Time Again + J’aurais Voulu + Dolores Riposte @ Batofar (Paris)

Date : 13 août 2007 par Seb-O-Matic

Histoire de compenser l’attente fébrile du nouvel album de Rancid, qui commence vraiment à se faire désirer, on a le droit à un nouveau passage de Time Again, 6 mois après leur premier show dans la même salle. Sortie tardive de bureaucrate oblige, je ne me pointe qu’à 20 heures au Batofar, soit 2 heures après le coup d’envoi initial. Devant la fameuse péniche se dressent des crêtes et perfectos malgré une chaleur estivale enfin atteinte. Je me dis que j’ai dû louper Thump, mais renseignement pris, ce sont les deux groupes de Rockin’ Street Prod (qui organise le concert) que j’ai loupés, puisque Time Bomb vient de finir son set (Thump avait joué auparavant). On rattrapera ça, dès la semaine prochaine pour Time Bomb avec le fameux concert de Leftöver Crack !

Ce sont les Dolores Riposte, remplaçants au pied (et autres choses) levé de Eight Of Spades, qui prennent la suite des opérations devant un parterre aussi clairsemé que la chevelure de PPDA il ya 1 ans. Pas vraiment devant son public, le trio envoie une hilarante intro catholique, prélude au traditionnel morceau d’ouverture « Catéchisme » , et là le pit s’enflamme direct avec… deux bambins qui sautent sur place, seuls devant la scène. C’est super mignon et ils ont même pas de trampoline ! Malgré le manque de réactions, le groupe conserve sa bonne humeur habituelle et rigole même de la situation : « Ca va toujours pas le Batofar ? ». La basse est beaucoup trop forte sur le premier morceau mais le tir est aussitôt rectifié. D’ailleurs en parlant de basse, ce soir c’est Krostifisonfire ! Le bassiste bondissant à décider plus tôt qu’il allait lâcher vanne sur vanne, c’est réussi puisqu’il va même jusqu’à chambrer son chanteur en pleine chanson. Leur excellent premier album est passé en revue, avec le featuring screamo de Till le plus détaché de l’histoire du featuring (je chante ma partie, je vais sur le côté mains dans les poches, je reviens chanter et hop je retourne dans le public discuter) sur « Bombardez-les d’amour ». Le mini-groupe de pogoteurs a un peu grossi et s’en donne à chœur joie sur « Chacun Sa Défonce » où Fred (guitare-chant) hurle comme si une tondeuse venait de lui égratigner la verge alors qu’il se débroussaillait les parties. Un bien bon set, juste dommage que la grosse majorité des keupons soient restés à l’extérieur au lieu de s’intéresser.

Au tour des vétérans de J’aurais Voulu, à la voix qui sent bon le vécu. Gros son, trio qui envoie, et ce malgré un batteur avec deux doigts cassés ! Du coup quelques problèmes de rythmique bien compréhensibles s’incrustent dans le set, mais ne dérangent pas les costauds. On a le droit à une explication de texte de chaque chanson : là une sur la guerre en Irak, ici une sur la police, et une sur les soirées à écumer les bars, avec jeu de mots (« Bars parallèles, bars fixes ») à l’appui. Certaines paroles peuvent faire sourire ou faire cliché, mais on sent que tout est sincère chez ces gars-là, qui jouent punk, mangent punk, vivent punk, baisent… heu j’suis pas allé vérifier. Sur le final Olivier de Time Bomb est invité à les rejoindre pour une reprise. Il tarde à les rejoindre mais a été remplacé par quelques volontaires. Finalement il reviendra sur le dernier morceau, final d’un set de presque une heure, soit même plus que la tête d’affiche !...

Le fait que l’on qualifie souvent Time Again de sous-Rancid ne semble pas les gêner. Ils vont même jusqu’à l’assumer et l’afficher en se sapant exactement comme eux. Mais là où le mimétisme est poussé un peu loin, c’est du côté de chez Daniel Dart (qui aime bien le planter, son Dart…), qui bonnet vissé comme le maître, reprend même les mimiques de Tim Armstrong en pointant des trucs du doigt ou jouant de son côté stone... « Lost In Hollywood » ouvre les débats et ça part vite en gros pogo. Time Again passe vraiment très bien en live, comme ils nous l’avaient confirmé en février. La palme au petit gratteux hispanique, Elijah Reyes, qui saute partout en envoyant sa Les Paul Junior fendre l’air, sans faire trop de fausses notes. Chaque chanson est lancée par le batteur, qui fait un peu tout le temps le même rythme mais bon. La ska « Streetwalker » fait danser les crêteux, « Say Again » est dédiée à Time Bomb et le groupe lance même un circle pit en incitant les gens à courir autour d’un des poteaux . Plutôt cool tout ça. On a le droit à la ultra-rancidienne « Blacknight », dévoilée sur la compilation Warped Tour. Pour l’excellente « The Stories Are True », Daniel invite qui connaît les paroles à venir chanter la partie de Tim Arsmtrong. Ils seront au final 3 sur scène à chanter, très bonne idée, que l’on aurait presque suggéré à Samiam lors de leur dernier passage… C’est à « Cold Concrete » d’achever le show, de façon virulente. Mais au moment où les paroles du refrain, à savoir « i didn’t start no violence » sont chantées, un crêteux au perfecto clouté se met à foutre des droites à un mec, dont le seul tort apparemment était d’avoir une mèche… Heureusement l’individu est vite maîtrisé, et courageux comme il est se presse de sortir de la salle…

Finalement on a le droit à un rappel de deux titres, avec « Outcast », plutôt folk-punk dans la lignée d’un Billy Bragg et pas désagréable du tout. Ils annoncent ensuite une reprise de Rancid, là on jubile, l’œil frétille, on éjacule pour les garçons pour les filles on se met à mouiller comme la péniche, en s’attendant à un classique genre « Ruby Soho », « Roots Radicals », « Radio » ou « Time Bomb ». Et c’est… « Tatoo » ! Quoi vous connaissez pas ? C’est le morceau de Rancid mis sur la dernière compil Give’Em The Boot. En tout cas le morceau est cool avec son refrain « My love for you is true… » que les Time Again s’approprient sans problèmes vu leurs nombreux points communs.

Voilà, c’est fini et c’était bien cool. Encore une bonne réussite pour Rockin’Street, qui en prenant le parti de proposer beaucoup de groupes pour prix réduit fait bien des heureux. Bon sinon j’ai un peu regardé, mais j’ai vu aucun keupon rentrer en Vélib’…(le vélo parisien instauré depuis peu). Dommage…



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