque le groupe joue ce titre jazzy au nom imprononçable (en vidéo ici).

De plus, le groupe déploie une énergie sur scène comparable à certains groupes de hardcore, le guitariste n’ayant rien à envier à Pete Koller de Sick Of It All en matière de jump. Le public n’a guère le choix et suit le mouvement, dans un joyeux mélange de skank et de pogo, et finira en chantant pendant de longues minutes l’air de "Down Beat Stomp", jusqu’en dehors de la tente.

Après ce concert mémorable, on se presse pour aller voir Blood Red Shoes. Et là c’est également une agréable surprise, le groupe qui sur disque semble gentillet et un peu rock’n’roll mais pas trop, a un son assez hard, limite grunge sur scène (c’est pas Eyehategod non plus hein). Tout en retenue, la chanteuse-guitariste Laura-Mary Carter enchaîne les titres, remerciant timidement, presque gênée par l’accueil plus qu’enthousiaste du public (certains réussissant même à monter sur scène avant d’être maîtrisés par la sécurité ), pendant que le batteur se rince le gosier à coup de whisky. Santé ! L’ensemble est très sympathique bien qu’assez redondant, et on pense toujours un peu à The Kills ou aux White Stripes.

Grand écart ensuite avec AaRON qu’on laissera bien vite à ses chansonnettes. Il est impossible de quitter Dour de cette manière, on va donc voir Born From Pain, qui comme son nom l’indique n’est pas là pour rigoler. Le groupe joue quasiment dans le noir, seuls quelques néons éclairent la scène alors que la fosse est plongée dans la pénombre. Ce qui n’empêche pas les costauds de mouliner, qu’importe si l’on assomme son voisin. Certains profitent même de la quasi obscurité pour faire des bêtises, comme ce jeune homme montant sur scène et montrant son postérieur pendant quelques secondes avant de se jeter dans la fosse.
Le style de hardcore du groupe étant assez metal à tendance beatdown, on ne reste pas longtemps, et l’on décampe au camping sans avoir vu Le Bal Des Enragés dont on ne doute pas de la capacité à mettre le feu à la Cannibal Stage. Demain matin, les heures de sommeil grappillées ne seront pas de trop pour rester zen durant les deux heures d’attente pour sortir du parking boueux qui ne dispose que d’une seule sortie (!).

C’est probablement l’un des seuls couacs de l’organisation du festival (avec les douches ne fonctionnant pas toujours et le manque d’information sur le placement à l’arrivée au camping). Pour le reste, rien à dire, avec une affiche éclectique, mêlant habilement têtes d’affiches et découvertes. On aimerait bien que les Vieilles Charrues (qui se déroulent le même week-end mi-juillet) s’inspirent de nos voisins belges en matière de programmation...

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