None More Black - This Is Satire

Date de publication : 30 octobre 2007 par Seb-O-Matic

Contexte :

Il est toujours difficile pour un artiste qui a rencontré le succès avec un groupe de retomber sur ses pattes comme un chat qu’on lance du toit de sa voisine, le risque étant que l’on ne parvienne pas à faire abstraction de son passé, et que la nouvelle formation dudit artiste ressemble trop à l’ancienne. Je parle bien entendu de Jason Shevchuck, ancien leader de Kid Dynamite, qui a su se renouveler et utiliser au mieux son superbe timbre de voix pour nous servir un nouveau groupe qui avait déjà livré toutes ses promesses avec File Under Black. Après tout si on fait des billets de banque à partir de papier hygiénique recyclé, pourquoi un bon groupe ne pourrait pas accoucher d’un nouveau bon groupe, hein ?

Chronique :

Avec un line-up qui semble (pour l’instant) enfin stabilisé, le quatuor espère prendre un nouveau départ. Colin des Paint It Black et Jared de The Hope Conspiracy se sont joints à l’aventure, et ont entrepris de suivre le rythme d’intermittent du punk rock imposé par Jason. Pour le coup, c’est à Jay Robbins, dont la côte commence à monter grâce notamment au succès d’Against Me !, que la production a été confiée. Jason avait déjà pensé à lui pour le premier opus, mais il se sentait intimidé à l’époque...

"This Is Satire" débarque donc en mai 2006, alors que le groupe rôde déjà ses titres en live avec une tournée sur la côte Est des USA. Un titre choisi pour prendre un peu de recul sur les sombres événements de la période de crises sociales et humanitaires de l’âge moderne, Jason préférant en rire et les tourner en ridicule. Son songwriting reste intact depuis Kid Dynamite, la première personne du singulier (le "je" donc) étant récurrente, donnant une portée autobiographique à des textes à l’humour noir grinçant ("Opinions & Assholes").

L’album s’ouvre en trombe avec "We Dance On The Ruins Of The Stupid Stage", qui nous transporte rythmiquement et qui laisse planer un fantôme que l’on inviterait bien chez soi, celui des Against Me !. La phrase "It’s A Struggle But We’re Going", comme tout le reste de ce texte, fait référence à tous les changements et autres épreuves qu’a dû subir le groupe avant d’en arriver là, et la chanson semble faire figure de profession de foi : ils sont encore là, et feront tout pour continuer. Juste derrière, le premier single, "Under My Feet", est une sacrée réussite, avec un refrain aux "Oh-oh" à reprendre en choeur.

C’est là un parfait condensé de toute la classe des None More Black, n’empruntant aucun sentier déjà battu, et on ne peut que constater cette nouvelle tendance chez Fat Wreck : le temps où tous les groupes de l’écurie se ressemblaient est révolu comme le temps des Elfes au pays des bonshommes aux pieds poilus... Ryan Greene est beaucoup moins présent qu’auparavant (Bill Stevenson et Jason Livermore sont plus que ’tendance’), et une nouvelle vague emmenée par Against Me ! constitue le renouveau du label. Des voix qui sentent le vécu, la boisson, comme dans The Sainte Catherines ou donc ici None More Black. "Zing-Pong" est fondé sur les mêmes bases et fait encore mouche, les deux guitares se répondent parfaitement sur "With The Transit Coat On", un des tous meilleurs titres de la galette. Le ton redescend (pardon on ne dit pas "le thon redescend", mais "une fille pas très jolie prend l’ascenseur) quelque peu sur "I See London" qui se traîne un peu quand même. Mais "Who Crosses State Lines Without A Shirt ?" juste après est le titre le plus long et pas le plus dégueu.

Nouveau changement de rythme sur l’excellente "D is For Doorman (Come On In)", qui sonne très british sur les couplets, et "10 Tons Jigawwats", que le groupe de Bruce Willis, au le bal du lycée à Philadelphie en 68, n’aurait pas renié. Ils sont bien loin les Kid Dynamite pour le coup...
Si le dernier titre de l’album, "Majestic" donne envie de faire la sieste, le titre le plus rigolo "You Suck ! But Your Peanut’s Butter Is OK" est une véritable petite bombe endiablée en forme de règlement de compte. 1:40 de bonheur, votre copine aimerait en avoir autant !...

Une très bonne suite aux aventures du quatuor, qui à l’heure actuelle n’a toujours pas changé de line-up, ce qui serait dommage vu le potentiel de "This Is Satire", parfaitement produit par l’orfèvre Robbins et orchestré de main de maître par Jason Shevchuck, qui prouve que l’on peut toujours rebondir dans le punk-rock, surtout quand comme lui on a autant de talent.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


None More Black


Note : 16 / 20

Année : 2006

Durée : 40 minutes

Label : Fat Wreck Chords

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. We Dance On The Ruins Of The Stupid Stage
02. Under My Feet
03. My Wallpaper Looks Like Paint
04. Zing-Pong
05. With The Transit Coat On
06. Opinions & Assholes
07. I See London
08. Who Crosses State Lines Without A Shirt?
09. D Is For Doorman (Come On In)
10. 10 Ton Jiggawatts
11. You Suck! But Your Peanut Butter Is OK
12. Yo, It’s Not Rerun
13. Majestic