Talks (The)

Talks (The) >> Live Now, Pay Later

Contexte :

Après The Kooks, The Strokes, The Vines, The Hives, The Futureheads, The Maccabees, The White Stripes… voici le nouveau groupe en "the" qui finit par un "s et qui a tout le potentiel pour briller tout en haut des charts de Grande-Bretagne et d’ailleurs. Qu’attendent donc les Domino, les Warp ou les Fiction Records pour signer cette perle rare venue tout droit du Yorkshire ?

Chronique :

On se le demande en effet. Le groupe a choisi de travailler avec Warren Records, structure indépendante bien de chez lui pour ce premier opus dont j’avais repéré des extraits quelques temps avant sa sortie, au hasard de mes pérégrinations nocturnes aux confins de "la toile".

Comme un certain nombre de mes congénères, j’étais inconsolable depuis la mort de The Dead 60’s il y a quelques années. J’avais bien essayé de me raccrocher à Beat Union, mais le quatuor stylé, après un premier album avec John Feldman (Golfinger) à la production, semblait être entré dans une longue période d’hibernation (c’est un euphémisme).

Alors voilà, The Talks marche dans ces sillons. The Talks c’est 33 % punk-rock, 33 % brit/pop, 33 % ska/reggae. Je vous laisse décider pour le pourcent restant. On pense évidemment aux Clash, figure tutélaire pour pas mal de groupes de la perfide Albion, à Rancid pour le mélange, à The Jam pour l’élégance, aux Specials, aux Ruts, ou à Arctic Monkeys pour le côté « tout juste sorti du lycée mais avec déjà la maturité des grands ».

"Live Now, Pay Later", c’est 17 titres tous plus réussis les uns que les autres : ça poutre à la punk sur « Killer Sinner », pur hit en puissance avec toujours un zest de pop dans les voix pour rester grand public, un bon break par-ci, des beats reggae par-là. Et ça continue dans le même trip avec « Faces », ou avec « One More Min », dont la construction rappelle le meilleur de The Police, à l’époque où le groupe pensait à autre chose qu’à remplir des stades avec des billets qui coûtent la moitié d’un SMIC.
Reconnaissons-le volontiers, avec The Talks, on ne part jamais dans la violence destroy façon Exploited/GBH/Discharge. On reste à cheval entre les plans mélos à la Buzzcocks et les va-et-vient reggae vs punk des Members, des Ruts ou de nos Burning Heads nationaux.

Et, appartenance au royaume d’Angleterre oblige, le groupe nous balance quelques merveilles pop dont « Picture This » est la saillie la plus remarquable. Qualités vocales incontestables, mélodie efficace, orchestration splendide.

The Talks c’est aussi un sacré penchant pour le ska, celui des Specials et de The Selecter, punkifié certes, parfois popisé, mais toujours respectueux, entre l’hommage et la volonté de se démarquer et de trouver sa voie. Et là, de la très sensible « Boy From Cott » à la plus catchy « Running Out The Laughter » en passant par l’énergique « Happily Ever After », on a affaire à un pur déluge de style, de classe et d’élégance britannique sans l’ombre d’une faute de goût.

Une balade façon jamaïcaine (« Not Tonight ») annonce ce qui va être le sommet du disque, « Kids In Town », pure merveille punky-reggae comme chez les plus grands à la fin des 70’s. Un beat d’une régularité métronomique, une voix fantomatique comme dans « Ghost Town », des sons de cuivres étouffés, un phrasé incisif et précis, une basse qui flotte au-dessus d’une épaisse nappe de brouillard… On pense à « White Man In Hammersmith Palais », à « Police and Thieves », à « Jah War », à « Offshore Banking Business », à « Soul Train », à Red London, à Arthur Kay ou à Stiff Littles Fingers. Et on se dit que ceux-là ont trouvé LE son. Celui que tu trouves irrésistible à chaque écoute, celui auquel tu resteras fidèle dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans...

The Talks, c’est un putain de groupe sorti de nulle part qui réussit à résumer en moins d’une heure plus de trente ans de rock anglais, que tu peux écouter avec le même plaisir au réveil, au coucher, au boulot, au pipi, dans ta caisse ou avec ta meuf devant un coucher de soleil, un soir d’été, sur la plage de Brighton...

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