février
15
2010
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Rat Attack >> This Is Art |
Contexte :
Après un EP From The Sewers We Rise sorti en 2008, je m’attendais à voir Rat Attack débouler avec un premier album sous le bras à la prochaine occasion. A tort, puisque c’est fin 2009 que sort This Is Art, le nouvel EP des furieux anglais. De quoi laisser patienter encore un peu jusqu’à la nouvelle prod’, mais bordel un long-jeu quoi !
Chronique :
J’avais réellement été scotché par le premier EP de Rat Attack sorti en 2008, je l’avoue. C’était donc avec impatience que j’attendais d’acquérir le premier album des anglais un an plus tard, mais c’est finalement un nouvel EP, This Is Art, qui arrive dans ma discothèque. Déception donc, mais avant de parler trop vite, jugeons plutôt de la qualité de ces six nouveaux titres offerts par le groupe originaire d’Exeter.
L’EP déboule avec « The Southern Lights », balancé avec son clip quelques temps plus tôt sur la toile. On entre donc en terrain connu, suite directe de From The Sewers We Rise, avec ce mélange de hardcore et de rock’n’roll assez proche d’un Gallows ou d’un The Bronx. L’efficacité prime donc, quelques sing-alongs pour plus de puissance et surtout une base rythmique (basse/batterie) en parfaite adéquation avec le côté dansant de la guitare de Charlie.
La suite ne se fait pas attendre : « I Still Function » et « This Is Art », deux morceaux absolument excellents, servis par une production à la pointe du genre. Petite explication quant aux paroles du dernier sus-cité, qui éclairent par la même occasion le titre et la pochette de l’album : "You can’t chain a dog to the wall and leave it suffering, festering for the sake of art... You call this real, I call it fake... If this is art, then this is art". Pour que vous cerniez le sens je rappelle les faits : en 2007, un ’homme’ du nom de Guillermo Habacuc Vargas (jetez lui des pierres si vous le croisez dans la rue) se présentant comme un ’artiste’ enchaîne un chien dans un musée et le laisse mourir de faim au nom de l’art. Le public est invité à observer l’animal souffrant le martyre, sans que bien entendu aucun d’entre eux n’interviennent puisque "c’est de l’art"...
Passons, pour en revenir à la musique, puisque force est de constater que ce nouvel EP de Rat Attack est encore une fois une pure réussite. Sur les six titres (il n’y en a en réalité que cinq, « Sleep In Wreckage » n’étant qu’instrumental et ne durant qu’une petite minute) rien n’est à jeter, c’est clair et net. J’apprécie toujours autant le phrasé presque ’parlé’ de Drew, le jeu de batterie impeccable ou encore le côté furieusement rock’n’roll agrémenté d’influs métal, hardcore, bref ce mélange de style si parfaitement dosé qui fait du combo anglais un groupe qui se distingue des autres.
Rat Attack est selon moi de taille à rivaliser avec les cadors du genre (d’autant plus quand les derniers The Bronx ou Gallows se font décevants et perdent petit à petit leur public aussi vite qu’ils l’ont acquis) mais la reconnaissance ne viendra, je pense, pas avant qu’ils aient franchi le cap du premier album. En tout cas, moi j’ai déjà adopté ce groupe et vous conseille vivement d’en faire autant pour pouvoir vous la raconter sur la plage cet été en parlant de groupes inconnus à de belles donzelles bronzées.
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