Tagada Jones + Okploïde + Nevrotic Explosion + Contra Legem le Quimperlé (29)

Arrivée 21h sur le parking de la boîte le Scarabée près de la voie express menant à Quimperlé dans le Finistère, un coin pénard, propice à la teuf mais malheureusement assez excentré aussi. Après les quelques bières de rigueur, petite discussion sympa avec Olivier de Woolly Bully, manager des palois d’Okploïde, "l’attraction" de la soirée. On apprend ainsi que le groupe a dégoté un deal de distribution spécialisée dans la musique latine aux Etat-Unis : Misrolas (www.misrolas.com), et qu’il se présente ce soir avec une section cuivre remaniée : la trompette en moins et un sax en plus (2 au total donc alto et ténor). Après l’annulation des dates françaises des vieilles gloires ricaines de Dog Eat Dog, la tournée de promotion de l’album d’Okploïde est du coup un peu malmenée. Le groupe compte pourtant bien saisir sa chance afin de démontrer que l’on peut miser sur eux, se montrer, impressionner et trouver un soutien financier pour poursuivre l’aventure du groupe voilà le but afficher.

La soirée commence avec Contra Legem, signé sur le label rennais qui n’en finit plus de monter, Enragés Prod. Un show carré, qui n’invente rien mais distillé avec un maximum de bon humeur et de patate. Mêlant punk hardcore oldschool et élans inspirés des feux Seven Hate, CL est un bon mix de générations qui mérite bien mieux que les trois pékins qui étaient là pour les voir, dommage, même si on peut penser, au vu de la qualité du groupe qu’il ne tardera pas à déplacer lui aussi les foules.

Nevrotic Explosion enchaîne ensuite. Déjà des vieux routards de la scène bretonne, valeurs sûres, les punkers de St-Brieuc n’ont plus rien à prouver devant le public de Quimperlé. Une qualité de jeu au poil, une verve positive et de l’énergie à revendre malgré quelques soucis de têtes d’amplis basse, un show très pro pour un groupe qui mérite vraiment qu’on parle de lui. Souhaitons-lui le meilleur pour leur prestation à venir au Fury Fest 2005.

Si on avait pu avoir quelques craintes quant au nombre d’entrées, après le set des NE c’est le soulagement, la salle s’est bien remplie, il reste du monde sur le parking à picoler donc tout est réunit pour qu’Okploïde entre en scène.

Les 8 musiciens débarquent petit à petit au de l’intro énergique (qui clôt l’album !), puis les titres de l’album défilent, tube après tube. Une set-list bien montée avec les joyeuses "Pitufos", "Barcelona", le vieux tube "Facil Girl", "Facha", les énervées "SMB", "Sensaciòn" et "Guerra" qui fait monter l’ambiance d’un cran. Rajoutez "Perdida" avec ses cuivres efficaces, "Sin Frontera", "Miseria Espectacular", qui le fait bien même si le superbe solo de A. Piedrafita, invité sur l’album, fait bien sûr défaut. Le point d’orgue avec la fabuleuse "Secta" et on termine sur les rotules, des "putains c’est trop bon !" montent de-ci, de-là mais le groupe termine comme il avait commencé sur l’outro. L’absence de la trompette s’est faite bien sûr ressentir par moments mais Frank au trombone assure vraiment et les deux sax tirent leur épingle du jeu. Un très bon show dont l’efficacité se mesure à se qu’on en garde en tête une fois les décibels retombés : l’émotion de "Historia", la mélodie de "Pitufos", la gaieté de la sérieuse (!) "Guerra"... Okploïde a à mon avis fait forte impression ! (message spécial cependant à Geoffroy le guitariste à bonnet le plus grimaçant de la scène française !)

Même si les trois-quarts de la salle, comble pour terminer le soirée, avaient déjà vu Tagada Jones 3 ou 4 fois, impossible de nier que l’essentiel des personnes présentes s’est déplacé pour les hardcoreux bretons. Le groupe a décidément une base de fan solide et le lui rend bien avec une performance qui se finit à trois heures du matin et toute la carrière du groupe passée en revue. Avec Tagada Jones on peut véritablement parler de "performance" : les mimiques tripantes de Gus le chevelu, la projection vidéo en arrière plan, les samples qui ajoutent désormais un plus indéniable à l’univers du groupe et bien sûr la force qui se dégage de leur musique. Même si le set se révèle un peu long tout de même pour le non-fan absolu, leur son lourd et hypnotique empreint de messages engagés et souvent positifs fait grosse impression. Il est clair que le groupe n’est pas avare avec son public : grosse ambiance, le groupe prend clairement du plaisir , le pogo et les slams s’enchaînent (y compris un du patron de la boîte !), les furieux s’en donnent à coeur joie, y’en a qu’ont vraiment la santé !

En résumé un concert très réussi, un bon son (pensez aux bouchons de protection !), une bonne ambiance, alcoolisée et festive, et des performances très réussies, que demander de plus ? En tout cas la Bretagne se passe très bien des groupes ricains capricieux (DED), ils savent pas ce qu’ils ont raté et toc !

Message spécial aux gars d’Okploïde, pas loin de 1000 bornes pour venir de Pau, une tournée promo auto financée, amputée d’un groupe ricain de renom (il leur était arrivé la même mésaventure avec les Voodoo) ; la scène Française compte des groupes de grandes qualité dans ses rangs, elle se renouvelle sans cesse mais a du mal à se pérenniser et si on veut que ça change il faut soutenir ce genre de groupes qui le méritent... Support your scene !

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