Hit The Switch - Domestic Tranquility & Social Justice

Contexte :

Jeune groupe aux idées politiques et à la démarche artistique bien arrêtées, Hit The Switch n’a pas tardé à attirer l’attention de plusieurs labels californiens. C’est Nitro Records qui décroche la palme en 2006, allant jusqu’à accorder au groupe un contrat exceptionnel lui permettant de sortir l’album en téléchargement libre (ce qui coûte aussi moins cher au label). Les quatre membres du groupe ne sont pas des perdreaux de l’année et leur musique s’en ressent, un album complet comme première prod, Hit The Switch n’a pas froid aux yeux et bon sang que c’est bon !

Chronique :

Attention tous aux abris ! Une petite bombe s’apprête à débarquer ! De celles qui se font de plus en plus rares dans un genre hardcore mélo plutôt sinistré, mais que Nitro Records, dénicheur de gros potentiels, a le bon goût de remettre sur le devant de la scène depuis quelques années avec ses signatures des plus remarquables. Hit The Switch est une petite énigme : on ne sait pas grand-chose sur ses membres, leur démarche louable au possible est pourtant très rare dans l’industrie punk rock US, quant à l’intérêt commercial qu’y a trouvé un label comme Nitro il est tout aussi mystérieux que la manière dont le groupe a autoproduit avec talent ses 12 morceaux. Pour le style musical quelques indices peuvent nous éclairer… Sur son site le groupe met en lien uniquement deux groupes : Propagandhi et NoFX, tandis que sur sa page myspace il s’étiquette ‘punk/experimental’… On l’aura compris tenter l’originalité et mettre en avant l’aspect politisé (des titres comme « Mind Rape Culture » ne trompent pas), est au cœur de la démarche du jeune groupe.

Ça en surprendra sûrement plus d’un mais cet album est avant tout une démo, un disque autoproduit, une vitrine pour aller plus loin, un coup d’essai pour marquer les esprits avec un potentiel, des idées et des ambitions clairement affichés. Domestic Tranquility & Social Justice souffre certes de quelques faiblesses de prod (un peu plus de consistance aurait été la bienvenue) notamment sur le son de la batterie, mais c’est vraiment peu face à la maîtrise qui se dégage de ces 27 minutes. Alors ‘experimental’ non (quoique « Nishtagea Theory »), le groupe officiant dans un hardcore mélodique supersonique (! !!) des plus classieux et techniques, mais aussi varié soit-il, on est là en terrain connu (le premier morceau « The March Of Dissent » serait co-écrit par Sum 41 et No Trigger qu’on ne serait presque pas surpris). Les influences du groupe sont claires : NoFX en première ligne (dans les lignes de chants notamment, voir par exemple « The Wayside »), un côté metal prégnant rappelle Strung Out, une technicité et des nombreux changements de rythmes renvoient eux, aux gloires du skate punk ou parfois à leurs confrères de chez Nitro, A Wilhelm Scream (« Backed By Theory »).

La personnalité et le sens du tube punk rock sont cependant largement déjà au point chez Hit The Switch, à grand coup de démarrages impétueux, de soli dantesques (« Operation Northwoods »), d’une variété de tons (de hardcore à pop), de choix vocaux : chœurs, chant arraché, gang vocals, chant mélo… On s’accordera sur le palmarès « Anarcho-Syndicalist », « The Shift » et « Mind Rape Culture » comme le trio le plus marquant de cet album qui sans en être véritablement un, botte le train à bon nombre de sorties ’pro’ de l’année. J’aime leurs tronches, leur nom, leur discours, leur démarche, la jaquette de leur disque (dont une version CD digipack DIY est dispo sur smartpunk) : amateurs de punk-mélodique-qui-dépote-sans-raconter-de-conneries, ‘appuyez sur l’interrupteur’ et prenez-vous votre claque !

Biographie du groupe

Hit The Switch