Dirty Fonzy / Bad Chickens

Date de publication : 28 février 2009 par Punkachu

Contexte :

Les revoilà ! Deux des groupes punk rock français les plus agités du bocal sont de retour. Après un album tout en jeanne-massitude, plutôt remarqué pour l’un (Dirty Fonzy), et un album tout en chocolat avarié pour l’autre (Bad Chickens), voilà les deux groupes réunis sous la houlette de la Sorcière Crado...

Chronique :

Alors drôle de tambouille ce split concocté dans la marmite de Dirty Witch Records ? Pas vraiment, on les connaît nos trublions, leurs goûts prononcés pour la franche déconnade et le punk rock aux relents street punk rancidiens aussi !

Pas de surprise donc, pas franchement de dichotomie à faire non plus, les quatre-titres-fois-deux étant du même tonneau.
Ce sont les albigeois de Dirty Fonzy qui s’y collent pourtant les premiers tous refrains entraînants dehors, tout en Armstrong-attitude et en relents pop. Tantôt énervé, criant sa haine de monde dans le vide (« Keep Your Shit »), tantôt parodiant « Shemale » des crétins d’en face sur le titre « Bad Chickens », Dirty Fonzy fait le boulot avec quatre morceaux de bon aloi qui fleurent bon les soirées au Jack Daniel’s et autres substances (« White Line »). Tout ça donne surtout une envie : décoller de son fauteuil pour courir dans le rade du coin (« Hey Suburbia »), voir si le groupe ne serait pas, par le plus heureux des hasards, en train d’y mettre le feu !

Derrière, les Bad Chickens enchaînent de façon un poil plus rugueuse, l’accent anglais un poil plus approximatif aussi. En matière de poil, de cul et de conneries en tout genre, le groupe n’est de toute façon pas en reste. Les titres parlent d’eux-mêmes et ne s’embarrassent pas de finesse superflue : « She Was My Girlfriend », « Drinking Problem »
On clappe dans les mains, on reprend bien en chœurs les refrains débiles et c’est finalement tout ce qu’on demande à ce groupe de joyeux lurons. Ça frotte un peu plus des coudes sur « Slogans » (une nouvelle reprise des Screeching Weasel après « Hey Suburbia » reprise par les Dirty Fonzy), morceau un poil (encore un) plus violent, avant de conclure sur « All The Things I’ve Ever Done », titre le plus long du disque. Une galette qui se conclut donc après un gros quart d’heure (17 minutes) de street punk à la française du meilleur cru.

Mais tout cela ne serait rien, ou pas grand-chose, sans l’emballage. Un peu comme ces bières hollandaises surfermentées qui ont souvent les plus belles étiquettes mais qui, même si elles sont bonnes à saouler, ne révolutionnent pas vraiment l’histoire du breuvage au houblon. Et ben là attention mesdames et messieurs l’emballage il est pas hollandais, il est signé Ulrich Totier, batteur des Mauvais Poulets, et dessinateur de certains des meilleurs artworks de ces dernières années en matière de punk rock français (I.S.P., Backsight, Unlogistic…).
Encore une fois le gars s’est bien défoncé sur ce coup-là, c’est gras, naïf, grinçant, et drôle à la fois. Dirty Witch a en plus mis les petits plats dans les grands en livrant ce split en version limitée deluxe avec le poster double face à l’intérieur. De quoi rendre attractif ce futile quart d’heure de vaine musique punk rock. Le genre de démarches qui fait ni plus ni moins le punk rock d’aujourd’hui, qui respecte l’auditeur par un grand soin donné à la forme (la prod y compris), et qui donne envie de soutenir la scène !



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BIOGRAPHIE DES GROUPES


Dirty Fonzy

Bad Chickens


Note : 15 / 20

Année : 2009

Durée : 17 minutes

Label : DirtyWitch Records

Tracklist :

Dirty Fonzy :
01. Keep Your Shit
02. White Line
03. Hey Suburbia
04. Bad Chickens

Bad Chickens :
05. Drinking Problem
06. She Was My Girlfriend
07. Slogans
08. All The Things I’ve Ever Done