Alien Fest 2010 @ La Salle Festive Nantes Nord (Nantes - France) le 06/06/2010

Direction Nantes, la jolie, par ce beau week-end de début juin, pour un évènement comme il ne s’en produit, mine de rien, pas tous les mois en France : un festival punk rock sur 3 voire 4 jours, avec au programme la crème du punk rock français et anglais. Essentiellement axée punk mélo, la programmation est osée, l’ambition de l’ami Tominardi force l’admiration autant qu’elle suscite des doutes : y’a-t-il encore de la place et un public conséquent pour cette scène-là dans l’Hexagone ? D’autant que les trois têtes d’affiche dénotent un peu : le metal parodique d’Ultra Vomit le vendredi, le ska/hip-hop/belles gambettes de Sonic Boom Six le samedi, et le reggae/punk de darons d’Inner Terrestrials pour le dimanche… A noter que le même week-end se déroulait à Bordeaux le festival 100% hardcore Scream At The Sun (un peu couillon quoi).

L’Alien Fest démarrait par une soirée gratuite au désormais célèbre Ferrailleur de Nantes, avec entre autres les ricains de Half Hearted Hero. Mais sans nous malheureusement. La journée du vendredi a en effet sonné le début réel des hostilités, mais pas pour toute l’équipe, faute de RTT. Pour ceux déjà sur place, Sauvage FM vs Baboon Armada aura malheureusement fait les frais de l’amour du temps perdu, bien connu à la SNCF. Mais se produisaient ensuite :
- les sympathiques Annita Babyface & The Tasty Poneys (belle complicité entre la chanteuse et ses zicos, très bon concert malgré quelques niaiseries dispensables)
- les un peu trop fans de GxP, La Relève (malgré leur jeunesse un set plein de fougue et des textes pas inintéressants, notamment l’énigmatique "Hypocatastrophidriaque")
- Les 3 Fromages, bien rodés et 100% fun (ça échange les instru, balance des bonbecs, et surtout ça assure le spectacle, notamment avec un featuring du chanteur d’Ultra Vomit)
- les cadors de Diego Pallavas (maquillés pour l’occasion, et avec le premier vrai échange groupe/public de la soirée, paroles en choeur s’il vous plaît)
- la petite claque No Opinion (étonnant mélange metal, trash, mélo et hardcore envoyé à 100 à l’heure mais qui a pourtant laissé le public de marbre, sauf au moment de découvrir que le batteur n’était vêtu que d’un... t-shirt !)
- les coreux locaux de Lasting Values (qui enchainent les titres accrocheurs et très dansants, "Loose Control" par exemple, malgré une fosse amorphe, et ce malgré les efforts du chanteur au bord de l’arrêt cardiaque. On notera d’ailleurs son petit tour dans le public qui en a mis certains sur les fesses... au sens propre !).
- et enfin les timbrés d’Ultra Vomit (grosse grosse ambiance dans la fosse, la plus rock n’roll du week-end, avec du slam à tout va et pas mal de bonne humeur). Un premier soir qui a en tout cas tenu ses promesses : plus qu’un tour de chauffe !

Le lendemain, le gros de la team PunkFiction débarque donc au Nord de Nantes, prête à en découdre… et à en décapsuler. Un pack de Grimbergen et un coup de tramway plus tard, voilà tout le monde au complet à la « Salle Festive Nantes Nord ». Pas très punk rock l’appellation, mais un compromis tout à fait raisonnable pour ce festival attractif sur le papier (30 euros les 3 jours) et donc adapté à une capacité d’environ 300/400 personnes (objectif quasi atteint la veille). Oui mais…

… Les grands absents du festival n’auront pas été les sourires, la qualité musicale ou les t-shirts à slogans bien sentis, non, le gros point noir fut bel et bien la vacuité de l’ambiance, l’affluence relativement décevante, et le manque de… « grammes par poche ». Et malheureusement c’est allé en s’empirant !
Et c’est finalement perceptible dès le début de cette soirée du samedi où les joyeux drilles de Lords Of The Pint s’échinent à faire reprendre en chœur leurs refrains éthylico-débiles : « C’est la Guinness mon seul amouuuuur ! », « bon ok, la prochaine ne parle pas de bière ! ». Accompagnés pour l’occasion de Fikce de Justin(e) à la batterie. Le duo parisien remplit en tout cas parfaitement sa mission de chauffeur de salle, et fait même quelques ventes à son mini-merch maison après le concert. Mais déjà quelque chose ne prend pas autant que la veille...

Derrière, vers 18h45, les bordelais de Nina’ School investissent la scène principale, ce qui paraît un peu ‘too much’ aux vieux cons que nous sommes : oui le groupe fait du sous-Guerilla Poubelle (bien en place ceci-dit) et oui il saoule un peu par ses multiples private jokes, mais force est de constater que la bande aura bénéficié d’une des plus grosses ambiances de la soirée, avec les « oh-oh » repris à la volée sur « Tom ».
Le combo enchaîne ainsi ses titres phares tels que « Du Bruit Dans le Tête » , « Mr. Anti-Kids », « Shaun McKenzie » ou « De Travers », toujours avec le sourire. Ils sont jeunes, beaux, et détendus comme c’est pas permis. Ils pourraient jouer dans un garage devant tata Suzette et le voisin Marcel qu’ils feraient les mêmes blagues. Les gars ne manquent pas d’auto-dérision, se foutant d’eux-mêmes quand le chanteur Kevin oublie les paroles, ou quand il s’essaie au moonwalk involontairement et finit le cul par terre, la gratte en l’air. Hop il se relève, déclare « je suis énorme ! » et reprend le morceau comme si de rien n’était.
« On ne comprend rien à ce qu’ils disent » lancera plus tard Forest (Sons Of Buddha), qui se fera copieusement huer par la fanbase de kids pour qui le punk rock en français, même de qualité moyenne, semble être intouchable depuis que Till & Co. l’ont remis au goût du jour.

Ravito au bar pour la bière à l’œil offerte par l’orga, qui n’est plus à ça près vu les dizaines de litres engloutis par les groupes en mode ’open bar’ la veille (du coup ce soir c’est ’ceinture’ pour les artistes, 5 verres max). Un œil rapide à General Fiasco et son punk ska tromboné pas trop mal branlé, un peu alterno sur les bords, mais encore assez amateur au milieu.

Car derrière c’est l’une des meilleures escroqueries punk rock de la scène française qui enchaîne : Sons Of Buddha, side project en trio composé de Forest (The Pookies, The Black Zombie Procession, Annita Babyface & The Tasty Poneys…), Ed (Uncommonmenfrommars, Ta Gueule…) et Pat (ISP, Bad Chickens…). L’air de pas y toucher le groupe balance ses vannes, sa mauvaise foi et son goût de la provocation, y compris en musique où un morceau sur deux relève du délire entre potes (« Psycho Pat », « I Hate Xmas »… ), quand soudain… Paf ! Le trio se prend un peu au sérieux et vous envoie dans la gueule certaines de ses plus belles pépites mélo, portées par le duo de voix Ed/Forest absolument inégalable dans la scène FR actuelle. L’alternance de fun et d’intensité mélodique des morceaux comme « Playing Suicide », « The Most Important Are The Smallest Signs » ou « So Tired » met tout le monde d’accord et constitue un tour de force assez étonnant. Une grosse confirmation.
Côté public ça ne s’est pas vraiment amélioré, il fait encore bon dehors, les fumeurs, les aigris et les graphistes talentueux du collectif Humungus (cf. la fresque ’Godzilla’ sur leur site) ont choisi leur camp : la pelouse. Une bière (qui soule pas) à la main, histoire de faire passer l’ineffable sandwich jambon-fromage-pain-d’avant-hier proposé au bar…
« Ah mais je vous reconnais, vous êtes les mêmes qu’hier ! Déjà hier vous étiez chiants… » : Forest a une fois de plus dit tout haut ce que pas mal pensent tout bas. La salle, pourtant bien configurée par l’orga avec les deux scènes qui enchainent parfaitement, un son nickel, des accès, chiottes et espaces merch impecc’, pêche par son coté « gymnase », son plafond haut, son manque d’« intimité ».

En tout cas pour Ed, batteur à temps partiel, le repos sera court : la durée du set passable des locaux de The Attendants (avec le chanteur et le guitariste de Justin(e), accompagnés de leurs frères respectifs. A noter une reprise cool de « What Do I Get » des Buzzcocks), avant de revenir en frontman de nos Unco nationaux au meilleur de leur forme (tout ça après l’intervention du sympathique Flow, le ‘guitar zero’ du ch’nord qui est parvenu en peu de temps à filer le sourire à tout le monde).
Les américano-ardéchois envoient d’emblée deux morceaux de leur dernier album, « It’s All For The Greater Good » et « Bad Ideas », qui passent aisément l’épreuve du live. Bon sang comme ça joue ! Le style, désormais bien plus nuancé qu’aux débuts du groupe, fait mouche, donnant plus d’ampleur et de consistance au jeu du quatuor, jamais avare de communication avec un public un poil plus présent. « Get The Fuck Out Of My Life » extrait de Vote For Me fait presque tâche et simpliste, là où les morceaux du pourtant controversé Scars Are Reminders par exemple, impressionnent (« Stuck In The Past », « Scars Are Reminders »).
Et en parlant d’impressionner, le fameux Ed est en première ligne. Il a joué une heure à la batterie, s’est reposé (enfin, a bu des coups) et le revoilà tout à fond, sans un seul pain alors qu’il assure la plupart des riffs du combo ! C’est une grosse démonstration, et si on peut s’interroger sur le choix de ne pas intercaler Sonic Boom 6 entre SOB et Unco, on sait très bien que l’on est actuellement devant la vraie tête d’affiche de la soirée. Les nouveaux titres continuent de plaire au public ("Vampire Girl" notamment), alors que la vieillerie « Pizzaman » vient en exciter plus d’un ! C’est qu’on ne pensait plus la voir jouer en concert celle-là ! Un fan hardcore du groupe (qui les aurait vus 28 fois) se fait ensuite un gros plaisir en venant chanter tout le long d’« I Don’t Care », sous le regard amusé d’un groupe qui rend son tablier bien rincé. Mais le public n’en a pas eu assez, et le rappel est exigé. Petite question à l’orga, le groupe obtient un peu de rab’, et choisit de finir bizarrement par un nouveau titre intitulé « I Hate My Band ». Un peu dommage de finir comme ça avec la pelletée de tubes que tout le monde connaissait et qu’il leur restait dans la besace. Mais bon, ça fera au moins une exclu dans le festoche !
L’envergure d’Uncommonmenfrommars n’est plus à démontrer, ce groupe n’a plus grand-chose à prouver ou même à espérer de l’état de la scène actuelle, il se pose juste là en patron, sans arrogance et avec une classe sur une heure de show qui redore vraiment ce qu’on appelle parfois vulgairement le punk rock mélodique...

C’est ensuite Nevrax, le DJ de La Phaze, qui comble l’attente jusqu’au set de Sonic Boom Six. Mission réussie et respiration à base de gros sons electro, hardcore et drum & bass, bien dansants pendant trois-quarts d’heure. Le public adhère au fur et à mesure que le set prend forme et que les beats s’accélèrent, certains entrent en transe et le sourire d’Aurélien derrière ses platines fait plaisir à voir. Une vraie belle idée de l’orga, même si ce choix a dû faire quelques sceptiques...
Pourtant derrière, le style fusion ska/hip hop/punk de Sonic Boom Six, pas avare de machines et d’effets, colle parfaitement à l’ambiance. Le débat « mini-short ou mini-jupe ? » est clos rapidement : ce soir c’est mini-short en jean (!), mais les arguments de Laila K. heureusement ne s’arrêtent pas là. La voix haut perchée si particulière de l’indian british girl fait tiquer les uns et succomber les autres ; la générosité et le talent du groupe font eux, l’unanimité. Pourtant le public s’est encore un peu plus déplumé et c’est tout à l’honneur du groupe d’avoir continué, sourire aux lèvres et avec une telle abnégation devant… (à la louche) 50 personnes (dont 20 quand même très motivées).
« Polished Chrome And Open Kitchens », « Meanwhile, Back In the Real World… », « The Road To Hell Is Paved With Good Inventions », « Strange Transformations Bigger Than Punk Rock », « Sound Of A Revolution » et « Through The Eyes Of A Child » constituent la première moitié du show, plus ou moins cuivrée, plus ou moins reggae, plus ou moins punk rock, avec des riffs improbables, des solis, des ambiances et des « woh-oh, woh-oh ! » qui fédéreraient n’importe quel public même pas amateur de musiques amplifiées.
Ce groupe mérite une reconnaissance bien plus large et pas seulement pour le joli sourire de Laila. L’étonnant bassiste Barney prend alors de plus en plus souvent le mic et impose ses flows parfaitement cadencés, alternant les interventions avec sa chanteuse au t-shirt The Filaments. Le show prend une autre dimension et culmine avec l’enchainement « Ya Basta ! » / « Piggy In The Middle ». « Northern Skies » termine le set avant un rappel que Laila vient presque quémander au public (quelle plaie !) : « si vous ne criez pas plus fort mes musiciens ne vont pas revenir ! ». Derrière c’est la cover de « Sound System » d’Operation Ivy qui est lancée et qui clôt la soirée de la meilleure des manières (enfin sauf pour ceux restés regarder Flow, debout sur le bar pour un dernier tour de chant...).

Bilan plus moyen pour cette 2ème soirée. Entre bonnes idées, semis-ratages et complets désastres… Des chiffres à trois zéros circulent déjà sur les pertes de l’ami Tomi.

L’orage de la veille n’a pas douché notre motivation, mais ça semble faire figure d’exception. Cette journée du dimanche s’annonce encore plus calme. Étonnamment, la prog allant crescendo l’affluence est elle, sur le déclin… Mauvais signe.
Occupé à finir les munitions, on a raté les Lambda Zéro (par respect pour le groupe on ne dira rien des quelques échos…). C’est donc pour les immanquables Milloy qu’on arrive sur place. Ce groupe est un des plus classes de la scène anglaise actuelle, mais l’orga a là, de l’avis de beaucoup, fait une erreur de programmation. Faire jouer un groupe aussi talentueux à 18h15, devant… personne (!), et pour lui faire essuyer les plâtres côté réglages son, c’est juste scandaleux. Pas de voix, pas de chœurs, guitares déséquilibrées, là où le quintet, bel héritier d’Hot Water Music, mise justement tout sur l’impact émotionnel des vocaux et des entrelacements de grattes… Le résultat est de fait bien mitigé, surtout si on ne connaît pas la discographie du combo qui semble pour le coup un peu à cran et agacé par l’apathie ambiante. Ce n’est pas faute de s’égosiller ou de livrer ses meilleures munitions, essentiellement du dernier album : dans le désordre « Propofol », « Mary Rose », « Goodfellas », « The Math », « Breach », « Textbook », « Pockets »... « Less Said » ou le fabuleux titre « Le Coup de Grâce » représenteront eux, le premier album More Than A Machine. Mais lassé de ses appels aux armes un peu vains (« Oh no ! Don’t leave sweet chicks » lance désespérément Jim McManus, le frontman au cou de taureau, à deux punkettes qui s’éloignent du premier rang en milieu de set) ; le combo joue finalement pour lui-même, et quitte la scène un peu déçu on l’imagine.

Temps mort avant l’installation de R.A.V.I., groupe caennais bien trop rare en live, qui s’apprête à faire la première partie des mythiques Hot Water Music à Paris fin juin, et qui profite en ce dimanche de l’annulation de Gravity Slaves. Le groupe est précédé par sa réputation de fin ciseleur de mélodies et fait étalage de son talent pendant la grosse demi-heure de set. L’emo punk des normands et le charisme de sa paire de chanteurs font mouche et attirent l’attention du public, malgré la configuration petite scène près de la porte de sortie... Wreck The Compass et le split avec Gravity Slaves sont bien représentés avec les titres tout en finesse tels que « For The Masses », « Fire Up The Place » ou « Pass The Day ». Les quelques faiblesses de voix du chanteur ne rendent que plus sensible l’impact émotionnel du groupe. Ne les ratez pas s’ils passent par chez vous, R.A.V.I. est un bijou de la scène française.

Changements d’ambiance derrière : Nine Eleven, la machine de guerre du hardcore français enchaîne. On ne le dit pas assez, mais ce groupe est le fer de lance de la scène punk hexagonale, avec P.O. Box et Guerilla Poubelle on tient surement là le trio de tête national en ce moment. Nine Eleven tourne sans arrêt, dans toute l’Europe, et l’album City Of Quartz a beau passer et repasser, pas moyen de lui trouver un défaut ou une raison de mal vieillir. C’est ça la classe internationale.
Ne manquant jamais une occasion de réaffirmer son rejet des poseurs et des profiteurs de tout poil dans la scène, le groupe et son chanteur habité, charismatique et un peu à part (on aime ou pas) en imposent. L’Alien Fest avec sa programmation plus mélodique prend alors un coup de boutoir pas forcément à propos, l’ambiance ne décolle pas vraiment et le groupe doit en plus faire face à des problèmes de son (manque de gratte de Jeff), de technique (deux pétages de cordes dès les premiers morceaux) et à la fatigue (« c’est un peu les vacances ce soir » moque le batteur, dernier concert avant 3 semaines de ’vacances’ puis une tournée en Europe de l’Est). Les cinq sont donc moins dedans que la veille au Scream At The Sun et qu’il y a quelques semaines en première partie de Defeater. Dommage aussi que le groupe ne parvienne pas vraiment à conserver la part mélodique et ambiancée de son style sur album (à voir peut-être avec le prochain chanteur et avec une guitare accordée, hein Richard ?!). Cela n’empêche pas « The New Shame Of Punk To Come », « The Quick And The Dead » ou les sublimes « Panem Et Circensens » et « Sen » de mettre intrinsèquement une belle claque à tout le monde.

Ce sont ensuite les We Want Sound qui font les frais de la comparaison. Les gars jouent avec sincérité et avec leurs moyens pop punk limités, devant un public plus que dispersé, à tel point que les quelques membres de leurs familles, les plus enthousiastes, se remarquent un peu trop…
C’est ensuite la bonne surprise de la soirée qui investit la grande scène : OK Pilot, tout droit venu d’Angleterre (encore !), trio high energy, pas dénué de mélodie et de belles décharges d’adrénaline punk rock. Le groupe vient de sortir un nouvel effort intitulé Nerves chez Yo-Yo records (très remarqué par le zine Punknews notamment) et démonte tout sur son passage. Gary, le guitariste en chemise Vichy, parle un français impeccable et chambre ses partenaires avec bonne humeur entre deux morceaux faisant copuler Hot Snakes avec The Bronx, le tout avec une touche mélodique old school indéniable et une brute épaisse à visage de Cadum® derrière les fûts. Anthony Warel Thompson, meilleur batteur du festival sans problème. A noter un featuring sympa de Guillaume de Trouble Every Day sur "Hot Blood". Bref, un pur groupe live, taillé pour la scène et promis à un bel avenir si un label d’envergure veut bien se pencher sur lui, foncez sur leur Myspace bordel !

Cette soirée va décidément crescendo. Car c’est ensuite au tour de The Computers, eux aussi originaires d’Exeter, UK, de donner l’assaut. Et alors là, attention le show ! Tout commence par un caprice, le groupe délaisse la scène alors qu’il s’apprêtait à commencer : « ils sont partis se changer ? », « mais il leur faut de la vaseline pour enfiler leur slim ou quoi ? »… Le public s’impatiente et va bien vite se faire calmer. Les quatre débarquent tout de blanc vêtus et balancent sans coup férir leur punk n’roll tous riffs de Rickenbacker dehors. Le chanteur hurle, le son « tout dans le rouge » est crado à souhait (on reconnaitra quand même « Track Four » et « Hell Yeah », extraits de la toute première démo), le groupe est saoul, un kid se fait envoyer chier, un autre est presque violé (au moins buccalement) par le frontman qui vomira entre deux déflagrations vocales pendant le concert… Il emporte son pied de micro aux quatres coins de la salle, jusque dehors devant des fumeurs distraits, un peu surpris de la folie du gars qui délivre là encore un solo de guitare façon Marty McFly. Ça fait penser aux Hives en début de carrière, c’est décrit comme Elvis Costello versus Black Flag, en fait c’est juste dantesque, rock n’roll à 200%, et putain de bordel à queue : que c’est bon !

Malheureusement c’est déjà la fin, il est 23h15 et les Inner Terrestrials, arrivés il y a quelques heures du sud de la France, ne semblent pas prêts à commencer. La claque de The Computers plus la perspective d’avoir à marcher une heure si on rate le dernier tramway du dimanche, auront raison des vétérans anglais. Et on n’a pas dû être les seuls malheureusement.

Bilan global « moyen plus » pour l’Alien Fest 2010 qui, malgré ses 5 années d’expérience, est encore en gestation. C’est sa première année à une telle échelle et il est certain que des ajustements seront nécessaires, et pas que sur la programmation ou l’orga d’ailleurs : une autre période avant la fin des cours, au moins une tête d’affiche « bankable » (The Flatliners étaient encore en Europe il y a quelques jours par exemple), une salle à taille plus humaine, des animations annexes (même si la présence de Cha et ses copains graphistes, de Flow et de sa guitare en bois, ou celle de Fifou (photographe de Guerilla Asso notamment) étaient de bonnes idées), une communication plus ambitieuse, une entrée au moins à prix libre pour la première soirée, un nombre de bénévoles moins ahurissant (plusieurs dizaines !), des horaires différents le dimanche, des partenariats plus nombreux, peut-être oser le plein air ?… A l’orga de débriefer, de tirer des leçons et de continuer sur sa lancée car il serait vraiment dommage qu’une initiative DIY de ce genre reste sans lendemain. Bravo et merci les mecs !

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