oct.
28
2008
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Star Fucking Hipsters >> Until We’re Dead |
Contexte :
Pendant que Leftöver Crack et The Slackers se reposent, Stza, Ara et leurs acolytes s’amusent à monter un nouveau groupe (même si le projet de monter ce groupe remonte à de nombreuses années). Star Fucking Hipsters a connu un grand malheur en 2004, mais en 2007, le all-star band New-Yorkais s’est stabilisé autour de cinq membres permanents. Musicalement proche de LöC, SFH signe sur le label de Fat Mike un album assez peu porté sur la gaudriole.
Chronique :
Attiré par le côté ska du groupe, je me suis aventuré sur un terrain marécageux. En effet, à l’instar de Leftöver Crack, Star Fucking Hipsters fait dans la violence musicale à base de punk, de hardcore à tendance crust, et de ska donc.
Il a donc fallu que je m’accroche, que j’écoute et que je réécoute. Et finalement, le plaisir est arrivé plus vite que prévu. Les fans des Leftö ou des Choking Victims seront, eux, en terrain connu. Le groupe est aussi engagé que ces derniers, et il associe une musique percutante à des textes critiques, le tout emballé dans un artwork d’une grande noirceur bien éloigné des vannes à répétition d’un NOFX… Des titres comme « Zombie Christ » qui s’en prend violemment à W, « 9/11 Was (An Inside Joke) » ou « This Wal-Mart Life », confirment que Stza sait écrire des textes percutants, même si on peut avoir parfois l’impression qu’il enfonce des portes ouvertes (fracasser George Bush en 2008 n’a rien de subversif).
Musicalement, le disque est assez bien équilibré, avec de bons titres répartis un peu partout. Les deux premiers tiers sont même excellents faits de punk/hardcore fiévreux et direct. La chanson titre, « Until We’re Dead », est l’une des meilleures du skeud, faisant office de petit chef-d’œuvre. On note les plans speed à la Dropkick Murphys interprétés par la chanteuse Nico, « Immigrants & Hypocrites », bien rentre dedans mais toujours balisée par la précision rythmique de la frappe de Ara. « Two Cups of Tea » manie même les breaks et les changements de tempo avec habilité et impose, ce qui est difficile à croire j’en conviens, la présence d’un clavecin pendant quelques instants. Les plans ska sur« Snitch to The Suture » (excellent avec ses passages rock’n’roll) et sur « Zombie Christ », sont toujours secs et ont tendance à virer vers un peu plus de violence hardcore histoire de rappeler que le quintet vient de New-York et pas de Kingston, Jamaïca.
Evidemment, dans la dernière partie du disque, le groupe satisfait ses envies crust, ce qui personnellement m’emballe assez peu. « The Path Is Paved » est un titre vraiment trop destroy pour mes oreilles de vieux. Je préfère de loin le style plus direct et percutant d’un « Until We’re Dead ».
Star Fucking Hipsters a aussi prévu quelques passages plus calmes, proches de la ballade même, comme « Only Sleep » et son explosion de clavier en milieu d’album, histoire de reprendre sa respiration ; et surtout, un titre de 8 minutes (! !!) en dernière piste (« Death Or Fight »). Là il faut se poser, prendre le livret et lire les paroles. La chanson parle d’une armée qui entre dans une ville, les bottes claquent, les portes sont enfoncées et les gens sont exécutés. Cette armée, c’est l’armée américaine. L’ambiance générale rappelle un peu « The Green Fields Of France » des Dropkick Murphys. Voilà pour la partie Death. La partie Fight est celle du réveil et de la lutte. Et la musique est à l’avenant puisque la chanson, étrangement calme et mélancolique jusque là, part dans une implacable fureur hardcore.
Star Fucking Hipsters prouve avec cet album d’une grande cohérence qu’on peut être des killers et avoir des qualités de songwriting indéniables. Encore une belle signature pour Fat et un groupe qu’il va falloir suivre de très très près.
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