Static Radio + Antillectual + Burst One’s Side + Toad Flanders @ Le Rocher (Malakoff)

Date : 29 septembre 2007 par ForTheCause , Fuckin Asshole

Situé en banlieue proche, le Rocher accueillait ce soir plusieurs groupes de nationalités différentes : Toad Flanders (découverte), Burst One’s Side (connu dans le paysage hardcore français), Antillectual (groupe hollandais) et Static Radio (des américains originaires du New Jersey). Oui mais voilà pour nous, pauvres exilés à la capitale, aller à un concert (en banlieue qui plus est) s’apparente des fois à une chasse au trésor. C’est donc muni de notre sens aigu de l’orientation et d’un plan copié au dos d’un flyer, que nous avons mis les pieds en territoire hostile (aka Malakoff dans le 92). Evidemment on loupe les indications données par des panneaux à la sortie du métro et on met donc une bonne vingtaine de minutes à trouver la salle. Et là, surprise : le Rocher nous apparaît dans toute sa splendeur avec sa déco à dominante rouge, ses banquettes stylés 50’s et les photos noir et blanc de célébrités allant de Catherine Deneuve à Tom Cruise dans Top Gun, le jukebox avec des 45T de Johnny : on se croit de retour en province. Les groupes jouent à même le sol dans une salle au fond du bar, configuration idéale pour ce genre de concerts !

Toad Flanders a déjà commencé, on assistera à leurs 3 derniers morceaux… Les quatre parisiens balancent un punk rock mélo classique mais relativement efficace. Hélas la voix est difficilement audible ce qui enlève une partie de l’intérêt des morceaux… C’est dommage, mais difficile de juger sur aussi peu de temps. Une bonne cinquantaine de personnes sont présentes dans la salle à ce stade de la soirée. L’ambiance est vraiment sympa, les gens souriants, de quoi casser pas mal de préjugés sur les concerts parisiens. (Intervention inutile de FuckinAsshole #1 : Todd Flanders, c’est l’un des fils de Ned Flanders, le voisin ultra-catho dans les Simpsons et "toad" ça veut dire "crapaud").

Burst One’s Side entre en piste : le set démarre à toute allure et on se prend une grosse dose d’énergie dans la figure. Les voir dans une salle plus petite permet d’apprécier ce groupe à sa juste valeur (j’avais déjà aimé leur set en avril dernier à Nantes mais la taille de la salle n’aidait pas vraiment à la proximité) : du punk hardcore balancé à un public qui en redemande, qui danse et chante durant la totalité de la prestation. D’ailleurs, j’ai l’impression que BOS possède une solide fanbase car c’est durant leur set que le public sera le plus nombreux (mention spéciale aux filles en blouses blanches du collectif « contents pour rien », je n’ai pas trop saisi le concept mais ça avait l’air sympa). Bonne musique et bonne attitude avec un chanteur à l’énergie communicative malgré un gros bémol ; la voix et les chœurs sont difficilement audibles et ça c’est vraiment dommage. (Intervention inutile de FuckinAsshole #2 : j’avais déjà vu Burst One’s Side au Sproof Fest 2 (cf. compte-rendu), et je me souviens que le chanteur était un peu timoré. Mais, il semble plus à l’aise en région parisienne, certainement à cause de cette "fanbase" justement, mais par contre les chemises de bûcheron autrichien, ça le fait moyen !

C’est au tour des hollandais de Antillectual d’assurer la suite de la soirée. En général, le hardcore mélo me laisse de glace sur disque hormis quelques rares groupes, mais en live c’est toujours ultra efficace. L’ambiance est toujours au beau fixe ; le groupe joue le sourire aux lèvres et se donne à fond ! Dans le public, les visages sont aussi détendus et bougent au gré des rythmiques et des breaks du trio. Les mélodies sont vraiment efficaces et la voix du bassiste me rappelle un peu Hot Water Music. Une prestation vraiment passionnée et inspirée qui fait mouche dans le public à en croire les commentaires à la fin de leur prestation. Petit gag à la fin avec une fille manifestement ivre qui hurle « Come on, I can do it ! » devant le bassiste en tentant de s’emparer de son instrument. Il n’avait pas l’air vraiment rassuré et on peut le comprendre le pauvre. (Intervention inutile de FuckinAsshole #3 : Mmm… Et puis, elle se frottait un peu partout comme si elle voulait répandre ses phéromones… quelques-uns devaient avoir le "gourdin" comme dirait l’autre).

Je tiens à ajouter que nous sommes arrivés au cours de la prestation d’Antillectual (oui, on était encore à picoler). Evidemment, l’étiquette "à la Propagandhi" mise sur le flyer nous donnant des a priori, j’étais sur le qui-vive pour repérer les plans qui pouvaient ressembler à la musique du groupe culte. Et il y a de ça, il faut l’avouer. Par contre, un mec a dit en sortant "leurs plans à la Propagandhi, c’est abusé !", c’est un peu fort je trouve… C’est en tout cas un groupe qui vaut le détour, et un trio (oui, comme Propagandhi, et alors ? C’est loin d’être un copier / coller quand même !), avec pas mal d’énergie et de bonne humeur à revendre. Chanteur et bassiste arborant fièrement des t-shirts de Tragedy et The Indecision Alarm, si ce n’est pas du bon goût éclectique ça ? En tout cas, ça envoyait du poney !

Mais c’est lors de la prestation de Static Radio que le n’importe quoi est monté d’un cran avec un mosheur masqué par un bandana noir, la voleuse de basse qui hurlait « You’re so sexy ! » à chaque fin de morceaux, allant même jusqu’à embrasser le chanteur et un type d’une quarantaine d’années visiblement là par hasard qui esquissait des pas de danse sur la musique des américains tandis qu’un quidam faisait des geysers de bière avec sa bouche. Chapeau les artistes ! Et il y avait de quoi faire la java sur les breaks dansants de Static Radio terriblement influencé par Kid Dynamite en effet… En plus la voix était plus audible cette fois ci. Bref du classique de chez classique mais ça fait toujours autant plaisir à entendre. On aura le choix entre une reprise de Descendents et de Kid Dynamite. L’enthousiasme du public étant plus flagrant pour la seconde, c’est le New Jersey qui l’emportera face à la Californie. Oui mais voilà, malheureusement quelques minutes plus tard le concert s’achève… (Intervention de FuckinAsshole #4 : c’est clair que le public était hétéroclite (ça fait plaisir), quelques jolies filles (et il y en avait une en particulier qui faisait "mal"), un indépendantiste breton un peu bêta (qu’on n’aura pas réussi à remettre à sa place), deux punkettes étrangères en chaleur (dont la voleuse de basse) et le vieux monsieur, ‘à fond dedans’ (qui ressemble au président du Groland). Je tiens à ajouter une mention spéciale à la barmaid pour son amabilité (Yolande Moreau style), qui sert des bières Kronenbourg, qui sortent du frigo, comme aux teufs chez les potes ! Je me permets d’étoffer un peu la description de ForTheCause pour Static Radio. Le chanteur au crâne rasé ressemble à celui des Voodoo Glow Skulls, il est marrant, mais ne prend pas tellement conscience du fait que l’on n’ait pas tous un doctorat en anglais. Les autres musiciens, guitariste et bassiste, pas bien grands ni costauds, plutôt sages mais bien tatoués, braillent aussi en soutien, ou en alternance, de temps en temps. Derrière les fûts, on a un batteur au look relativement geek qui joue de façon décroisée. Le groupe commence fort avec ses morceaux très efficaces à la Kid Dynamite, donc punk hardcore avec voix à la fois mélo et criarde sur plans dansants, mais le problème ce sont les morceaux un peu plus longuets. Je pense que c’est dommage, car la plus-value de ce groupe c’est son talent à construire des riffs répétitifs et de la musique qui fuse sur des morceaux courts.

Une super soirée en tout cas avec une ambiance vraiment sympa… et un lieu où nous retournerons avec plaisir !



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