Preying Hands

Preying Hands >> Through The Dark

Contexte :

Trois ans après la mort de Ballast - groupe crust dont sont issus 3 des membres de Preying Hands -, et un an après la création de ce groupe, la formation sort son premier album. "Through The Dark", tel est le nom du bébé, s’offre pour sa sortie une ribambelle de labels dont Fight For Your Mind.

Chronique :

Voilà une chronique qui aura eu du mal à sortir : commencée il y a près d’un an et demi (et ne faisant pas partie de celles qui s’écrivent avant même que le diamant ait quitté le sillon), elle a été mise de côté faute de temps, puis oubliée. Elle aurait ainsi pu rester longtemps dans les tiroirs, si une petite voix (ma conscience, à moins qu’il ne s’agisse d’un être à la calvitie précoce dont je tairai le nom) ne m’avait conduit à m’y intéresser de nouveau.

Et il était temps ! Car le pire dans tout ça c’est que cet album ne fait en aucun cas partie de la catégorie des "juste bons à prendre la poussière sur l’étagère". J’éviterai tout d’abord toute tentative de comparaison entre Preying Hands et Ballast. Premièrement parce ma (mé)connaissance de ce second groupe voue cette tentative à l’échec le plus complet. Deuxièmement parce le son livré sur cette galette est d’une facture suffisamment bonne pour ne pas vouloir le noyer dans un jeu des sept erreurs. Un dernier argument qui pourra peut-être en faire sourire certains qui, piégés par les clichés, dépeignent le crust comme une musique rageuse, explosant bien souvent les limites de la saturation, fonçant à 100 à l’heure pour tout écraser sur son passage, et ne laisser que des ruines au cœur desquelles (attention instant lyrique...) résonnent encore cette voix martyrisée, cri de bête sauvage sur les sentiers de la guerre, qu’on qualifie en l’espèce de "chant".

Certes un bon nombre de groupes crust correspondent aisément à cette description, et certains pour un résultat moins dégueulasse que cette description (caricature ?) pourrait laisser penser.
Et pourtant, Preying Hands se situe bien loin de ces clichés, œuvrant ici plus dans la mélodie (où le rythme se laisse parfois plus aller au mid-tempo) qu’à la charge hardcore toutes guitares dehors. Le tout garde toujours assez d’énergie pour ne jamais cesser de se faire accrocheur. De la mélodie, certes, mais ne vous attendez pas à trouver des riffs colorés et insouciants ; ici la sonorité est plus sombre, voire grise à l’image de l’artwork.

Une atmosphère parfaitement bien soulignée par le duo de voix (« Prefabricated Passions ») féminine (avec un arrière-gout légèrement rauque plus ou moins présent selon le tempo pour le chant) et masculine et gueulante pour les chœurs. Une ambiance à tendance mélancolique, certes, mais qui ne sacrifie pas pour autant l’entrain. Il suffit pour s’en convaincre de jeter une oreille à « Sinking » et surtout à « To Scars » qui succède et s’enchaine brillamment à la précédente au terme d’une gueulante sur laquelle vient se poser une intro qui ne peut vous vouloir que du bien.
N’oublions pas également le riff de « Through The Dark » qui vient justement percer les ténèbres pour nous offrir un petit rayon de soleil bien sympathique.

Pourtant, malgré ce passage, cette mélodie, ce riff, cette ligne de chant, ce petit je-ne-sais-quoi accrocheur trouvé au détour de la plupart des dix titres de l’album, aucun ne parvient à se faire suffisamment indispensable à nos oreilles pour vouloir le faire tourner en boucle dans le baladeur toute une journée durant. Un défaut qui n’empêche cependant pas cet album de satisfaire les oreilles et c’est toujours avec le même plaisir qu’on y reviendra ; après tout c’est bien là l’essentiel !

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