Parabellum

Parabellum >> Si Vis Pacem

Contexte :

Parabellum fait aujourd’hui partie du patrimoine du rock d’ici. Toujours punk jusqu’au bout des ongles, le combo de Schultz et de Sven affiche six albums au compteur, deux live, des compiles et un tas de 45 tours… Et on peut dire en 2011 que la seconde partie de la vie du groupe, celle d’après la reformation, a été plus longue que la première. Dernier album en date, sorti chez Enragés Productions, amitié entre Schultz et Niko "Tagada Jones" oblige, "Si Vis Pacem" nous dit que pour avoir la paix, il faut se préparer à la guerre…

Chronique :

Et côté artillerie, le groupe envoie du lourd. On ne va pas s’attarder ici à décrire ce que Parabellum a toujours su faire parfaitement, du punk-rock massif, mais plutôt parler de ce que cet album apporte de nouveau. Car oui, près de trente piges après sa création, Parabellum peut encore surprendre. Est-ce lié à la collaboration de Reuno de Lofofora ou à la production de Bruno Preynat (un acolyte de Mickey 3D) ? Toujours est-il que "Si Vis Pacem" apporte du sang neuf dans les veines du quatuor, rare survivant de l’ère alternative qui en a bercé tant, moi le premier.

Parabellum balance d’emblée deux titres loud, heavy, superbement arrangés, que sont « Tant Qu’il Y Aura des Watts » et surtout « Comme Un Héros », avec sa muraille de guitares, sa basse crasseuse et cette voix rocailleuse à réveiller les morts. Le ton est donné, le groupe a une furieuse envie de faire du bruit, et il ne va pas se gêner, en particulier avec l’incontournable « Sale Gueule », putain de tube en puissance.

Toujours vintage, Parabellum envoie un « Rock’n’Roll Class Affair » qui évoque quelque peu les anciens de Trust, mais c’est surtout sur la grandiose « Bang Bang », immortalisée en son temps par Nancy Sinatra, que le groupe dit son amour de la musique d’outre-Atlantique, chère à Hank Williams, à Johnny Cash et à Chuck Berry. On pense à un désert parsemé de cactus, à un saloon enfumé, à quelques paires de santiags poussiéreuses, celles d’une poignée de salopards prêts à en découdre à coup de révolvers. Schultz a toujours su faire la jonction entre rock’n’roll sixties et punk destroy, et le prouve une fois de plus en adaptant avec pas mal de brio ce standard vieux de plus de quarante ans, écrit par Sonny Bono.

Et un fois n’est pas coutume, c’est avec ses deux titres les plus calmes que Parabellum fait mouche. « Noir Sur Bleu » est un titre qui prend le temps de poser une guitare sèche et de rappeler à ceux qui l’auraient oublié à quel point la belle voix de fumeur de Schultz peut véhiculer de l’émotion. Et sur « C’est Pas Gagné », le groupe invite Sanseverino qui forme avec le vieux lorrain un duo à première vue assez improbable, mais finalement parfaitement en phase : ça swingue à mort, les guitares virevoltent, tapent, vibrent et résonnent, et voix contre voix, les deux gaillards font leur show à l’américaine comme s’ils étaient des "amis d’trente ans".
On pense aux Tontons Flingueurs, à La Clinique Du Dr Schultz et bien sûr aux anciens de Los Carayos. C’est pas ça qui va nous rajeunir et ça tombe bien, on n’était pas venu ici pour écouter Sum 41, mais pour se rappeler avec un peu de nostalgie "le bon vieux temps du rock’n’roll".

Connexion
Inscription
Informations de connexion
  •  

Copyright © 2003 - 2011, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.


SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
<>