C’est en 2005 que Salvation City Rockers voit le jour à Paris. Au départ, le groupe est un side-project, puisque la plupart de ses membres sont occupés dans d’autres formations. A l’origine du groupe, on retrouve l’inénarrable Alteau. Est-il encore besoin de présenter le personnage ? Disons oui, pour les kids qui vont lire ces lignes. On retrouve des traces du gars dès le milieu de 80’s. Il dessine pour pas mal de groupes de l’ère alternative ainsi que pour des fanzines, et a un coup de crayon disons à la Frank Margerin. Pour vous donner un aperçu du style, allez voir par exemple du côté de la pochette de la très belle compilation « Christmas Party » sortie sur Division Nada au début des 90’s et qui, c’est le moins que l’on puisse dire, a bercé la fin de mon adolescence. Ceux qui ont vu le live d’adieu des Bérus en 89 (« Viva Bertaga ») ont probablement aperçu Alteau ça et là, le gars étant omniprésent dans la scène un peu à toutes les époques.
Quelques années plus tard, il réapparait sur la vidéo « Rudy Roots Boy » qui tente de faire le point sur le ska en France : Alteau a coupé sa mèche, c’est un skinhead fan de bon son en provenance de Jamaïque. Il monte The Herberts, un groupe de Oi ! vindicative avec des textes parfois contestables mais au style foutrement efficace. Quelques années plus tard, le gars va voir de l’autre côté du punk-rock et crée Bad Lieutenants, un groupe punk à tendance Rock’n’Roll, influencé notamment par The Saints, et qui fait presque figure de all stars band avec Jérome ex-Cadavres à la basse et Jean-Claude ex-La Souris Déglinguée à la batterie.
Au début de Salvation City Rockers, Alteau est encore le chanteur de Bad Lieutenants, mais le gars à bigrement envie de street-punk et décide d’appeler son pote Jérémya, guitariste/chanteur de J’Aurais Voulu (et ex-Charge 69, Brigada Flores Magon…), pour lui prêter main forte. Se joignent à la troupe Ludo à la basse, lui aussi membre de J’Aurais Voulu (et lui aussi ex-Brigada), ainsi que Mad Phil, connu pour ses passages dans Sherwood Pogo ou chez les Cafards (c’est pas tout jeune) derrière les futs.
Le groupe pond une première démo, mais Alteau et Phil sont des parigots alors que Ludo et Jérémya habitent à Colmar. Pas facile de continuer dans ces conditions, même si on a la foi (Alteau est très attaché à son pote Jérémya et Salvation City Rockers ressemble avant tout à l’assemblage de ces deux-là). Ludo et Jérémya se consacrent à fond à J’Aurais Voulu, et Alteau et Mad Phil décident de faire appel à Loki pour reprendre la gratte et à Franki pour tenir la basse. Les deux sont membres de Edge Up. La nouvelle mouture de Salvation City Rockers bosse sur une nouvelle démo début 2007, avant d’être rejoint par Hugo à la deuxième guitare. Le groupe est donc composé de deux vieux de la vieille, Altreau et Phil, et de trois jeunots, Loki, Kranki et Hugo. Salvation City Rockers donne pas mal de concerts, surtout en région parisienne, et ouvre notamment pour The Aggrolites.
Ils partent rapidement en studio, épaulés par Sophie au clavier, pour enregistrer leur premier album éponyme qui sort chez les américains de Joe Pogo Records en 2010, après pas mal de tergiversations.
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