The Twisted Minds + The Rebel Assholes + Cuisine Et Traditions @ Soap Box (Nancy)

Publié le 19 mars 2010 par Anarchibald

Voilà une fin de semaine peu anodine pour moi puisqu’elle marque la fin, ou plutôt le commencement de la fin de ma vie étudiante. En effet, à partir de ce jour, je ne remettrai plus jamais les pieds en cours et entamerai prochainement la dure vie de mineur… euh je veux dire de stagiaire. Fini donc les évasions rêveuses des amphis, le regard fixé sur le prof mais l’esprit s’attardant sur une fictive étreinte chaleureuse avec Nathalie Portman (voilà ce que c’est de lire les chroniques du sieur Seb-O-Matic) et bonjour aux évasions virtuelles du bureau, le regard fixé sur l’écran et l’esprit s’attardant sur les résultats imagés de la recherche lancée sur « Nathalie Portman » (la faute au même). Une date qui se voit marquée, par pur effet du hasard, par un petit concert bien sympathique, et ça tombe bien puisque c’est ça qui nous amène ici.

Direction le Soap Box de Nancy, toujours (ou presque) le Soap Box. Le timing est serré, trop serré, et j’arrive largement après le passage de mon bus. Heureusement celui-ci me laisse en fait 8 minutes de rab, la faute, je le suppose, à des travaux dans le coin (c’est ça ou ma montre avance d’une dizaine de minutes). Cela dit, rien n’est gagné puisque le véhicule manque de me snober joliment (heureusement que le fait de se jeter sur la route marche toujours), ce qui ne m’empêche pas de débarquer quelques minutes avant – juste de quoi prendre une bière – le set de Cuisine Et Traditions.

Vous avez bien entendu, voilà qui sonne comme le groupe préféré de Maïté, Jean-Pierre Coffe et consorts. Le résultat est cependant moins gras et lourd que les repas de ladite cuisinière puisque le groupe envoi un hardcore, certes musclé et vindicatif, mais rapide et rentre dedans : costaud mais ne restant pas sur l’estomac. Et pourtant c’est qu’il y a de la sale race dans ce groupe : des anciens d’Exit Wounds, des du label Oni Red Chords et même certains provenant d’Escarres si je ne m’abuse. Voilà donc de quoi constituer un sacré gang de criminels. Heureusement, ceux-ci ont des signes distinctifs, portant poisson sur la tête, nuisette satinée, short ultra-court, gilet réfléchissant et autre tablier. Ne vous y méprenez pas : cet accoutrement bizarroïde n’est aucunement une facétie scénique mais bel et bien le style vestimentaire des membres du groupe (si si) et si vous ne les avez jamais remarqués auparavant c’est simplement parce que ces êtres obscurs préfèrent rester enfermés dans des caves à peaufiner leurs sonorités maléfiques plutôt qu’à battre le pavé. Et quand ils ne font pas du bruit, les zicos de Cuisine Et Tradition meublent, le temps de réparer leurs cordes avec des vannes dont la subtilité ferrait mourir de jalousie un Laurent Ruquier, telles que : « Qu’est ce qu’un nain avec une punaise… un pin’s ! ».

Ce sont The Rebel Assholes, ou les trous du cul rebelles (tout de suite en français ça le fait moins), comme ils seront annoncés, qui prennent la suite. Le groupe délivre aux profanes un son plus accessible que ses prédécesseurs, envoyant un punk-rock vitaminé, enjoué et bien catchy. C’est vrai qu’au bout de quelques minutes on regrette de ne pas avoir jeté plus tôt ses oreilles sur ce groupe tant les morceaux se font motivants, entrainants et tout simplement prenants, à l’image de « Click And Say Yeah », le titre éponyme de leur dernier album. Ainsi tout s’enchaine dans la joie et la bonne humeur et même les blagues, puisque, jaloux de leurs prédécesseurs, les zicos lancent à leur tour leur vanne : « Monsieur et Madame stérile… n’ont pas d’enfants ». Tu m’étonnes que pour choper toutes ces blagues l’ami Laurent ne soit "pas couché"...

Voilà déjà venu le tour de The Twisted Minds. Les zicos sont en forme (en forme de quoi ? Non ça suffit M. Ruquier il faut partir maintenant) et mettent l’ambiance dans le pit. Il faut dire qu’ils ont pas mal de connaissances dans le public ; et quand bien même : le groupe envoie largement de quoi se déchainer. Voilà deux ans que je ne les ai pas vus mais j’ai l’impression que la barrière technique se fait ce soir largement moins sentir et on a vite fait envie de jouer des coudes. Un délai largement suffisant pour oublier quelque peu la discographie du groupe, d’autant plus qu’il ne faut pas espérer trouver de l’aide grâce aux petites feuilles griffonnées trainant sur scène puisque The Twisted Minds doit être un des seuls groupes à ne pas respecter sa set-list. Heureusement les fondamentaux restent et il ne faut pas longtemps pour reconnaitre la géniale « Weekly Urban Walks ». Tiens, déjà la fin du show ? Ah bah non, le morceau d’anthologie ne clôture pas le set du groupe cette fois-ci, ce qui n’empêche pas de l’apprécier à sa juste valeur. Car oui, le groupe a désormais un nouvel album (prévu pour le mois d’avril, le 17 plus précisément). Ainsi s’en suivent 4 titres inédits, à commencer par « Too Many Walls ». Malgré cette arrivée en terre inconnue, le public est toujours aussi chaud et accueille avec joie la nouvelle cuvée du groupe. Les derniers titres occupent donc une large partie du set et c’est d’ailleurs sur deux tunes tirées de ce troisième album que s’achève le concert (à commencer par l’éponyme « Airchitects », suivie de « Wheels »). Mais c’est sans compter sur l’enthousiasme du public qui arrachera deux titres supplémentaires au groupe avec les "vieilles" « Open Fire On The Rifles » et « Puke On USA ».

Le groupe remballe son matos, je retrouve quelques potes, discute avec des gars de Lost Again, me fait serrer la main ou les couilles par des gars d’Exit Wounds (ils ont des coutumes bizarres que voulez-vous) et profite d’une voiture pour rentrer sur Nancy à l’abri de la pluie (un grand merci à Djool et sa copine).

Une bonne soirée de plus au final : cela faisait longtemps que je n’avais pas assisté à un concert organisé par Youth Way Records, encore plus longtemps à un concert des Twisted Minds, et bien les deux retrouvailles s’avèrent plus que réussies !


Groupe associé
Twisted Minds (The)
Rebel Assholes (The)