Tagada Jones + Parabellum + L’Opium du Peuple + Doberman (crew) @ Le Ninkasi Kao (Lyon - France) le 03/10/2007

Ma présence au Ninkasi Kao en ce 3 octobre 2007 relève un peu d’une succession de circonstances plus ou moins hasardeuses. Je vous éviterai les détails mais toujours est-il qu’en ce mercredi soir je me retrouve devant la salle aux alentours de 20h30, et Doberman (crew) a déjà bien entamé son set. Le temps de rentrer et l’un des deux chanteurs annonce : "on va vous laisser, après nous il y a trois super groupes !". Doberman (crew) jouera quand même un dernier morceau qui me permet de constater le style limite néo-métal que j’apprécie très peu, le tout en offrant un très court passage de « Cargo » des Tagada Jones au milieu du titre. Les remerciements fusent et la bande quitte la scène sous les applaudissements d’un public qui a visiblement apprécié. Oui, tout à fait, le public a apprécié. Il faut dire qu’il n’est pas vraiment constitué en majorité de fervents punk-rockeurs mais plutôt de kids d’une quinzaine d’années et qui découvrent sans doute pour la plupart les concerts de rock. Ils sont donc moins exigeants que nous, vieux cons que nous sommes.

L’Opium Du Peuple monte sur les planches, et impose immédiatement sa dictature de la bonne humeur. Le groupe a un set directement écrit pour cela : il reprend des succès de variété française en version punk-rock ! Le quatuor commencera par une reprise de Bruel, « Là-bas », (ce qui me donne l’occasion de crier Patrick avec la voix stridente qu’il faut) et continuera ainsi sur sa lancée en interprétant des titres que tout le monde connaît sans forcément savoir ce que c’est (je ne suis pas expert en variété française). Les blagues s’enchaînent au milieu des riffs semblants tout droits sortir d’un bon vieux Rancid, et le chanteur habillé jusque-là en chemise-cravate va aller derrière la scène pour en revenir tout transformé. C’est un costume de sado-maso qui est sorti pour l’occasion, et le set en deviendra du coup encore plus hilarant. Le dernier morceau est évidemment une reprise très connue mais dont je ne me souviendrais pas l’auteur (Voulzy paraît-il) et divers courts extraits de groupes punk-rock y sont incorporés. On aura droit à un « Kill all the white man » de NOFX, un « White Riot » des Clash, un « Sheena is a punk-rocker » des Ramones, un Dead Kennedys, un Parabellum… Excellent pour clore ce set et il faut bien avouer que j’aurais aimé que ça dure plus longtemps ! Forcément, en jouant, des courts extraits certes, mais de groupes classiques, il est facile de se mettre le public dans la poche.

Un tour au merch pendant le changement de plateau qui se fait long, mais long… Parabellum est le groupe à suivre et force est de constater que les vieux rockeurs font un peu les stars sur le coup… Camouflage sur les amplis, fond de scène doré… L’installation dure et semble ne jamais arriver à terme. Mais ça y est, Sven finit d’installer ses effets de guitare et les quatre acolytes montent ensemble sur scène.

Et à ma surprise les costumes ne sont plus à l’honneur mis à part pour le guitariste soliste. Les trois autres gaillards sont en chemise-cravate et le chanteur s’est même rasé la barbe. Le groupe en devient légèrement moins amusant à regarder mais l’essentiel n’est pas là. Le set a démarré par « Comme un héros », extrait du nouvel album "Si Vis Pacem", et les titres s’enchaînent avec peu de temps morts. L’ensemble est interprété avec charisme et rigueur mais malheureusement sans énergie vraiment apparente. Bien sûr à leur âge j’aimerais en avoir autant mais la fougue rock’n’roll et la forte dose de concerts donnés auparavant par le groupe semble un peu lointaines. Mais Parabellum a son public, ses tubes à l’image de « Saturnin », et forcément voir un groupe de telle renommée pourrait s’avérer de très bonne augure. Mais il n’en est rien. Le groupe assure son set sans pour autant sembler être au meilleur de sa forme, seuls les excellents solos de Sven nous permettent de respirer au milieu d’un set trop linéaire. Parabellum finit logiquement sur les "mort aux vaches, mort aux condés" de « Cayenne » après un rappel plus que prémédité (et un court extrait d’« Anarchie en chiraquie » transformé en « Anarchie en Sarkozy »), et qui ne déclenchera pourtant pas l’hystérie générale comme on aurait pu le penser. Encore une fois les remerciements fusent et le groupe tient à souligner que ce soir l’asso organisatrice (Mediatone) fête ses dix ans et qu’elle mérite bien qu’on foute un gros bordel. Il n’en sera rien…

On passe au bar boire un coup, on prend notre temps, il est déjà tard alors on se dit que le changement de plateau va se faire très bref mais après une bonne demi-heure d’attente, toujours pas de Tagada Jones sur scène… On attend, on attend, et la salle va par la même occasion se vider un peu à cause du dernier métro qui pointe son nez à minuit.

Enfin ça y est, le désormais quatuor (Gus a récemment quitté le groupe) monte sur les planches et entame son set par « Dblju ». Le son est mauvais, très fort, et de toute façon dans cette salle je n’ai jamais entendu un bon son ! Comme à son habitude, Nico, le chanteur-guitariste, parle beaucoup, ou plutôt hurle beaucoup entre les morceaux. Mais ce soir il n’agitera pas sa langue pour parler politique comme il a l’habitude de le faire, plutôt au moins une dizaine de fois des : "faites du bruit pour Mediatone ça fait dix ans qu’ils organisent des concerts ici à Lyon". Entre les remerciements envers l’asso il y a quand même des morceaux, et c’est en grande partie le dernier album "Le Feu Aux Poudres" qui est mis en avant ce soir. « Cargo », « Thérapie », le tout au milieu de titres plus anciens comme « Manipulé » ou « Ecowar », la set-list est bien choisie même si on regrette quand même l’absence de quelques tubes comme « Star-system ». L’énergie est là, plus dans la fosse que sur scène, mais Tagada Jones n’est pas non plus le genre de groupe à sauter dans tous les sens et sa musique ne s’y adapte pas de toute façon. L’heure avance et forcément le public se fatigue, c’est alors que le groupe quitte la scène pour un rappel à suivre, comme d’habitude… Mais une fois revenus sur les planches Nico annonce que maintenant ils vont jouer quelques reprises avant de dire bonne nuit à tout le monde. C’est donc trois des six reprises présentes sur "6.6.6" qui seront jouées, dont l’excellente « Jouer avec le feu » des mythiques Shériff.

Une heure du mat’, c’est finit, ça fait tard mais c’est pas tous les jours qu’une asso de concerts fête ses dix ans. Si le concert du soir fut plutôt mitigé, n’offrant aucun grand moment ou grosse claque, ce fut une soirée placée sous le signe de la fête, qui, si elle ne fut pas réellement présente à nos yeux, le fut sans aucun doute pour Mediatone et les groupes du soir. Alors une bonne fois pour toutes, tous ensemble : "Bon anniversaire Mediatone !"

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