BigWig - Stay Asleep

Date de publication : 4 octobre 2007 par Punkachu

Contexte :

Deux ans après le sortie du premier album et d’incessantes tournées à travers les States et le Canada avec entre autres Pennywise, 30 Foot Fall, et un statut de groupe à fort potentiel maintenant reconnu, les Bigwig se devaient de donner un successeur digne à Unmerry Melodies. Ce ne fut pourtant pas chose facile car en 2 années le groupe a perdu son excellent batteur, Dan Rominski, fondateur du groupe avec Tom Petta, et c’est Matt Grey qui l’a remplacé aux fûts. De plus, un contentieux avec Fearless oblige le groupe à rejoindre la maison des Vandals (Warren Fitzgerald et Joe Escalante), le célèbre label californien Kung Fu Records, pour ce nouvel album à la jaquette nettement moins rigolote que la précédente… préparez vos oreilles ça m’étonnerait qu’elles restent asleep ! ;-)

Chronique :

Il était bien sûr difficile de pondre un petit frère après l’énorme Unmerry Melodies. Alors quand on ne peut pas faire mieux dans le même style ben on change. Rassurez-vous, si le style est quand même proche, force est de constater que le ton est désormais beaucoup plus rentre-dedans. Toutefois de petites touches d’humour persistent comme les gargoullis de bière ou l’intro chantonnée (hilarante !) sur "Dent" où Tom raconte s’être fait larguer par sa copine pour avoir pissé dans sa tasse de café ! Notre gugus n’a d’ailleurs pas beaucoup de chance avec la gente féminine et il se complaint sur le dernier morceau où sa belle s’est endormi au téléphone... Bref pour l’auditeur c’est loin d’être le cas !

En effet l’ambiance générale est moins insouciante sur ce 2è opus ce qui n’est pas forcément moins bien, notamment au niveau des lyrics où l’on retrouve dans une bonne partie des chansons des thèmes politiques, sociaux, sur le marketing autour de la zik, notamment du punk ("if Sid Vicious was so punk, then I guess I’ll start shooting junk, they were on a major label, now the band has made some money"), et sur la motivation de jouer dans un groupe (dans "Boardumb" Tom raconte d’ailleurs qu’en tournée sa planche lui manque plus que sa copine !), bref des textes parfois très drôles mais souvent plus keupons ("They teach us to be "ourselves" in a structured society, fascist, racist police states, sometimes I don’t feel very free !") et beaucoup plus matures dans l’ensemble ("How can I pray to your god when you force me to believe ? Fuck your schools, fuck your rules, fuck you and your boundaries ! How can you try to control me ?"... bref j’vais pas vous citer tout l’album...).

On retrouve des chansons comme "Flavor Ice", "Sellout", "Boardumb" ou "Thirteen" qui rappellent fortement le côté skatepunk trépidant, innovant et bougrement technique de Unmerry avec des rythmiques survitaminées et une joie très entraînante. Même si malheureusement les sublimes choeurs mélodieux ne sont plus présents, restent tout de même des back vocals de très bonne facture parfois tiercés, parfois plus old school ("Stand Up" rappelle d’ailleurs du Pennywise, le solo de gratte en plus et c’est toute la différence !).

Le maître mot est la diversité et ces plans joyeux et frais alternent avec des nouveaux morceaux nettement plus énervés ("Dent", "Stand Up" et surtout "Falling Down" et "Numbers" la plus bourrine de l’album avec un changement de mélodie énorme sur la fin). Sur ces tunes on trouve des riffs carrément hardcore, n’ayons pas peur des mots, (le break sur "Falling Down", le riff sur "Numbers", carrément dévastateurs !!!), ajoutés à une vitesse énorme (le nouveau batteur assure bien le remplacement de Dan) et à la double voix mélo/hxc de Tom qui fait merveille (surtout sur "Numbers" où il casse la baraque !) comme on avait commencé à le voir sur le premier album ; pour un résultat qui prend bien aux tripes. Enfin, parsemant l’album, des solos de gratte sortis d’une autre planète ("Boardumb" la claque de l’album s’il faut en choisir une !), comme on en entend que dans Bigwig ("Thirteen" la plus innovante de l’album) et qui sont définitivement l’énorme plus du groupe ("Stand Up") !

Dans les ambiances comme dans les styles l’album est changeant. Ainsi on retrouve des passages de gratte carrément ska sur "1-800-Whipped" ou sur "Numbers", des mid-tempos ("Still", "Smile"), des morceaux plus lents ou plus pop, même sur les morceaux skatecore hyper agressifs, la créativité et la technicité restent des marques de fabrique du groupe qui ne se prive jamais dans ses petits bijoux de compositions de placer des petites notes, solos, variations qui rendent le tout hyper motivant (les deux grattes sont impressionnantes de complémentarité laissant pourtant de la place à la basse).

Mis à part une ou deux baisses de régime qu’on leur pardonne car c’est au profit de la diversité (l’espèce de slow hard rock "Friends" avec le solo pour faire pleurer les filles, l’insipide "Jerk" heureusement courte !) et avec une prod plus équilibrée au niveau batterie et au niveau de la basse (plus présente dans les compos), voici encore une énorme galette à l’actif du groupe et ce n’est pas fini !



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


BigWig


Note : 17 / 20

Année : 1999

Durée : 35 minutes

Label : Kung Fu Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Still
02. Dent
03. Smile
04. Flavor Ice
05. Freegan
06. Falling Down
07. Friends
08. Numbers
09. Sellout
10. Jerk
11. Thirteen
12. Stand Up
13. Boardumb
14. 1-800-WHIPPED