Mon Autre Groupe + Burst One’s Side + JB Conspiracy + The David Carradine Apocalypse @ Paris, Le Taverne de Dickens

Publié le 10 avril 2010 par Seb-O-Matic

Le Guide du Routard : édition spéciale "concerts punks dans bars improbables". Après le Rocher, le Saphir 21, le Gambetta, le Pix, le Pixi, le Rigoletto, voici maintenant la Taverne de Dickens. Un nouveau bar de quartier, plus habitué à servir son Ricard au poivrot du coin de la rue, qu’à accueillir des concerts, mais plutôt bien situé (en dessous du Père Lachaise). La grosse surprise, c’est de voir où sont installés les musiciens. Dans un coin, en face d’un gros couloir menant aux chiottes et à la petite pièce du fond qui sert de backstage, qui accueillait autrefois les concerts. Mais depuis quelques plaintes du voisinage, c’est devant la baie vitrée, côté rue, que ça se passe. Et ce pour le plus grand bonheur des passants, qui vont pouvoir admirer avec un air ébahi le jeu de scène de la principale attraction de la soirée : le premier concert parisien de Mon Autre Groupe avec le nouveau chanteur, Fikce.

Le garçon, pochette et batteur de Justin(e) et qui a sévi / sévit / sévira dans de nombreux projets, a déjà un œil au beurre noir. Hier c’était le premier concert, à Amiens, et son œil est rentré dans la basse. Non non, ce n’est pas l’inverse. Le premier accord est à peine lâché qu’il vient déjà se frotter au seul rang qu’il est possible de constituer dans cette fosse/couloir. Une minute après il se roule par terre. Encore deux minutes plus tard, il se roule toujours par terre après s’être suspendu au poteau, mais il se roule dans ses crachats cette fois. Du coup il est dur de voir quelque chose de la première chanson : se tordre de rire donne une mauvaise visibilité. Le son est tout pourri (faut dire que l’inénarrable a massacré son câble en deux temps trois roulements), et beaucoup ont compris qu’il était moins dangereux d’assister au set de Mon Autre Groupe depuis le trottoir. La veste de survêtement tombe, et voilà le frontman avec un t-shirt Spliknot. Parfait, tant il chante avec ce même amour des cris porcins. Ses acolytes ne sont pas en reste, Till "Guerilla Poubelle" en tête, allant même jusqu’à monter sur le bar avec sa guitare, au grand dam d’un patron qui flippe autant que peut le faire une infirmière qui doit donner son bain à Hannibal Lecter, ou un enfant coincé dans un ascenseur avec un curé. A ce niveau-là ce n’est plus un concert, mais un happening, une démonstration de violence contenue le reste de la semaine, un exutoire. Mais toujours contrôlé. Il est improbable en effet d’entendre Fikce dire très calmement « D’accord, excuse-moi » au barman qui lui demande d’arrêter de cracher partout, et ce entre deux reprises de détérioration de ses cordes vocales. Un glaviot trône sur la baie vitrée, le t-shirt Slipknot servira à l’essuyer. Sauvage mais civique. Alors tout n’est pas encore en place, mais l’excès de fureur accompagnant la prestation du combo et ses chansons de punk/hardcore minimaliste viennent largement compenser tout ça.

Auparavant les gens auront pu apprécier le tout premier concert des Val-d’Oisiens de The David Carradine Apocalypse, punk/hardcore déjà bien en place avec des refrains bien efficaces. Comme c’est une soirée découverte, il y avait aussi les Burst One’ Side, qui s’étaient arrêté pendant un an. Les voilà de retour, avec nouveau batteur, et nouveau bassiste parce que l’ancien il joue de la guitare maintenant. Voilà. Le groupe ne semble pas avoir trop souffert de son année (black) sabbatique, ni de ce changement de line-up. Malheureusement la voix est trop en retrait, et le son empêche d’apprécier toutes les nuances, mais les chansons de hardcore mélodique du groupe sont toujours aussi appréciables, et en plus elles sont livrées dans la bonne humeur. Quelques-uns semblaient attendre avec impatience ce retour, à voir la poignée de costauds qui s’adonnent au sing along en face du groupe, surtout sur la dernière chanson, au refrain fédérateur. Même le barman se met à secouer la tête, alors hein.

En cadeau bonus et dans un registre très différent, les anglais de JB Conspiracy se sont tapés l’incruste avec Mon Autre Groupe depuis la veille. Ce sont eux qui viendront conclure la soirée, avec leur ska qui fait du bien par où il passe à l’heure qu’il est. Des cuivres, un piano, ça ne va pas non plus se mettre à danser dans les 8m² que se partagent les spectateurs, mais leur passage est en tout cas bien apprécié, et les gens font leurs emplettes au mini-merch dès la fin de leur set.
Impression générale : la scène parisienne est dans un drôle d’état quand même, pour une capitale européenne...


Groupe associé
Burst One’s Side
Mon Autre Groupe