mai
31
2011
|
Dogwood >> Building a Better Me |
Contexte :
En 2000, après déjà sept années d’existence, le quatuor Dogwood sort son cinquième album : "Building A Better Me". La galette est le deuxième effort des Californiens sorti sur Tooth & Nails records. L’objet a été enregistré par les bons soins de Stephen Egerton, guitariste des célébrissimes ALL et Descendents.
Chronique :
Quoi de plus surprenant que voir un fan de Bad Religion chroniquer un album d’un groupe ouvertement chrétien ? Sans doute de voir ce même groupe ouvertement chrétien citer Bad Religion comme première influence… Et pourtant la bande à Greg Graffin a bel et bien orienté Dogwood, uniquement d’un point de vue musical j’imagine, mais quand même, cela à de quoi faire réfléchir sur l’équation suivante : punk rock = athéisme. Certes, le punk rock chrétien a toujours fait sourire voire grincer des dents, notamment en France où les deux idées semblent absolument incompatibles. Cependant, les groupes croyants sont sûrement beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit au pays de l’oncle Sam, où la religion est très fortement implantée. Bref, tout cela pour dire que la tolérance dans le punk rock est peut-être plus importante que l’athéisme. A vrai dire, je n’ai moi-même pas un avis tranché sur la question, je ne sais pas trop où me placer par rapport à ça. Ce que je sais en revanche, c’est que musicalement parlant, cet album de Dogwood est juste une petite pépite de punk rock mélo. Alors même si les textes en hommage au saint esprit ternissent un peu (beaucoup) l’image du groupe, il serait dommage de ne pas y jeter une oreille.
Mélodies racées comme un lévrier de compét’, breaks aussi bien placés que la feuille de vigne d’Adam, chœurs plus performants qu’un Gospel, riffs aussi bandants que Megane Fox en habit d’Eve et, cerise sur le téton plein de chantilly de la susdite actrice, le timbre de voix de notre frère Josh Kemble, juste rugueux comme ça le fait bien. Oh ! Grand Dieu, pardonnez-moi mon langage mais l’émotion m’a emporté. Stephen Egerton, l’homme aux manettes derrière cet album, a vraiment réalisé du bon boulot. Mais on ne fait pas d’un âne un cheval de course, rendons donc les lauriers à Dogwood. Le quatuor possède un sacré sens de la mélodie, y a pas à chier, ni trop lent ni trop rapide, bien mélo mais jamais nian-nian… Et le groupe d’enchaîner les tubes comme le prêtre les enfants pré-pubères (oups). « The Good Times » fout d’ailleurs la gaule d’entrée de jeu et lance cette galette sous les meilleurs auspices : riffs incisifs, palm-mute efficaces, ligne de chant frôlant l’excellence. La pression sanguine ne redescendra que seize morceaux plus tard. Notons au passage la mélo « Building A Better Me » et sa somptueuse intro, la plus rythmée « Comes Crashing », l’intro acoustique de « The Battle of Them vs. Them » et ses chœurs revigorants, le pont monstrueux de la monstrueuse « Overexposed » (peut-être le meilleur morceau de l’opus) ou encore l’excellente « Truth About It Is » qui n’est pas sans rappeler un autre groupe au sens de la mélodie aiguisé : Pulley.
Franchement, rien à jeter, sauf les textes pour ma part, ce qui fait déjà pas mal en fait… Mais musicalement, c’est proche de la perfection à roulettes. Sincèrement, je ne trouve aucun raté, mais pas assez de folie, il manque ce petit truc qui fait qu’on adore un groupe et moins un autre : une voix originale qu’on aime ou qu’on déteste, un son de gratte particulier, des incartades un peu éloignées du style de base… un petit quelque chose quoi. Je ne vois pas comment la musique jouée par Dogwood pourrait totalement déplaire à un fan de punk rock mélo, tant le groupe a su mixer les bons ingrédients du genre avec talent. Pourtant, cet album sonne un peu trop lisse et carré à mon goût et manque d’aspérités, ce qui lui donnerait plus de cachet. Bon, cela dit, "Building A Better Me" fera tout de même dresser pau-paul à plus d’un amateur de punk rock à roulettes, je vous le garantis. Alors allez expier vos péchés et balancez du christcore (ça ne s’invente pas !) à la Dogwood pendant la prière du dimanche matin lors de la Grand Messe. Dieu vous le rendra au centuple ! Amen.
Tweet>