Interview avec Nevrotic Explosion

Date de publication : 22 janvier 2009
Mi 2008, Nevrotic Explosion sort son quatrième album, "Echec Et Mat", le premier écrit entièrement en français. Fin 2008, de passage du côté de Brest, on rencontre Duche (chant) et Goose (basse).

Salut les gars. Merci de répondre à nos questions. Comment se passe la tournée pour le moment ?

  • Duche : Ben bien. Ressituons les choses dans leur contexte... Le skeud est sorti fin avril, on a dû faire une tournée d’une quarantaine de dates qui s’achèvera fin novembre à l’Omnibus à Saint-Malo avec Tagada Jones. Sur cette tournée, on a partagé l’affiche avec les Tagada, Dirty Fonzy...
  • Goose : Sonic Boom Six, Jaya The Cat, Burning Heads, Guerilla Poubelle...
  • Duche : Enfin bref. Tout ça nous a emmené dans pas mal d’endroits en France, avec une mention spéciale pour les Alpes. On n’avait jamais été là-bas en Haute-Savoie du côté d’Albertville et c’était une tuerie. On a aussi eu des bons plans, c’est à dire jouer avec des groupes qui ont déjà une petite notoriété, devant pas mal de monde et dans des supers conditions, ce qui est vraiment bien pour un petit groupe de punk-rock comme nous.

Hier vous jouiez avec Tagada Jones, aujourd’hui c’est avec Okploïde. Y a-t-il quelque chose de spécial dans le fait de partager la scène avec des groupes qui vous sont proches ? (ndr : le groupe a déjà fait plusieurs tournées avec les palois)

  • Goose : C’est grave la teuf. Et puis on joue avec des groupes qui envoient donc ça nous met une petite pression. T’essayes de bien jouer, de faire un super spectacle pour ne pas passer pour un guignol.
  • Duche : On est chez le même tourneur (ndr : Rage Tour) mais ça n’a pas vraiment de lien de cause à effet. Mais c’est avant tout des rencontres. A un moment, on a été obligé de se démerder pour trouver des concerts. Et le seul moyen qu’on avait pour sortir de Bretagne, c’était de proposer des échanges, un bon deal avec des groupes que tu kiffes. Ça a commencé comme ça avec Okploïde. On a fait la même chose avec Condkoï, avec Dirty Fonzy... le tout dans un super bon esprit. Ce qui fait qu’on a pas d’ennemis dans la scène française, on s’entend tous royalement bien.
    Mais c’est clair qu’il y a quelque chose de particulier avec les Ploïdes et les Tagada, ce sont des gens avec qui ça a marché tout de suite. Il n’y a pas eu de tergiversations, de moments où l’on s’est regardé en chiens de faïence. On est là pour s’éclater et faire du punk-rock, c’est la base de tout. Le plaisir, mec.

Revenons sur "Echec Et Mat", quels sont les retours que vous avez eu sur l’album depuis sa sortie ?

  • Duche : Et bien là, on est en rupture de stock. Le disque va être repressé certainement. C’est bien, vu l’état du marché actuel. On n’est pas des commerçants, c’est pas la question, mais faut qu’on rentre dans nos frais. C’était un challenge pour nous d’écrire un album en français et ça a bien collé.
    Ça fait six mois que le skeud est sorti, on doit être à peu près à 1000 ventes, c’est pas la tuerie, on n’est pas des gros vendeurs mais c’est quand même pas mal pour du punk-rock. On est plutôt satisfait et je pense que le label aussi.

Justement, puisqu’on parle du label. Pourquoi être revenu chez Enragé après avoir tenté l’expérience de l’autoprod ?

  • Goose : Pour ce que j’en sais, je n’étais pas dans le groupe à ce moment là, l’autoprod c’est un truc qui est vachement dur à gérer. En plus, le distributeur, Overcome pour ne pas le nommer, s’est cassé la gueule. Après ça, il y a aussi eu le départ de Cédric vers l’Australie. Vu qu’il voulait faire un dernier album avant de partir, il y a eu un deal avec Enragé qui ont bien voulu refaire quelque chose avec nous.
    (ndr : Se tournant vers Duche) C’est ça à peu près ? Bon tu vas mieux l’expliquer que moi...
  • Duche : Comme l’a dit Goose, Cédric voulait enregistrer un dernier projet. Il s’est avéré que l’idée d’un disque en français nous paraissait bien mais on l’aurait bien fait six mois plus tard. On est donc parti voir les Enragé en leur disant "on a ce projet, est-ce que ça vous branche ?". Et ils nous ont suivis à 100%. Du coup, ça a été vachement vite, on s’est retrouvé en cinq mois avec l’album écrit, finalisé et tutti quanti. Alors que quand on a été les voir, on n’avait qu’un seul morceau.
    Tout cela vient du fait que ce sont des gens qui nous ont fait confiance avant l’autoprodcution pour "The World", et qu’en quatre/cinq ans, on avait fait un petit bout de chemin, on était un peu plus sérieux. La sauce a pris tout doucement, sans se prendre la tête, ils nous ont suivi à 100% et on bien content de pouvoir compter sur des gens comme ça sinon ça serait un petit peu compliqué. Enragé Prod c’est un des derniers labels indépendants qui arrive à tirer son épingle du jeu avec les schémas du disque en France. Donc un spécial big-up pour Nico (ndr : le chanteur-guitariste de Tagada Jones) et Sév...

Donc au départ, ce projet en français n’était qu’un EP, avant de devenir un LP au fur et à mesure des choses ?

  • Duche : En quelque sorte. Même au tout début, l’idée c’était de composer six nouveaux et de reprendre tous les morceaux en français qui figuraient sur nos précédents disques. Sachant qu’on en faisait à peu près deux par disque, on arrivait à douze titres.
    Et puis de fil en aiguille, ça c’est super bien boutiqué, on a composé rapidement. Nico a fait le boulot derrière pour finaliser le truc, faire du tri dans nos idées. On avait la tête dans le guidon, c’était compliqué pour nous d’avoir du recul. Il a vachement épuré le truc et ça donne "Echec Et Mat".

Comment est venu l’idée de faire la reprise des Mass Murderers et faire appel à Laurent et Marco (ndr : deux ex-Mass Murderers) ?

  • Duche : Ben c’était des super potes à l’époque et ça l’est toujours aujourd’hui donc ça nous a semblé naturel. C’est un hommage par rapport à nos influences de punk-rockers bretons, les Mass ont laissé une empreinte indélébile sur la scène en Bretagne. Pour les gens de ma génération, ce qui ont une trentaine d’années, c’est vraiment ça qui nous a donné envie de faire de la musique punk. Et "Haine Système" est l’un des seuls morceaux en français que les Mass ont enregistré dans toute leur carrière. Donc voilà, c’était pour le clin d’œil. Et "Haine Système", on trouvait que ça collait avec les problèmes actuels, les paroles n’ont pas pris une ride, elles sont malheureusement encore d’actualité.

Et Nico derrière sa console n’a pas pu s’empêcher de venir participer à la reprise...

  • Goose : Ouais, avec Tagada, ils avaient fait un split avec les Mass donc ils se connaissent très bien. Et puis c’est cool d’avoir la voix de Nico qui fait "waaah" sur le titre.

Et autrement l’autre collaboration, avec les Burning Heads sur "Last Ride", comment ça s’est fait cette affaire là ? Car finalement, c’est le seul morceau en anglais...

  • Duche : Pareil, on est hyper bons potes avec les Burning. Ce sont des gens qu’on kiffe grave. On se voit quand même assez souvent, et même des fois en dehors du punk-rock. Leur délire punky-reagge, ça ramène à nos premières influences : les Ruts, les Clash... On leur a donc dit, on fait toute la musique d’un morceau en reggae et vous faites les paroles. Ils ont dit OK, ils ont débarqué en studio, ils ont posé le texte et on était tous bouche bée devant le boulot qu’ils avaient fait. Ce qui est marrant, sur l’album c’est que les thèmes abordés sont un peu à se flinguer, et sans rien leur dire, ils sont rentrés dans l’atmosphère car "Last Ride", c’est pas la joie non plus.
  • Goose : Justement la dernière fois qu’on a joué ensemble, Pierre (ndr : guitariste-chanteur des Burning) disait qu’il adorait jouer avec Nevrotic Explosion car tout était dit. Eux ils n’ont plus qu’à faire leur truc, où c’est peut être moins explicite, moins direct au niveau des paroles.
  • Duche : Moi j’écoute les Burning depuis que j’ai 15 ans, j’en ai 33 aujourd’hui. Maintenant c’est génial d’être copains avec des mecs qui t’ont fait kiffer quand t’étais plus jeune. On parlait des Mass pour la Bretagne tout à l’heure, on va parler des Burning. Les Burnings Heads sont hyper importants pour la scène française, quand ils auront finis...
  • Goose : Au niveau longévité, au niveau qualité de musique y a pas photo.
  • Duche : Tiens tout à l’heure quand on parlait d’autoprod, tu vois, eux ils sont passés sur des labels hyper importants pour le punk, ben ils sont retournés dans le DIY ; ils ont monté leur petite boutique et ils sont très bien comme ça. Tu vois au bout d’un moment, t’en as marre qu’on te dise "mets-toi là", "fais ça", "porte ça", "joue pas ça"...
  • Goose : Et puis c’est du punk aussi. Si c’est pour être la dernière roue du carrosse d’un gros label... Faut vraiment que les mecs soient impliqués dans le truc comme Enragé l’est pour nous. Je suis sûr qu’on leur ramène pas beaucoup d’argent mais ils y vont quand même, ils nous font confiance.

Duche, avec le départ de Cédric, il ne reste plus que toi du line-up originel. Qu’est ce que ça te fait ?

  • Duche : Un gros coup de vieux. J’ai vu les gars partir les uns après les autres. Mais je regrette pas d’être là où j’en suis, je suis hyper content des gens avec qui je joue. Et ça n’a jamais été aussi marrant qu’à l’heure actuelle. Y a pas de chichis, on joue tous les soirs comme si c’était le dernier et voilà. Mais c’est sûr que quand tu regardes derrière, ben ça fait presque 10 ans. On dit souvent que 10 ans c’est un cap pour un groupe, on verra ce que l’avenir nous réserve. Mais maintenant, on kiffe ce que l’on fait, on s’éclate vraiment et ce qui nous intéresse c’est de donner un sens positif à une vie que des gens pensent parfois misérable. L’idée d’un concert de punk-rock c’est de venir s’éclater, prendre du fun et danser.
  • Goose : Et puis même si le line-up a changé, tous les anciens sont restés des potes. C’est comme une petite famille tu vois...
  • Duche : Une grosse famille même.
  • Goose : Et puis chacun avait une raison pour partir : des problèmes d’oreille, une vision différente, un boulot... Je crois que ça ne s’est jamais fait dans la douleur. Cédric c’est mon pote depuis des années, quand je l’ai remplacé, c’était naturel, j’ai pas eu l’impression de lui avoir voler la vedette.

Et pourquoi avoir choisi le musicien brestois le plus connu en dehors de Brest ? (ndr : Goose a joué/joue dans Resilience, Butter Beans, Footnailsuckers, Trouble Every Day, Thrashington DC et on en passe...)

  • Duche : (rires) c’est ce qu’on nous dit souvent. On arrive quand même à lui faire rencontrer des gens du showbiz !...

Je trouve que chacun des nouveaux arrivants a apporté sa petite touche au groupe, a forger ce son qui vous est propre, qu’en pensez-vous ?

  • Duche : Sans parler de niveau ou quoi que ce soit, une espèce de système de concurrence entre les groupes, c’est complètement débile. Ça sert à rien, c’est pas la base de notre musique, c’est pas la base de nos idées. Mais vu que Job et Waner viennent du hardcore, le son s’est forcément durci.
  • Goose : Et ça leur a fait du bien de faire autre chose.
  • Duche : Ouais, ça leur a fait du bien de sortir un petit peu de cette secte qu’est le hardcore. Sans parler que du punk-rock, dans le DIY en Bretagne on fait partie d’une scène où tout le monde se parle. Y a pas de guerres de chapelles à la con pour n’importe quoi, tu peux très bien être pote avec un gros rastaman à côté de toi. Quant tu te déplaces un peu en France, tu vois pas la même chose partout. On a la chance d’avoir une scène éclectique qui t’évites de programmer quatre groupes qui se ressemblent les uns après les autres.
  • Goose : On joue même avec des trucs électros, du hip-hop...
  • Duche : Et ça nous arrive même de programmer des soirées où l’on aime bien trouver un esprit battle, avec un groupe de punk-rock et un DJ qui arrache.

Est-ce que ça vous a donné envie de faire appel à d’autres groupes / musiciens pour le futur et concrétiser ça sur CD ?

  • Duche : Tu vois, c’est vraiment trop de boulot, en ce moment on n’a pas envie de se lancer dans ce type de projets. Ça devient vraiment compliqué d’être producteur en ce moment. C’est beaucoup plus faisable de faire tourner des potes que de produire un truc avec eux.
  • Goose : Tu vois pour la sortie d’"Echec Et Mat" à l’Ubu à Rennes, y avait trois DJ’s, Dirty Fonzy et nous. Y avait plein de gens qui étaient venus voir Nevrotic Explosion et DJ Netik. Rien que ça, ça apporte énormément à la scène. Dans notre public, t’as des mecs qui se sont tapés DJ Netik et ils ont halluciné. C’est un taré, il est 3 fois champion du monde de scratch !
  • Duche : Faut que tu t’ouvres. Le repli identitaire franco-français à la con, le repli communautaire... On nous parle toujours de repli. Je pense qu’au contraire, faut ouvrir, faut tout ouvrir les mecs, c’est maintenant ou jamais !...

Le groupe fête ses dix ans l’an prochain, qu’est ce que ça vous fait ?

  • Duche : Je suis hyper fier de ce groupe-là, j’ai pas un pet d’amertume au bout de dix ans. J’en sors construit, je suis hyper content d’appartenir à cette famille. Même si je suis le seul survivant, Nevrotic Explosion c’est pas moi. Ce sont tous les mecs qui sont passés dedans, ce sont nos copines qui nous attendent à la maison et pour qui c’est pas facile des fois, ce sont tous nos potes qui viennent nous voir et nous filer un coup de main...
    J’ai envie de dire à ces gens-là, c’est vos dix ans aussi. Parce que voilà, pendant les cinq premières années de Nevrotic, y avait pas grand monde aux concerts. Si les copains venaient pas et qu’ils t’aidaient pas à trois ou quatre bagnoles pour charger le matos, on aurait rien fait. J’adore ma scène, on a la chance d’avoir une scène béton de chez béton en Bretagne et c’est important de la faire vivre, de la faire évoluer.

Vous prévoyez quelque chose de spécial pour l’anniversaire ?

  • Goose : On devrait se faire deux jours avant une longue pause, vraisemblablement en avril. On en parle mais y a rien de figé. Il n’y aura surement pas de concerts de Nevrotic Explosion en 2009, ou très très peu. Une grosse grosse pause.
    Ils ont besoin de bosser tu vois... David (ndr : l’un des guitaristes) et Duche sont dedans depuis si longtemps. Faut qu’ils aient un boulot, une famille...
  • Duche : Ça peut pas continuer comme ça... (rires) A faire des faux arrêts de travail tous les vendredis pour pouvoir aller jouer, tu perds un travail tous les quinze jours.

Pour finir, je vais vous donner quelques mots ou expressions. A vous de réagir en quelques mots ou plus si vous êtes inspirés... On commence avec "DIY" ?

  • Goose : L’essence même du punk. Fais les choses par toi-même, sans attendre que ça te tombe dans les mains. Faut pas compter que sur les autres, vous aussi comptez sur soi.
  • Duche : Ouais, voilà. Et c’est valable pour tout. (silence)
    Mais je pense qu’on fait rien tout seul non plus. Je pense que le DIY, c’est pas que faire des disques soi-même. Son essence est aussi politique, c’est un système sans le contrôle, simplement ça.
  • Goose : Après faut pas non plus tomber dans la démagogie à deux balles, t’es obligé de faire des compromis.
  • Duche : C’est vrai que dans l’absolu, beaucoup de groupes aimeraient faire du DIY, vendre 8 € des disques qui leur en coûteraient que 2. Ça marche pas comme ça, ou alors t’as pas de perspectives d’évolution. Tu seras jamais une "star" dans le DIY si tu veux aller par là. Les stars du DIY elles se font pousser dehors et tant mieux.
    C’est un état d’esprit, une démarche entière avant tout. On a plein de potes dans le DIY, on l’a fait nous-mêmes comme on le disait tout à l’heure. On y est passé, on y serait bien encore si Overcome ne s’était pas planté.

"Sous les balles du capital, point de salut" (ndr : extrait des paroles de "Sous Les Balles Du Capital", titre qui figure sur "The World"

  • Goose : Celle-là, elle est pour toi.
  • Duche : C’est un très grand morceau d’actualité. En ce moment le système est tellement au bord de la falaise, un petit coup de pouce ne ferait pas de mal. S’il y a moyen de le mettre au fond du trou, ça serait avec plaisir.
    Je pense que l’argent est responsable de toute la merde sur cette planète. Je pense que le profit et l’argent sont des valeurs abjectes dans le monde à l’heure actuelle. L’État n’a aucun souci pour trouver un maximum de thunes pour soutenir un système qu’il sait pertinemment néfaste alors que cet argent là pourrait éradiquer la fin dans le monde. Ce qui me fait le plus chier là-dedans, c’est que les gens dorment. Tant qu’on leur a pas mis le nez dans leur merde, ils s’en foutent. Si t’es pas devant TF1, si tu bouges un peu, si tu lis des bouquins et si tu veux voyager, tu te rends compte que dans le monde il y a des peuples en lutte, il y a des choses à faire. J’ai pas de programme mais je sais pertinemment que le capitalisme, c’est pas la solution pour le bonheur et la sauvegarde de la planète.

Télévision ?

  • Duche : Télévision, euh...
  • Goose : Je veux bien répondre à celle-là. C’est ma passion, depuis que je suis petit. Mais je supporte pas la quantité de merde qu’ils nous balancent. Tu as des programmes très bien, franchement, il y a des trucs que j’adore. Mais ça te manipule les masses direct, ça te scotche un cerveau. C’est Big Brother, le mauvais côté de la télé. Mais je chie pas dessus, tu as des bons programmes qui sont faits dans le pays le plus pourri du monde . Tiens par exemple, "Les Soprano" ?
  • Duche : Absolument. Je pense que les programmes à base de violence, de sexe, etc, c’est vraiment bien. Je veux dire que les mecs qui ont les couilles de montrer à la télévision la société telle qu’elle est en-dehors des chemins de censure et compagnie, je trouve ça plus festif que la merde à Cauet ou à Delarue. Enfin, tes lecteurs savent très bien de quoi on parle. Question suivante (rires)...

Punk-rock en Bretagne ?

  • Duche : Ça m’inspire beaucoup de choses, ça dépend de quoi on cause.

L’état de la scène dans la région par exemple...

  • Goose : Vu de notre côté, il y a une certaine cohésion entre les gros groupes. Tagada Jones, qui est un pilier de la scène, que tu les aimes ou pas, tu peux pas le nier ; les Bananes Metalik, les Ramoneurs De Menhirs. Tous ces groupes-là se soutiennent, même s’ils évoluent dans des registres un peu différent.
  • Duche : Ce sont des groupes qui avant tout défendent les valeurs essentielles du punk-rock : l’anti-fascisme, l’anti-racisme, l’anti-homophobie, l’anti-sexisme... Et l’anti-capitalisme car on peut pas dire que ce sont des affameurs de masses. T’as ces trois gros représentants de la scène et les autres. On n’est pas comme dans certains coins de France, comme à Paris où les ponts sont coupés. C’est pas parce qu’un groupe marche que la jalousie s’installe. La Bretagne, c’est 250 km sur 150. Tout le monde se connait, tout le monde se voit, si on commence à se la péter on est dans la merde. Avec Mass Prod, Enragés, les assos et les petits labels, on a encore de beaux jours devant nous. J’ajouterais juste qu’il faut être vigilant par rapport à la montée d’un certain courant identitaire lié à Adsav (ndr : le Parti du Peuple Breton fondé en 2000 par un ancien du FLB) ou d’autres mouvements nationalistes de merde. Ça, ça me débecte.

Nevrotic For Life ?

  • Duche : C’est un peu en stand-by. C’est un groupe qu’on avait monté il y a quelques années pour dépanner quand on ne tournait pas avec Nevrotic Explosion et Right 4 Life. On s’était fait une set-list sur laquelle on reprenait 15 morceaux des Clash. On a joué pour des concerts de soutien aux sans-papiers, pour Paco de Conflict et Inner Terrestrials. Mais faut pas hésiter à solliciter. Si on est là et qu’on peut le faire, on prend que les frais d’essence. Je pense que Joe Strummer, de là où il est, il aurait aimé que ça se passe comme ça.
  • Goose : Et en plus ça défonce, je les ai vus plusieurs fois. Très bonnes reprises des Clash avec un super chanteur (rires).

Merci et bon concert les mecs !...



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