New Mexican Disaster Squad - s/t

Contexte :

Après une rencontre salutaire avec Thomas Barnett de Strike Anywhere, New Mexican Disaster Squad a l’opportunité de sortir son premier véritable album sur A-F Records. Collaboration qui s’avère plutôt positive tant pour le groupe que le label au vu de la qualité de cet album et de la notoriété acquise ensuite par NMDS. Une coopération qui s’achèvera bien vite, puisque le groupe signera ensuite sur Jade Tree pour sortir la bombe Don’T Believe en 2006.

Chronique :

Cet album est certainement un des nombreux disques qui auront marqué l’année 2003. Avec son mélange détonnant entre influences passées (Minor Threat, Black Flag et consorts) et un son résolument moderne, voilà un groupe qui n’est pas passé inaperçu à l’époque. Car la force de NMDS c’est d’arriver à mélanger le côté agressif du hardcore/punk des 80’s avec une production puissante, tout en évitant le côté policé et du coup agaçant de certaines productions actuelles. En effet, là où Strike Anywhere échoue à donner dans l’agressivité, NDMS excelle sans pour autant oublier les mélodies dans la bataille. En témoigne la très belle « Counterfeit II » tout en rage et mélodie.

D’ailleurs la plupart des titres ne dépassent pas les 2 minutes ce qui renforce d’autant plus leur impact. Vite expédié, les morceaux font cependant preuve d’une certaine complexité dans certains passages. On est loin du hardcore basique sans que le groupe se perde en circonvolutions mélodiques et c’est une force sans équivoque. L’un des atouts majeurs du groupe est sans conteste sa voix, puissante et riche, qui donne une couleur particulière à tous les morceaux. La richesse du timbre de Sam Johnson permet de véhiculer pas mal d’émotions, souvent dans le registre de la mélancolie à l’image de « Ride The Crest » qui clôture l’album en beauté. Là aussi riffs dansants, mélodies et guitares accrocheuses font bon ménage.

Une galette à la tonalité évocatrice des malheurs de ce monde, puisque le groupe se place directement dans un registre politique ; à la fois critique de la société du spectacle dans lequel il évolue et des comportements malsains d’autrui. Sujets déjà (sur)exploités certes, mais ici avec brio et c’est ce que l’on retiendra. Sans arriver à une qualité d’écriture digne d’un Strike Anywhere ou d’un Propaghandi, le groupe s’en sort tout de même avec les honneurs au jeu du « critiquer c’est gagné ».

Un album frais et honnête, placé sous le signe de la spontanéité, qui s’écoute d’une traite sans rechigner. Un de ces cocktails d’énergie, mélodie et de politique dont les américains ont la recette et qui continue depuis tant d’années à abreuver nos oreilles. Cet album survis très bien à la tuerie que sera trois ans plus tard Don’t Believe : autant dire qu’il ne faut pas faire l’impasse dessus.