Gaslight Anthem (The)

Gaslight Anthem (The) >> Handwritten

Contexte :

« C’est dur de trouver de nouvelles façons de raconter des histoires ou d’écrire des chansons ; même des habits faits de viande ne pourront rien pour toi si ta musique n’est que de la dance sortie des années 80 ». Nick Hornby, l’auteur londonien du fameux « High Fidelity » - ou les aventures d’un disquaire qui établit des tops disques pour chaque situation, culte -, signe l’introduction du quatrième disque de The Gaslight Anthem. Un bien joli prologue, où le gaillard présente la formation du New Jersey comme un groupe qui ne révolutionnera rien, mais qui fait de la bonne musique. Sûr que c’est un peu plus classe que l’article ridicule de Vice les comparant à Nickelback...

Chronique :

Pas la peine de chercher à contre-argumenter cette merde qui ne cherchait qu’à faire de la provocation facile. Tous ceux qui passent plus de temps à écouter de la musique qu’à préparer leur tenue de hipster le matin en auront plus ri qu’autre chose. Reste à savoir ce que pourraient en penser les TGA, pas réputés pour leur sens de l’humour : ils auraient assez mal pris que les Off With Their Heads aient cherché à appeler un de leurs EPs « The ’69 Sound ». Pour une fois, les deux faces auraient été parfaitement utilisées... Bref.
Avec « 45 », on commence par du pur Gaslight Anthem : petit riff de guitare qui cavale, Alex Rosamilia fait des merveilles en taquinant sa Fender, couplet enlevé et refrain efficace. Le genre de morceaux qui revient vers les débuts du groupe, tant il aurait pu figurer sur « Sink Or Swim ». Très bonne entrée en matière, et une annonce assez frontale de la nouvelle puissance du groupe, à force de tournées prestigieuses (Bruce Springsteen, Social Distorsion, Soundgarden...) et de succès dans les charts. A tel point que Brian Fallon et ses copains - dont son beau-frère, le bassiste Alex Levine - sont passés de SideOneDummy à la major Mercury pour ce disque « écrit à la main ». Leur trajectoire est décidément très proche de celle d’Against Me !.

On aurait donc pu redouter une petite baisse de tension dans les compositions du groupe, surtout avec Brendan O’Brien (Incubus, The Offspring, Papa Roach... mais surtout Pearl Jam) à la production. Si l’on sent un aspect plus pop assumé, avec des arrangements particulièrement soignés (« Here Comes My Man » et son intro Coldplay), on retrouve toutefois la patte Gaslight Anthem, toujours présente via le timbre de Fallon et les riffs de Rosamilia (la superbe « Mae », meilleure illustration sonore possible). Il n’y a rien à dire sur « National Anthem », le combo guitare-voix-cordes ne peut que s’écouter et inviter le frisson à venir parcourir la plus réfractaire des échines. Qu’ils installent une ambiance plus posée avec l’harmonica sur la jolie « Keepsake » ou qu’ils musclent les riffs de guitare sur l’intro de « Too Much Blood », les gars restent aux commandes et ne s’effacent jamais, pour amener leurs chansons exactement là où ils le souhaitent et sortir une nouvelle fois un album d’une solidité exemplaire.
La preuve avec « Too Much Blood », toujours, au refrain finement arrangé et semblant sortir de nulle part. Des petites innovations qui montrent l’évolution du groupe, qui en plus de cela semble s’éclater comme jamais, à faire péter les guitares sur la très bonne « Biloxi Parish » ou sur « Mulholland Drive », à reprendre « You Got Lucky » de Tom Petty, ou encore le « Sliver » de Nirvana dans les bonus de l’édition deluxe. Bon, cette version est très fidèle à l’originale et n’apporte pas grand chose, contrairement à « Blue Dhalia », dont on se demande bien pourquoi elle ne figurait pas d’office dans l’album tant elle est jubilatoire, avec une ligne de chant magnifiquement trouvée sur les refrains.

La voilà la grande force du groupe, toujours capable de clamer avec une brillante énergie et de savantes mélodies des textes emplis de mélancolie. « What’s your favourite song ? / That’s mine, I’ve been crying to it since I was young / I know there’s someone out there feeling just like I feel », voilà pour les paroles d’ « Handwritten », autre tube en puissance qui donne son titre à l’album. « Desire » et « Howl » sont du même acabit, avec des chœurs venant s’attaquer aux haut-parleurs d’entrée de jeu, un peu en mode « tube de l’été ». A noter que cette dernière est une nouvelle référence littéraire, tirant son nom d’un poème d’Allen Ginsberg, souvent cité comme parmi les œuvres fondatrices de la « beat generation » dont se revendiquait Kerouac. Un petit tour sur Wikipedia vous en dira tant. On se rappelle que Dickens avait déjà servi aux Gaslight Anthem avec « Great Expectations ». Redonnons la parole à Nick Hornby : « Des rockers qui lisent.[...] Les Gaslight Anthem sont le genre de gens que j’aime bien ». Il n’est pas le seul dans ce cas.

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